seven reizh

Seven Reizh, le groupe musical de Bretagne qu’il vous faut découvrir.

de NHU Bretagne
Publié le Dernière mise à jour le

Seven Reizh pour une interview exclusive

Nous vous convions cette fois à une rencontre que nous qualifions d’extra-ordinaire. Pour nous une vraie révélation. Et qui illustre bien un constat que nous avons fait depuis longtemps. Constat qui a motivé la création du média internet NHU Bretagne. Afin de dire Nous-Mêmes ce qui n’est que trop peu, ou pas dit du tout, par ailleurs.

On se pâme devant des personnages, des faits, des paysages, des atouts … du monde entier, sans se rendre compte de l’infinie richesse dont nous disposons Nous-Mêmes en Bretagne.

Cette fois, il s’agit de musique!

Nous savons que la Bretagne possède la plus forte concentration d’Europe de grands festivals de toutes les musiques. Mais nous ne savons pas encore assez que notre pays regorge de Musiciens, de Chanteurs et Chanteuses, et de groupes d’un talent inouïe. Qui n’ont rien à envier à leurs collègues internationaux et qui méritent une plus grande reconnaissance.

Découvrons ensemble Seven Reizh.

Bonjour Claude et Gérard de Seven Reizh.
Et merci d’avoir accepté de recevoir NHU Bretagne pour passer ensemble ce moment afin de mieux vous connaître.

Commençons par le début : s’il vous plaît, que signifie Seven Reizh ?

Gérard

Nous voulions que le nom Seven Reizh sonne à la fois breton et anglophone (international…), pour justement véhiculer une idée internationaliste mais avec un ancrage par nos racines bretonnes. Il s’agit d’une juxtaposition de deux mots bretons “seven“ : poli, civilisé et “reizh“ : droit, juste et aussi équilatéral qui pour nous évoque notre logo triangulaire à la “Dark side of the moon“ de Pink Floyd. (voir nos albums “Strinkadenn’Ys” et “Samsara”)

Vous vous connaissez depuis longtemps tous les deux. Pouvez-vous nous en dire plus sur les débuts de Seven Reizh?

Gérard

Nous avons fait nos études ensembles et cela depuis nos dix-sept ans. Nous nous sommes construits sur des identités musicales, presque familiales et même politiques parallèles. Même si maintenant avec l’âge, nous sommes devenus très différents, nous avons été élevés au même nectar de la musique dite “progressive“ qu’était : Pink Floyd, Camel, Jethro Tull, Mike Oldfield, Genesis, etc … Il y avait aussi certains joyaux de la musique bretonne comme la Symphonie celtique et Terre des vivants de STIVELL qui nous ont marqués pour toujours…

Les compositions de Seven Reizh sont étonnamment internationales tout en étant ancrées en Bretagne. Quelles sont les références musicales qui vous ont amenées à ce son si singulier et empreint d’une telle beauté ?

Gérard

Je pense pas que tu puisses nous faire plus plaisir car il s’agit là, comme je le disais plus haut, de notre intention de départ que nous avons voulu exprimer en inventant le nom de groupe Seven Reizh.

Claude

Comme le dit Gérard, Alan STIVELL est un des piliers de l’idée que nous nous faisons de l’esprit musical, c’est à dire ouvert sur le monde. Pour moi l’album “Symphonie Celtique” est un très grand disque. Si la musique est magnifique, son propos est Universaliste, fédérateur des différentes cultures musicales. Ce discours rejoint d’ailleurs celui de Peter Gabriel concernant le mélange des cultures, des musiques, dans sa propre musique, mais aussi, avec son festival Womad, par exemple.

Il est clair, qu’à mon niveau, c’est le propos que j’essaie d’avoir dans ma musique. Pour le son ce qui m’intéresse sur le côté technique, c’est de sentir de l’espace, du souffle. L’idéal étant d’être plus proche de l’écoute d’une musique de film que du son compressé d’une radio.

