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La moule perlière de Bretagne : une espèce parapluie
En fait les scientifiques la nomment Margaritifera margaritifera. A vrai dire, elle est aujourd’hui en voie d’extinction dans les rivières bretonnes. D’ailleurs, un programme européen LIFE coordonné par Bretagne vivante a organisé jusqu’en Août 2016 la survie de ce fragile bivalve.
La moule perlière est en voie d’extinction.
En outre, la seconde raison de cet effondrement des populations bretonnes est intrinsèquement liée à la qualité des eaux. Ainsi donc, la mulette perlière peut même constituer une sorte de baromètre de la bonne santé d’un cours d’eau. En effet, elle a besoin d’une eau fraîche ne dépassant pas les 15 °C et pauvre en nutriments. Une variation infinitésimale des taux de nitrate et/ou de phosphate provoque le trépas du bivalve. Une moule adulte filtrerait environ cinquante litres d’eau chaque vingt-quatre heures. Son taux de mortalité est naturellement important. Les scientifiques affirment qu’une dizaine de moules sur un million parviendra à maturité sexuelle.
Le cycle de reproduction de la mulette est fort singulier.
Au début de la période estivale les mâles libèrent une semence qui sera aspirée par les femelles. Puis les œufs fécondés seront relâchés entre Juillet et Septembre sous forme de larves nommées glochidies. Ces dernières vont achever leur maturation dans les branchies du saumon atlantique ou de la truite fario. Enfin, l’année suivante, la larve se laisse tomber dans le lit de la rivière et s’enfouit dans les fonds sablonneux pour une durée de quatre à dix ans. Afin de protéger la mulette perlière, il est donc nécessaire de protéger tout un écosystème. Elle est ainsi considérée par les naturalistes comme une espèce parapluie.
La mulette perlière est présente sur toute la façade atlantique, depuis la Scandinavie jusqu’à la Péninsule ibérique en passant par les Iles britanniques. En France, des populations sont retrouvées dans les Vosges, dans le Massif Central ainsi que dans les Pyrénées Atlantiques. Elle est également présente en Amérique du Nord. Une étude de 2004 affirmait qu’il ne restait pas plus de cent mille individus dans l’Hexagone.
La culture de la moule perlière pour la sauver.
Le Programme LIFE visant à mettre en culture l’espèce – un centre de culture a été ouvert à Brasparts – et à maintenir des écosystèmes prospères a été diligenté avec succès en Bretagne (Loch, Elez, Bonne – Chère). Ainsi qu’en Basse – Normandie de 2010 à 2016. La mulette perlière est aujourd’hui intégralement protégée par la loi et toute atteinte à ses populations est passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende : art. L 415-3 du code de l’environnement.
Biométrie de la moule/mulette perlière en Bretagne
Largeur : 4 à 5 cms
Maturité sexuelle : 7 ans
Longévité : de 30 à 180 ans
Un documentaire en trois parties : www.youtube.com/watch?v=nXWTj1uOP7s