Le volailler breton Doux qui fut leader mondial de l’exportation de poulet congelé, dégringole d’année en année vers le fond du trou.
Licenciement en 2012 de deux mille salariés après le redressement judiciaire. Depuis le groupe Doux traînes les deux pattes.
La faute à l’euro fort, à la concurrence brésilienne, à la grippe aviaire …
L’an dernier, la direction avait lancé un plan de diversification des gammes en investissant plus de cent millions d’euros. La greffe ne semble pas avoir pris, et le malade vient de rechuter gravement.
Doux passe donc d’un redressement à la liquidation pure et simple.
Des négociations de reprise très partielle sont en cours avec un volailler ukrainien, le groupe MHP. Pour que la mariée soit plus belle, la liquidation effacera les dettes et Doux laissera des plumes chez ses Fournisseurs. Et on se doute bien que ce qui intéresse le potentiel repreneur est européen, ce sont bien plus les Clients du groupe Doux que son savoir faire.
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Quelle reprise pour le volailler breton Doux ?
Car il est évident que le repreneur ukrainien ne s’embarrassera pas de la totalité du groupe encore existant. Il vient faire son marché et comme il en est d’une volaille, il n’emportera que les beaux morceaux. Sur les 1200 salariés actuellement en poste en Bretagne et en dehors dans le groupe Doux, il ne devrait plus en rester beaucoup après le passage du vautour.
Ainsi, en quelques années, un des fleurons conquérants de l’économie bretonne disparaît par étapes. Et chaque étape de cette chute entraîne sa cohorte de chômage et de malheurs familiaux.
La Bretagne doit impérativement repenser son modèle économique et l’adapter au monde dans lequel nous vivons. Elle doit surtout imaginer ce que sera le monde de demain et s’orienter dès maintenant vers ces nouveaux horizons.
Tout changer …
En Bretagne, et depuis longtemps déjà, il ne sert plus à rien de produire des volailles de consommation de masse. En fait, il en est de même pour toutes nos autres productions agricoles. Elles ne sont plus du tout adaptées à notre situation. Car aujourd’hui les pays dits émergents savent mieux que nous produire ces produits de qualité médiocre. En outre, leurs coûts de production sont bien moindres, leurs charges bien inférieures.
La Bretagne doit impérativement et rapidement se tourner vers des productions à plus forte valeur ajoutée. Vers de bons et beaux produits, voire bio. Également repenser sa distribution et son organisation professionnelle.
Nos voisins et cousins Irlandais ont déjà entrepris cette mutation. La Bretagne dispose d’atouts majeurs pour être aux premières places internationales de ces nouveaux marchés.
Alors, on attend quoi ?
Qu’il soit (encore) trop tard ?
Une autorisation de Paris ?
#CroirePlusEnNous