Vous vivez en Cornouaille et vos compositions sont empreintes de sons absolument bretons.
Pouvez-vous nous expliquer cette nécessité d’être d’ici tout en étant du monde ?

Gérard

Comme l’amour de ses parents, pour un enfant, son pays de naissance reste souvent le plus beau du monde. Et notre planète peut être magnifique, absolument partout, nous sommes tous des citoyens du monde. Quoi de plus beau et de meilleur que d’échanger et de mélanger nos cultures, nos plaisirs? C’est bon d’être chez soi, de donner, de recevoir mais aussi d’aller chez les autres… Tout ça est sûrement un peu idyllique et je sais que tout le monde ne pense pas de la même manière…,

Claude

Oui, les pieds dans nos racines et la tête dans les étoiles et le monde. Si nous avions été Africains, nous serions partis de ces racines là, pour nous ouvrir vers d’autres horizons. La musique de Seven Reizh est comme un voyage. Lorsque tu décides de découvrir le monde, d’abord tu sors de chez toi et tu traverses d’abord des villages connus de toi. Puis de moins en moins pour être ensuite dans la pure découverte des paysages, des hommes et de leur culture, de leur musique.

Être citoyen du monde, voilà l’intérêt. La musique de Seven Reizh est donc plurielle et contre tous les nationalismes. Les instruments utilisés, qui n’ont pas souvent l’habitude de dialoguer ensemble, sont une parabole d’un souhait humaniste de mélange des cultures. Les instruments ont ceci de plus facile, c’est qu’ils ont un langage universel.

Mon plaisir est de faire converser un Ehru avec un Duduk, un Uilleann Pipes avec un Cymbalum. Sortir l’instrument traditionnel de son contexte pour lui faire découvrir à lui également d’autres villages d’â côté puis d’autres mondes qu’ils n’avaient pas l’habitude de côtoyer.
Et pour parler du début de notre projet avec “Strinkadenn Ys” il est question, dans cet album, de la ville d’Ys, qui selon notre vision de la légende, était une ville cosmopolite.

Sur les enregistrements de Seven Reizh, on voit de nombreux Artistes et instruments du monde entier. Comment faites vous pour rencontrer tous ces Musicien(ne)s et Chanteurs/Chanteuses ?

Claude

Je travaille avec un ordinateur et un logiciel de musique très connu des musiciens qui composent. Cela me permet d’avoir une ouverture illimitée sur le nombre de pistes ainsi que sur les instruments utilisés qui sont, dans un premier temps, virtuels avec des banques de sons. Lorsque mes compos sont prêtes, commence alors le travail de rencontres avec les musiciens, les chanteuses et les chanteurs. Voire de recherche de musiciens, si j’utilise un nouvel instrument.

Pour la composition, je me suis donné une règle dès le départ.

Qui était de ne pas me limiter à certains instruments et de ne pas auto-censurer mon inspiration. Lorsque je ressens un thème pour un instrument, je le compose avec le risque de ne pas trouver l’instrumentiste qui va avec. J’ai toujours eu cette chance incroyable de n’avoir aucune frustration à ce sujet. Et j’ai souvent eu par musiciens interposés, des contacts. Sinon, je recherche sur le net et j’envoie des fichiers audios à des musiciens professionnels. J’ai toujours eu la chance d’avoir des réponses positives.

Les inspirations de Seven Reizh : d’où viennent elles ?

Claude

Bien sûr, je suis traversé par de multiples influences qu’elles soient issues de la musique Progressive ou pas. Pink Floyd, Camel, Genesis, Yes, Oldfleld, Pat Metheny, Alan Stivell, King Crimson, Loreena Mac Kennitt, Sinead O’Connor, October Project, Kate Bush me touchent… Bien sûr, je suis loin d’être exhaustif, car j’aurais pu y ajouter Arvo Part, Olafur Arnalds, Philip Glass, Dead Can Dance ou Neil Young… J’écoute également beaucoup de compositeurs de musique de films comme Ryuichi Sakamoto, Bruno Coulais ou Armand Amar par exemple.

