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Élections législatives en Bretagne : Le pire nous attend !

de Yvon OLLIVIER
Publié le Dernière mise à jour le

Sans qu’il soit besoin d’attendre le résultat des législatives, qui devrait logiquement conforter la macronie, certains enseignements peuvent d’ores et déjà être tirés de ces élections.

L’avenir ne va pas être facile pour tous ceux qui souhaitent l’émancipation de la Bretagne.

La macronie, qui défend les intérêts de la classe dominante et du système jacobin, restera un frein à toute évolution significative. Les élites se rejoignent dans la volonté d’éviter toute dérive à la catalane : « Apprenez la langue et l’histoire du pays aux enfants et vous verrez que dans vingt ans le peuple relèvera la tête ».

Ils feront tout pour maintenir le statu quo mortifère.

Demandons-nous pour quelles raisons rien n’avance en Bretagne depuis si longtemps ?
Si nous sommes les plus mauvais sur le terrain de l’enseignement des langues que l’on dit « régionales », c’est par manque d’intelligence collective mais encore parce que nous sommes certainement les plus craints. Les enseignants de l’éducation nationale font bloc autour du système dont ils sont les piliers.

Le mieux que l’on puisse attendre de la macronie, c’est le maintien des acquis.

Mais encore nous faudra-t-il être méfiants car la circulaire prise pour limiter les effets de la décision du Conseil Constitutionnel du 21 mai 2021 rejetant l’immersion est illégale et pourrait fort bien être rapportée. Fort d’une nouvelle légitimité, je vois mal ce qui pourrait dissuader le pouvoir de se résoudre à appliquer l’état de droit et refuser de prolonger la contractualisation des écoles Diwan avec le traitement des enseignants. Diwan ne s’en relèverait pas.

Je vois mal ce qui pourrait dissuader le pouvoir macroniste de réformer, en début de mandat, la carte judiciaire pour mettre un terme à mille ans d’unité judiciaire de la Bretagne.
C’est dans leurs cartons.

Face à la macronie, nous avons l’opposition formée principalement des deux extrêmes, droite et gauche, réunis dans la volonté de faire disparaître le moindre fait identitaire breton. Et si l’un de ces extrêmes, par exemple sous la direction de Mélenchon, prenait le pouvoir, fort de l’union de la gauche, nous serions en crise ouverte. Ce pouvoir abusera d’autant plus de sa force en matière culturelle qu’il rencontrera l’échec sur le terrain économique. Nous n’aurons plus d’autre alternative que de résister ou de voir disparaître tout ce que nous avons construit. Il me semble que la sagesse commanderait alors de constituer un comité breton de vigilance susceptible de réunir toutes les forces bretonnes.

Dans tous les cas, nous devrons rester sur nos gardes.
L’autre enseignement, c’est l’erreur fondamentale qui consista à faire exploser Oui la Bretagne, amorce d’une plateforme bretonne susceptible de prendre un jour le pouvoir en Bretagne.

L’alliance avec les partis parisiens ne portera jamais de fruits, tant leur lecture est avant tout nationale.

L’exemple de EELV qui rompt ses tièdes engagements décentralisateurs pour rejoindre le parti robespierriste LFI suffirait à nous vacciner à jamais. Mais nous le savions déjà. Pour ma part, je n’arrive pas à comprendre que des militants bretons convaincus adhèrent aux idées de Mélenchon ou se félicitent de l’accord LFI/EELV. Il y a là une contradiction flagrante d’engagement.

La prochaine législature risque d’être formée de députés parisiens parachutés chez nous, incapables de défendre les intérêts bretons faute de les connaitre.

Nous ne devons rien attendre du PS qui porte sur ses épaules le poids de toutes les trahisons historiques. Il ne repose que sur le clientélisme et plus pour longtemps j’espère. Les rats quittent le navire en perdition. Les socialistes ne sont capables que de fausses promesses, comme ce vœu au soutien de l’autonomie de la Bretagne qui rejoindra tant d’autres déclarations aux oubliettes.

https://www.nhu.bzh/he-oh-les-socialistes-fossoyeurs-de-la-bretagne

Rien n’avancera tant que nous persisterons à nous jeter en masse dans les bras du moins pire des partis parisiens tels les insectes vers la lumière. L’important n’est pas d’obtenir quelques élus au Conseil régional, mais d’en prendre la direction pour faire bouger enfin les lignes et marquer le retour de la Bretagne en ce siècle.
Ce manque d’ambition politique puise à la source de notre regard sur nous-mêmes, marqué par des décennies de déconsidération.

Après la résilience culturelle, le chemin de la résilience politique est ouvert.
Il nous suffit de l’emprunter.

élections législatives en Bretagne

En Bretagne, ne plus jamais croire aux promesses des politiques ayant leur siège social à Paris, ni à leur SAV local, ni à leurs alliés

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