Élections régionales en Bretagne – Parti Breton.
Après Daniel CUEFF et sa liste Bretagne Ma Vie, et après Lydie MASSARD de l’UDB sur la liste Bertagne d’Avenir, voici la troisième interview politique bretonne consacrée aux prochaines élections régionales.
Nous ne nous intéressons qu’aux personnalités et partis politiques ayant leurs sièges sociaux en Bretagne. Toutes les autres formations présentant des listes aux prochaines élections régionales ne sont que les services après-vente de partis politiques pour lesquels la Bretagne, et les Bretonnes et Bretons, ne sont que des variables d’ajustement et un réservoir de voix, pour des sièges sociaux parisiens.
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Joannic MARTIN, bonjour.
Vous êtes Porte-Parole et tête de liste du Parti Breton / Strollad Breizh
Merci de recevoir NHU Bretagne pour cette interview à propos des élections régionales en Bretagne – Parti Breton
Pourquoi vous présenter aux élections régionales en région Bretagne administrative ?
Le Parti Breton se présente aux élections régionales pour défendre les intérêts du peuple breton sur les sujets économiques, sociaux et culturels. En rentrant au Conseil Régional, le Parti Breton s’appliquera à mettre en place une politique en faveur d’une Bretagne émancipée, entreprenante, écologique et solidaire. Nous voulons décider ensemble, avec les Bretons, de ce qui fera la Bretagne de demain et nous voulons le faire ici, en Bretagne.
Selon vous, quels sont les trois points les plus importants sur lesquels la région doit se pencher sans délai ?
Pour cette campagne, nous avons quatre axes prioritaires sur lesquels il est important d’agir le plus rapidement possible.
- Obtenir un vrai statut pour la Bretagne en s’emparant de la question institutionnelle et en impulsant la création de la collectivité unique de Bretagne intégrant la Loire-Atlantique. Mais aussi en définissant une vraie place pour les langues bretonnes.
- Concilier respect de l’environnement et développant de l’économie. Les enjeux climatiques et écologiques sont, aujourd’hui, une urgence pour tous les Bretons. Le défi réside dans le fait de les intégrer dans nos modes de vie, d’être ferme et rigoureux sur les pratiques abusives tout en permettant le développement de l’activité économique.
- Veiller à l’équilibre des territoires bretons en réduisant les fractures entre métropoles, villes moyennes et ruralité ainsi que les déséquilibres entre Armor et Argoat. Des inégalités qui se révèlent notamment dans l’habitat, les infrastructures ou les services proposés.
- Acquérir un pouvoir d’initiative économique et permettre aux entreprises de se développer en Bretagne. En soutenant l’existant et en attirant les investisseurs respectueux de l’environnement et de l’identité bretonne.
Votre projet est bien entendu important et complet, mais pouvez-vous nous citer ses deux points les plus fondateurs ?
La définition de notre programme est guidée par deux valeurs importantes pour le Parti Breton : la Solidarité et la Responsabilité.
- La Solidarité car nous considérons que les Bretonnes et les Bretons forment un peuple et que ce qui nous rassemble, c’est notre désir de Bretagne. Cette envie de faire société ensemble ne peut subsister que si le Conseil Régional, ou possiblement l’Assemblée de Bretagne, est capable de protéger et d’aider tous ses habitants. Qu’ils soient citadins ou ruraux, riches ou pauvres, étudiants ou chefs d’entreprise.
- La Responsabilité car le siècle à venir est un siècle plein de défis à relever. Nourrir, loger, déplacer toujours plus d’habitants en impactant le moins possible notre planète. La question climatique nous impose de faire des choix importants. Ces choix, c’est ce que nous lèguerons aux générations suivantes. Et elles seules seront à même d’en faire le bilan. C’est notre responsabilité collective. Cependant, il faut avant tout être en mesure de les prendre, ces choix importants. Pour le Parti Breton, être responsable, c’est aussi avoir le pouvoir de décision et les moyens d’action.
Économie.
La Bretagne est aujourd’hui la première région d’Europe pour l’agriculture et l’agroalimentaire. C’est le premier pilier de notre économie. Cette agriculture n’est pas très vertueuse, certes, mais elle est là. Selon vous, comment faire pour que ces activités deviennent plus respectueuses des Agricultrices et Agriculteurs, de notre santé, de notre environnement, des animaux élevés … tout en conservant à la Bretagne cette place de leader européen, qui est capitale pour notre avenir ?
Dans un premier temps, nous tenons à saluer les efforts déjà entrepris par le monde agricole en général. L’évolution des pratiques a permis, dès à présent, d’obtenir des résultats encourageants. Nous devons rester fermes et vigilants en refusant les dérives qui peuvent encore exister. Ainsi qu’en faisant de la protection des habitants, des consommateurs et de la nature, une priorité.
Notre position consiste à rapprocher deux systèmes agricoles qui apparaissent aujourd’hui comme complètement opposés. D’un côté, nous souhaitons soutenir le développement de la filière biologique afin d’en augmenter sa production. De l’autre, nous voulons réduire encore davantage l’impact de la filière conventionnelle. Notamment en s’appuyant sur la formation et l’innovation.
La Bretagne est à l’entrée du plus important couloir maritime du monde et les activités liées à notre position stratégique ne sont pas, selon nous, à la hauteur de cette position. A la présidence de la région Bretagne administrative, quelles seraient les toutes premières mesures que vous prendriez, pour redonner à la Bretagne son rang parmi les grandes régions maritimes européennes ?
La mer, c’est l’or bleu de la Bretagne. C’est une ressource qui a beaucoup de potentiel mais qui doit aussi être protégée. Nous comptons exploiter davantage toutes ses possibilités tout en étant vigilant à être respectueux de la faune et la flore.