J’ai besoin tout d’abord d’être touché émotionnellement par ce que j’entend. Ce sont donc pour une part ces musiciens, ces musiques qui m’inspirent, mais elle me vient surtout de cette Bretagne que j’aime.
Je suis né à Lorient, mais j’ai eu un véritable coup de cœur pour la Presqu’île de Crozon ou j’habite depuis presque hui ans… C’est devant la mer que je vais chercher les mélodies et quand j’arrive devant mon clavier, elles m’attendent déjà…

Il existe peut-être une question que vous souhaiteriez qu’on vous pose : ce serait éventuellement laquelle ?
Oui, c’est intéressant de poser une question qui en appelle une autre. Et bien je dirais

Comment expliquez vous que les professionnels de la distribution musicale en Bretagne ne vous aient jamais proposé leur collaboration?

Claude 

Et bien j’avoue que c’est un mystère!
Nous vendons plus d’albums au Japon qu’en Bretagne, c’est un comble. Pourtant, après vingt ans de travail avec Seven Reizh, dont nos racines bretonnes sont, je pense, bien mises en valeur. Qu’après avoir totalement traduit notre premier album “Strinkadenn Ys” en Breton. Et qu’après avoir fait quatre albums chantés (entre autres) en breton. Puis qu’après avoir été considéré par certaines critiques comme l’héritage direct d’une Symphonie Celtique d’Alan STIVELL.

Qu’après avoir mis à l’honneur un Breton, Jean-Marie Le Bris totalement oublié de l’histoire. Que sans une mobilisation de tous les instants de Noël Le Hénaff , de Gérard Le Dortz et de votre serviteur (entre autres), la Bretagne n’aurait jamais eu cet albatros d’une envergure de dix-huit mètres accroché dans le hall de l’aéroport de Brest. Ville qui l’a d’ailleurs refusé Ad vitam eternam alors qu’il a été construit dans cette ville…Incompréhensible devant ce symbole énorme…

Qu’après que Seven Reizh ait été refusé, et ce à trois reprises par un des distributeur breton le plus connu dont je tairai le nom.
Qu’après avoir vendu des albums dans plusieurs dizaines de pays…
Nul n’est prophète en son pays.

seven reizh

Seven Reizh : Gérard LE DORTZ et Claude MIGNON

Les Chanteurs et Musiciens de Seven Reizh

Bleuwenn Mével (chant breton), Doro T. (chant anglais), Farit Aït Saimeur (chant kabyle), Gurvan Mével (persussions), Ronan Hilaireau (piano), Olivier Carole (basses), Gwenaël Mével (bombarde, tin et low whistles), François Pernel (harpe), Cyrille Bonneau (duduk), Erwann Le Gallic (cornemuse écossaise), Gwendal Mével (flûte traversière), Olivier Salmon (guitares), Laurène Bourvon (chant anglais et français), Stéfanie Theoblad (chant français et allemend), Astrid Aubron (chant anglais), Marcel Aubé (ehru violon chinois) … et tellement d’autres.

Gérard et Claude, NHU Bretagne vous remercie de votre accueil et espère que ce distributeur breton de livres et de musiques accepte, enfin, de vous distribuer : Seven Reizh le mérite amplement.

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2 commentaires

Cla Üde 24 février 2019 - 12h53

Bonjour, je ne connaissais pas ce groupe, je me sens un peu « conne », comme passée à coté de quelque chose, mais heureusement je vous ai lu et j’ai écouté. Merci pour cette « découvertte » que je vais m’empresser de faire tourner et partager…

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Chalmel 30 août 2021 - 20h58

Bonjour, Le début du nom, « seven », doit-on le prononcer « séveun » comme en anglais ou bien en breton doit-on prononcer « sévène »? Merci de votre retour! Hélène

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