Ce premier épisode de la série Nominoë …
… Amorce la série Nominoë et les Rois de Bretagne.
On y découvre la quête de l’identité du chef Breton et les prémices de la construction du mémorial inauguré à Bains-sur-Oust en mai 2018.
Parmi les intervenants dans ce premier opus : Erwan Chartier, Jean-Jacques Monnier historiens. Patrick Renaud vice-président de « Poellgor Gouel Ballon », Laetitia Fermen gérante de la société « Nouvelle Métallerie de Kerpont » à Lanester, Pascal Perraut co-gérant de la SARL ACIANOV de Kemper.
Derrière moi, l’abbatiale de la Trinité. Nous sommes à Vendômes dans le Loir et Cher, au niveau du château qui surplombe la ville. C’est ici, à l’âge de cinquante et un ans, que Nominoë a perdu la vie. Maladie, assassinat … on ne saura jamais. Cela s’est passé six mois après qu’il ait pris Le Mans, et un an et demi après qu’il ait pris Rennes et Nantes aux Francs.
D’ailleurs, pour commémorer sa mort, une plaque a été érigé en 1991 non loin d’ici, Rue de la Rampe.
3 Mars 851, Nominoë meurt.
C’est ce qui est inscrit sur la plaque au-dessus de ma tête.
Que fait un Breton si loin de ses terres, dan le Loir et Cher, ici à Vendôme. Eh bien, la réponse est simple : à l’époque de Nominoë, ici, c’était la Bretagne.
Alors, pour en savoir plus, je vous propose de suivre le guide …
Alors Jean Jacques, quand je dis « Vendôme c’était la Bretagne, j’y vais un peu fort »
« Oui effectivement. Certes, Nominoë a guerroyé jusqu’à Vendôme et il est mort à côté de Vendôme en 851. Ensuite son fils Erispoë lui a succédé. Mais à ce moment-là, il y a eu des problèmes d’invasions de Scots et d’invasions de Vikings qui ont obligé Erispoë à se concentrer sur le territoire plus proche de la Bretagne des origines. Ainsi qu’à conforter son pouvoir sur le Pays Nantais, y compris le Pays de Retz.
Ensuite, Erispoë a poussé jusqu’à la Mayenne …
… Et donc il a pu s’intituler Prince de Bretagne jusqu’au fleuve de Mayenne.
Tu veux dire qu’n 851, Vendôme était un peu un avant-poste.
Oui c’est cela, et qui ne sera pas confirmé par la suite. Vendôme n’est qu’à cent cinquante kilomètres de Paris. Donc on imagine l’extension du royaume breton à cette époque. L’Histoire a fait qu’elle n’a pas perduré.
Rien que pour le rendu du disque, il y a eu plusieurs étapes effectivement.
Pour le tout premier projet, on avait imaginé avec une seule taille de perforation et un seul diamètre, beaucoup plus petit et beaucoup plus concentré. Puis jouer au niveau des perfo : beaucoup de perfo, moins de perfo, pour faire des nuances de couleurs comme cela. Et de l’avis de l’artiste et de l’association, le personnage se révélait trop vite.
Oui, c’est un ouvrage qui tout à fait sort du lot, si je puis dire. Parce que nous sommes habitués à réaliser des gardes du corps, des mains courantes, des escaliers, des passerelles. Mais jamais de monument pour l’Histoire.
Ça va être du boulot, parce que c’est placé le 26 Mai. C’est bientôt l’inauguration. Il va y avoir des binious et des bombardes, pour une fête grandiose.
Moi je vois ici qu’on arrive à créer un évènement.
Là on était sur le granit. On a été voir un granitier ce matin. On recherche des granits d’un peu tous les coins de Bretagne.
Bonjour Erwan. Bonjour Olivier.
Tu viens d’un lieu historique chargé ? Oui on est ici à Paule en Centre Bretagne où derrière moi sur les hauteurs, sur le site de saint Symphorien, il y avait une agglomération gauloise. D’abord une grosse ferme, puis une agglomération qui a pu accueillir entre 1500 et 2000 personnes.
