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Parfois j’écris un « post » pour NHU Bretagne.
Pour NHU Bretagne …
NHU c’est Ni Hon Unan, très difficile à traduire en français.
C’est l’idée que nous existons par Nous-Mêmes. Nous sommes en possibilité de nous occuper de nous. D’ailleurs nous en avons les moyens : Territoire, géographie, histoire, langues (breton, gallo-breton et maintenant français) richesses (terre et mer). Nous avons la particularité de nous situer à l’extrême ouest du continent européen.
En compagnie de six autres pays en bordure de l’Atlantique, Irlande, Écosse, Man, Pays de Galles, Asturies, Galice, nous sommes les derniers témoins de la civilisation celtique européenne mise, lentement, sous le tapis successivement par : Abraham avec la naissance des religions du livre et donc du patriarcat, par les Romains, suivis des Gallos-Romains avec la religion catholique romaine. Puis en continu, par la sacralisation de la succession des rois de l’Île de France, depuis ce sacré Clovis, qui ont bouffé peu à peu l’hexagone. Et finalement promu le capitalisme à l’aide du jacobinisme et le soi-disant ruissellement des richesses.
Je fais des amalgames ?
D’accord ? C’est trop vite dit : D’accord ! (Pardon Jean Luc Laquittant, auteur de La Nouvelle Histoire des Bretagnes)
C’est plus compliqué que ça ? Sans doute, mais…
Sommes-nous certains qu’il n’y a pas là matière à réflexion ?
De mon point de vue il me semble bien que nous avons l’esprit encombré par l’idée d’une puissance divine qui se servirait du bras des puissants et des riches pour faire ruisseler les bienfaits sur la pauvre humanité fragile et démunie que nous imaginons être, parce que nous sommes mortels. Il faut dire que la mort est cette grande faucheuse qui n’épargne jamais personne. Elle menace aujourd’hui la Terre entière, avec écologie en déroute et pandémies déclenchées par nos abus destructeurs.
En fait c’est la mort et elle seule, à son heure, qui commande !
Si nous prenons une vue à hauteur de fusée spatiale sur l’Histoire écoulée depuis 4000 ans, nous pouvons voir que nous procédons depuis la nuit des temps par des essais qui produisent à la fois des bienfaits et des malheurs. Par le passé, nous avons trop souvent plié l’échine, par force et/ou par sentiment d’impuissance. Les religions ont aidé les hommes à asservir les femmes. Les chefs de guerre ont conquis des royaumes. Protégés par les prélats, les riches se sont faufilés derrière eux.
Nos savants et nos universités, nos techniciens et nos politiciens ont accaparé tous les pouvoirs. Ils veulent nous faire croire qu’ils sont protégés par une intelligence supérieure et pourquoi pas divine, puisque la création sans créateur n’est pas croyable. Les puissants se fréquentent entre eux. Ils nous ignorent, sauf pour nous faire produire leurs richesses. On voit bien que nos malheurs viennent de ce que nous les avons collectivement laissés faire ; ils savent manipuler les consciences, agiter les peurs ; peu à peu ils ont légalement utilisé des punitions et des sévices pour dominer tout le monde.
Nous arrivons à un moment de l’histoire mondiale, où la mort, par pandémie interposée, nous oblige à faire le point sur nos erreurs passées.
En contrepartie, l’œuvre, le grand œuvre de la création est le fruit de notre intelligence collective. Pour s’en rendre compte, il faut remonter à Athènes, une démocratie grecque, contemporaine de la civilisation celtique, qui a duré deux mille ans. Cette démocratie savait utiliser l’intelligence collective de son peuple. Elle tirait au sort les citoyens chargés de la gouverner.
Deux mille ans ! Deux conditions à retenir : Tirage au sort et territoire délimité précis, à hauteur de possibilités humaines, suivant le temps historique en cours.
Aujourd’hui le prototype pourrait être représenté par des petits pays comme il y en a beaucoup en Europe : Danemark, Luxembourg, Suisse, Finlande, Suède etc.
Autres temps, autres mœurs ? Bien évidemment ! Mais la mort est toujours aux commandes. Mais la vie triomphe toujours puisque nous sommes là, en train de réfléchir, plus nombreux que jamais, techniquement armés. Après nous, viendront d’autres millénaires, de métamorphoses en métamorphoses.
Chez nous, Ni Hon Unan s’emploie à mettre en valeur nos possibilités, nos moyens, nos atouts.
C’est notre miroir.
Nous nous y voyons en chair et en os.
A l’inverse le miroir jacobin français ne nous montre jamais rien de nous. Ni nos territoires, ni notre culture, ni nos langues, ni notre géographie, ni notre histoire, ni nos atouts comme par exemple notre réseau routier breton gratuit (merci le CELIB), ni rien qui vienne de nous. De plus, nous sommes obligés de croire que nous sommes français.
J’affirme une évidence : Dieu, s’Il existe, se tait toujours.
D’une manière générale l’œuvre de la création réussie est celle du travail de notre intelligence collective. Elle est adossée à la mort pour faire triompher la vie. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Ça veut dire que nous sommes mis en demeure de nous débrouiller par nous-mêmes, entre nous. Ni Hon Unan.
C’est à nous d’en décider, nous, Ni Hon-Unan.
Pour NHU Bretagne
1 commentaire
Merci Rémy, Merci Ni Hon Unan de reprendre quelques unes des pages de mon journal. Je voudrais rectifier ma biographie, s’il vous plait : J’ai créé l’association Savenn Douar en 1985 pour servir de base de lancement à notre « Entreprise Culturelle En Milieu Rural » . Nous avons ouvert « Bécherel, Cité du Livre » à Pâques 1989 après un travail de prospection et de réflexion. Nous étions quatre femmes attelées au projet. Moi bien sûr, Educatrice spécialisée devenue psychanalyste, mes deux filles : Catherine, lestée de deux licences : celtique et histoire, cheville ouvrière de l’entreprise à partir de la crêperie-bar-snack-animation « An Duchenn Hud » ouverte en 1986, à la Toussaint, (en mémoire de la fête celtique de Samain). Elle a ouvert également une librairie « Dazont » dédiée à la littérature bretonne et celtique. Elle est devenue chargée de mission à Diwan après avoir passé la main. Le succès de la Crêperie ne s’est jamais démenti., et dure encore. Annaïg nous a secondé, aidé, accompagné sa sœur et nous tous, en poursuivant par ailleurs des études de médecine. Elle est Médecin. Ma belle fille Yvonne, professeure des écoles à l’origine, a ouvert une librairie : « Gwrizienn » de livres anciens sur la Bretagne et les pays celtiques et ouvert en même temps un café-librairie. Erwan, mon fils aîné, compagnon d’Yvonne, s’était installé à Bécherel dès 1961, à l’époque à peine 500 habitants, ayant presque tous déserté les très belles vieilles maisons du centre ancien pour cause de travaux de modernisation trop onéreux et d’exil économique. Erwan y avait ouvert une brocante avec déjà des livres, dans une vieille maison de 14 pièces plus ou moins délabrées. À partir de 1989, après notre première fête du livre, les librairies ont rempli les maisons vides. Une réussite qui dure encore aujourd’hui. J’en ai écrit l’histoire dans « En Avant les Bécassines » (Coop Breizh- épuisé) et dans « Une Entreprise Culturelle en Milieu Rural ». Il en reste quelques exemplaires à la librairie du Donjon, que tient toujours Erwan qui recule le moment de prendre sa retraite d’année en année …