Je suis arrivée en Bretagne il y a bientôt cinq ans. Et je n’en connaissais presque rien. Je suis mexicaine et pour moi déjà, la France était un truc étrange et lointain.
La Bretagne ?
Une inconnue. Mais un Breton est apparu dans ma vie … et tout a basculé.
Je me suis mariée avec lui en été 2013 et j’ai débarqué avec mes deux garçons, âgés à l’époque de six et neuf ans, et trois valises, le premier janvier 2014.
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Depuis, je suis largement tombée aussi amoureuse de la Bretagne que je l’étais déjà de mon Breton.
C’est ce petit coin du sud de la Bretagne qui m’a montré que vivre dans un pays autre que le mien était possible même si je n’étais déjà plus toute jeune.
Il pleut, oui, et il ne fait pas très chaud. Chez moi non plus d’ailleurs. Bien que pas mal de gens croient que le Mexique est de climat tropical partout. Dans ma petite ville mexicaine, située sur un plateau très haut, il fait froid en hiver et il ne fait jamais trop chaud. Donc, je suis bien ici. Je me suis acheté un bon coupe-vent qui est devenu mon meilleur compagnon.
Et j’admire les couleurs et les formes de ce pays si diffèrent du mien.
Là où chez moi il y a des cactus et des agaves, ici il y a des chênes et des châtaigniers. Ici, il y a du vert et du bleu, de l’eau partout. Des rivières, des fleuves, des lacs, des étangs… et surtout, l’Atlantique sauvage et merveilleux et le doux Golfe du Morbihan.
Et là où chez moi il y a des ruelles en pierre, ici il y a des maisons à colombages.
Là où chez moi il y a des pyramides anciennes, ici il y a des châteaux.
Et là où chez moi il y a du bruit et de la musique tout le temps, ici il y a un silence imposant qui, au début, me faisait peur. Mais qui, une fois brisé, m’a montré un peuple chaleureux et fort.
Mes journées se rythment au son de la musique des saisons bretonnes.
Je travaille en tant que freelance pour une entreprise espagnole. Ainsi je vois passer le temps à travers la fenêtre de mon bureau. Je regarde mon voisin, âgé de plus de 80 ans, travailler dans son jardin jour après jour. Je vois les arbres fruitiers plantés par les grands-parents de mon mari fleurir. Puis donner des fruits, ensuite perdre leurs feuilles, et enfin se couvrir d’eau et de glace.
J’ai fait un lien pour la vie avec cette terre le jour où j’ai accouché de ma fille. Ma petite Bretonne aux cheveux bouclés, née à côté de la petite mer, le Golfe du Morbihan.
Je ne suis pas née ici.
Je n’arrêterai jamais d’être Mexicaine. Mon visage rond, ma peau mate et mes cheveux noirs sont une fierté pour moi.
Mais j’ai trouvé dans mon cœur un espace privilégié pour ce pays breton qui m’a aidé à découvrir son histoire riche et pleine de magie, et qui m’a permis de construire une famille et un projet de vie génial aux cotés de mon Breton bien-aimé.
Nous avons bâti une maison.
Mes garçons se reconnaissent comme Mexicains, mais aussi comme Français et comme Bretons.
Je veux donner à ce pays autant d’amour qu’il m’a donné.
Je ne partirai plus.
Et quand je raconte mes sentiments, il y a pas mal de Bretons que me disent : « On ne naît pas Breton, on le devient ».
1 commentaire
Merci Clara pour cette déclaration!
Eh oui, « on ne naît pas Breton, on le devient! »
Et vous verrez que plus vous vous sentirez Bretonne, moins vous vous sentirez française…