Concernant la question des ports de commerce, des choix stratégiques au niveau de la France ont été faits par le passé en faveur du Havre. Aujourd’hui, nous considérons qu’il faudrait sacrifier énormément de moyens pour rattraper notre retard et qu’il ne serait ni écologique, ni responsable de développer de grand ports en eaux profondes. Là encore, nous voulons soutenir les filières déjà existantes comme la pêche ou la construction navale. Nous favoriserons également le développement d’entreprises innovantes dans le secteur maritime.
Cultures et langues
L’actuelle présidence de la région se targue d’œuvrer à la défense du breton et du gallo. Avec un budget de 2,41€/an/habitant, on est plus près des soins palliatifs que du minimum vital. Également très loin des budgets d’autres minorités défendant réellement leur langue comme la Corse avec 7€/an/hab ou le Pays de Galles avec ses 20€/an/habitant. Sur ce sujet, et face à l’urgence, quelle serait votre politique ?
Nous sommes complètement d’accord que la situation est inacceptable. Il est impératif de procéder à une augmentation des budgets liés à l’enseignement. Ainsi qu’au développement de la place du breton et du gallo dans la société bretonne.
Cependant, nous considérons que le simple aspect budgétaire ne suffit pas. Il nous faut aussi définir une véritable stratégie pour donner à la langue une place bien définie dans la société bretonne et établir un plan d’action concret pour atteindre ce but. Nous ferons preuve d’une volonté politique forte en abordant le sujet des langues de façon transversale. C’est-à-dire en intégrant la question des langues dans chaque domaine de compétence de la région (par exemple : formation professionnelle, tourisme, transports, sport, médias…)
La Bretagne, qu’elle soit administrative à quatre départements, ou entière à cinq départements, dépend trop, comme les autres régions administratives de l’Hexagone, d’un pouvoir central qui s’effondre à vouloir tout régenter, tout décider. Sans jamais faire confiance aux élus et aux Citoyen(ne)s. Entre les trois D* promises par certains loyalistes, et une véritable autonomie politique d’avenir qui émerge partout en Europe depuis quelques années, quelle est votre position pour une Bretagne réunifiée ? (*Décentralisation, Déconcentration, Différenciation)
Vous avez raison de dire que le pouvoir central ne fait pas confiance aux élus. Cela s’est confirmé de manière éclatante lors de la crise sanitaire. L’État a manqué d’efficacité et de souplesse pour gérer la situation. Les décisions ont été prises de façon uniformes par le gouvernement et ont été appliquées directement par les préfets.
Nous sommes favorable à ce que la Bretagne acquiert plus de pouvoir politique. Jusqu’à ce qu’elle puisse décider par elle-même de son destin sans dépendre de Paris. Par conséquent, nous somme favorable à tout ce qui va dans ce sens. Oui à la décentralisation, oui à la différenciation, oui à l’autonomie mais non à la déconcentration.
La déconcentration c’est une forme déguisée de la centralisation. Un bon exemple avec l’Agence Régionale de la Santé, qui contrairement à ce que laisse penser sa dénomination est une agence de l’État et non de la région Bretagne.
Nous constatons d’ailleurs que les pays européens qui sont fédéraux sont plus souples et réactifs pour répondre à la crise du Covid-19 que l’Etat français centralisé.
Au second tour des prochaines régionales, quelle serait votre éventuelle politique de ralliement ?
Un éventuel ralliement du Parti Breton au second tour n’est envisageable que si avons un certain nombre de garanties concernant les points suivants : la réunification, la collectivité unique, l’environnement, la solidarité entre les territoires et le pouvoir de décision économique. Le Parti Breton sera toujours ferme dans ses alliances pour défendre les intérêts du peuple breton.
Ce n’est pas une question, mais plutôt la possibilité de vous exprimer librement et de conclure cet entretien à propos de ces élections régionales.
Le scrutin à venir apparaît comme très ouvert. Tout est possible, y compris faire gagner la Bretagne. Le Parti Breton continue à être dans une dynamique de rassemblement. Les membres du Parti Breton n’ont aucune ambition politique parisienne et feront toujours des Bretonnes et des Bretons leur priorité.
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2 commentaires
UDB, BRETAGNE à MA VIE, PARTI BRETON pourquoi ne sont ils pas tous ensemble ??? Ils disent tous la même chose. Ce serait le seul moyen d’y croire. En faisant un PARTI DES TERRITOIRES en s’alliant avec tous les territoires de France (seuls on y arrivera pas ) Mais cette fois c’est encore la salade française à la mode bretonne. A quand la » révolte légale du vote » de tous les territoires de France unis contre Paris.
Bravo Jean Luc
Je crains que les partis bretons ne seront pas présents aux élections faute de pouvoir réunir les 83 candidats nécessaires et à parité hommes/femmes
J’ai communiqué avec certains d’entr’eux pour proposer ma candidature éventuelle depuis déjà plusieurs mois résultat aucune réponse et absence totale de représentants locaux
Les leaders des partis défendent leur gamelle mais ne veulent pas la partager avec 82 autres candidats pourtant nécessaires pour être éligibles à se présenter, les querelles gauloises auront raison de la candidature des partis bretons et les partis parisiens hostiles à la Bretagne géreront nos affaires depuis Paris
Pauvre Bretagne pourtant existe des bretons formidables qui pensent collectif pour la Bretagne
Je retourne cultiver mes légumes et j’attends l’arme au pied cependant
Yannick MAHE gentilhomme breton Mitaw de la Roch-Barnard