Avec plusieurs ceintures de remparts. Et en contrebas, Le Bressilen, qui a été fouillé une résidence aristocratique construite vers le VI ou VII siècle. Et on aperçoit aussi le clocher de Paule où était conservé une des rares cloches à main des moines bretons qui attirait les fidèles de leurs paroisses. De ces cloches à main, on en a quelques exemplaires encore conservés en Bretagne et en Irlande. Cette résidence se présente avec une enceinte de forme plutôt circulaire, ce qui est assez typique du Haut Moyen-Âge
Ainsi qu’un grand bâtiment qui fait plus d’une centaine de mètres carrés au sol. Avec sans doute des vitres aux fenêtres. Par ailleurs très bien maçonné. On a aussi retrouvé des objets. Ainsi qu’une petite chapelle qui était associée au site, où on a retrouvé un morceau de cuir décoré. Peut-être d’un missel, qui par ces motifs, rappelle un peu ce qu’on trouve en Irlande et au Pays de Galles à l’époque.
On a aussi trouvé des monnaies qui viennent des Deux Sèvres. Donc des personnages et des échanges importants.
Le personnage qui nous amène ici c’est Nominoë.
On est au coeur du Poher. Est-ce que sa présence ou sa naissance en ferait quelqu’un du Poher ? C’est toujours un peu discuté mais il est vrai qu’il semble avoir des attaches dans le Poher.
On peut penser aussi qu’il ait fait partie des nobles bretons qui viennent à Karaez / Carhaix en 818 à l’invitation de Louis le Pieux, pour la soumission des nobles bretons après la défaite du Roi Morvan. Cela se passe sans doute à Carhaix/Karaez, qui avait sans doute conservé un grand prestige? En effet, c’est l’ancienne capitale des Osismes à l’époque romaine. Il devait rester de beaux vestiges en pierre. Donc on peut s’imaginer que l’Empereur vient là,
dans un lieu symbolique, pour obtenir la soumission des nobles et du clergé bretons. Et si Nominoë est du Poher, on peut tout à fait imaginer qu’il soit passé à Paule. Si c’est un aristocrate breton du Poher, il est sûrement passé à Paule; vu la puissance des propriétaires du Bressilien.
Qu’est-ce qui explique finalement cette célébrité du lieu ?
D’abord, on a des grands axes qui traversent la péninsule qui passent ici. Ainsi qu’un axe secondaire qui va du nord-est au sud-ouest. Également un autre axe qui va globalement du Yaudet vers Vannes / Gwened. Et donc on sait qu’à l’époque gauloise, ils prélevaient sans doute des taxes sur les passages. On est au milieu de terres agricoles dont ils tiraient leurs richesses, tant dans l’Antiquité qu’au Moyen-Âge. Puis il y a des gisements aurifères qui ont été exploité, particulièrement dans l’Antiquité.
NHU Bretagne publiera à suivre la totalité des autres épisodes.
1 commentaire
Bonne vidéo ! Sauf qu’ à force de dire que Nominoë était « sans doute » natif du Poher, certains vont « sans doute » finir par le croire, alors qu’il n’y a aucune preuve, aucun écrit qui le prouve. D’autres nous disent qu’il serait Vannetais, ou encore de Dol,ou Dinan, voir de Renac ( sa cour préférée, les princes bretons de ce temps avaient plusieurs demeures). Les moines de St Florent le vieil en font même le fils de paysans ( faut dire qu’il avait un peu endommagé leur monastère). En fait tout le monde en parle et personne ne sait. Ce qui est prouvé, par contre, c’est qu’il était comte de Vannes et que Conwoïon était son conseiller, alors qu’il était « Missis Impératoris » pour toute la Bretagne, ses actions militaires ( Messac, Blain, Ballon et de son fils Erispoë: Jengland) ou religieuse (monastère de Redon) se passent toutes dans l’extrémité est du Bro- Erec, le Pays de Redon aujourd’hui. ( Une autre version des origines de Nominoë dans » Nouvelle Histoire des Bretagnes et de leurs langues » qui vient de sortir et diffusé par la Coop Breizh.)