Sommaire
Gambetta, tueur de Bretons : pourquoi il est temps de rebaptiser ses rues en Bretagne ?
L’Histoire de la Bretagne a été marquée par des luttes incessantes pour l’identité, la dignité et la reconnaissance de son peuple. Parallèlement à ces luttes, il existe des figures historiques qui ont laissé une trace de souffrance et de répression. Léon Gambetta, un homme politique et militaire français du XIXe siècle, en fait partie. Bien que son nom soit encore honoré dans certaines villes bretonnes, il représente une figure à la fois controversée et sinistre, particulièrement en ce qui concerne son rôle durant la guerre franco-prussienne et la répression sanglante du Camp de Conlie, où des milliers de jeunes soldats bretons ont perdu la vie.
Gambetta et le massacre du Camp de Conlie
Léon Gambetta, ministre français de la Guerre sous la Troisième République, est souvent perçu en France comme un héros de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Cependant, son nom est associé à un des pires épisodes de l’Histoire de la Bretagne : le Camp de Conlie. Ce camp, situé hors de Bretagne, en Maine-et-Loire, a été le théâtre d’une répression féroce contre des soldats bretons, en majorité issus de la conscription. Les conditions de vie étaient horribles, les soldats mal nourris, mal équipés et soumis à une discipline brutale. La France, en guerre contre la Prusse, avait besoin de soldats pour défendre ses frontières. Or, Gambetta, alors en charge de la mobilisation, n’hésita pas à envoyer ces jeunes Bretons dans des conditions désastreuses. Résultat : plus de 6 000 d’entre eux moururent dans des conditions abominables, souvent à cause de la maladie et du manque de soins. Le sang de ces soldats bretons est sur les mains de Gambetta, un fait qu’il ne faut pas oublier dans l’analyse de son héritage historique.
Plusieurs armées « régionales » mais une seule dont Gambetta se méfie !
Pour protéger la France, et surtout Paris, Gambetta organise partout dans l’Hexagone une conscription pour lever des corps régionaux d’armée. Ainsi, on trouve les Armées du Rhin, de Châlons, du Nord, de Paris, de la Loire, des Vosges, de l’Est … et de Bretagne !
L’Armée de Bretagne prendra la direction de l’est, mais cette « armée bretonne« , ne parlant pas français, inquiètera Gambetta et le pouvoir central. Ces dizaines de milliers de jeunes Bretons seront finalement concentrés dans ce Camp de Conlie. Pour ceux qui ne mourront pas de faim ou de maladie au Camp de Conlie, ils seront sur ordre jetés sous l’artillerie prussienne.
Aucune des autres armées ne connaîtra un tel sort.
Pourquoi Gambetta est-il encore honoré en Bretagne ?
Aujourd’hui, il est difficile de comprendre pourquoi le nom de Gambetta continue d’être célébré dans certaines villes bretonnes. La Bretagne, avec son histoire de résistance et de lutte pour la reconnaissance de son identité, ne devrait-elle pas réévaluer son passé et retirer l’hommage à un personnage responsable d’une répression sanglante de ses fils ?
Si des rues et places sont, à juste titre, rebaptisées pour des personnalités bretonnes ayant tenu des propos racistes, comme Roparz Hemon et Youenn Drezen, deux figures bretonnes qui ont eu des propos controversés à caractère raciste, pourquoi ne pas en faire de même pour Gambetta, responsable du massacre de milliers de jeunes Bretons ?
#HistoireDeBretagne
#RacontonsNotreHistoireNousMemes
En Bretagne, cas de rues et de places portant le nom de Gambetta, tueur de Bretons
Malgré l’héritage sombre de Gambetta, son nom figure encore dans plusieurs villes bretonnes. Voici une liste des grandes et moyennes villes bretonnes où l’on trouve encore des rues ou des places portant son nom :
- Rennes / Roazhon : La capitale administrative bretonne possède une Rue Gambetta, symbole d’un hommage encore actif à ce personnage historique français.
- Nantes / Naoned : Une Rue Gambetta, située en plein cœur de la ville, est un exemple frappant de cet hommage à un homme dont les actions contre les Bretons devraient remettre en question cette commémoration.
- Vannes / Gwened : Une Rue Gambetta se trouve dans cette ville, rappelant un nom qui mérite d’être retiré du patrimoine.
- Saint-Malo / Sant Malo : Cette ville historique possède également une Rue Gambetta, malgré l’injustifiable cruauté dont il a fait preuve envers les soldats Bretons.
- Lorient / An Oriant : Anciennement port militaire, Lorient / An Oriant garde aussi une Rue Gambetta, bien que les traces de l’histoire coloniale et répressive de Gambetta devraient inciter à une réévaluation.
- Kemper : Une Rue Gambetta est encore visible dans cette ville, qui incarne l’oppression militaire exercée par le personnage.
- Saint-Nazaire / Sant Nazer : Bien que plus récente dans son urbanisation, Saint-Nazaire / Sant Nazer porte toujours une place Gambetta.
- Brest possède son Boulevard Gambetta, tueur de Bretons.
- Pont l’Abbé / Pont ‘n Abad : la plus grande place de la capitale bigoudène se nomme Place Gambetta. Sans doute pour honorer la mémoire des jeunes hommes du Pays Bigouden qui furent arrachés à leurs familles et à leur terre pour servir délibérément de chair à canon à Gambetta.
Il est essentiel de souligner que ces villes continuent d’honorer la mémoire d’un homme responsable de l’un des pires massacres de Bretons dans l’histoire de la République.
Le double standard des rebaptisations : pourquoi deux poids, deux mesures ?
Il est incompréhensible que, dans une époque où des villes rebaptisent des rues ou des places en réponse à des propos racistes ou colonialistes de personnalités historiques, bretonnes et internationales, l’héritage sanglant de Gambetta, tueur de Bretons, ne soit pas également réévalué.
Les Bretons ont payé un lourd tribut dans les guerres pour la France. C’est donc à juste titre qu’il serait grand temps de voir disparaitre le nom de Gambetta des rues et des places bretonnes.
Gambette, tueur de Bretons : rebaptiser pour réparer
Les Bretons ont une longue histoire de résistance, de courage et de rébellion contre l’oppression.
Il est donc urgent que les villes bretonnes prennent en compte l’héritage douloureux que porte le nom de Gambetta. C’est par un geste symbolique de rebaptisation que l’on pourrait réparer cette injustice et honorer la mémoire de ceux qui ont payé de leur vie pour une cause qui leur échappait. En ne rebaptisant pas les rues Gambetta, les autorités locales continuent d’honorer un tueur de Bretons. Il est temps de rendre hommage à ceux qui méritent réellement d’être célébrés pour leur défense de la Bretagne et de ses valeurs.

Gambetta, tueur de Bretons
8 commentaires
Vous croyez que st nazaire existe depuis 1900 ou quoi ? et votre célérité à dire que les déclassements de Roparz Hemon et Youenn Drezen sont justifiés pour racisme me paraissent anachroniques , en ce cas il va falloir débaptiser les avenues François Mitterrand .
Bonjour Herve.
Pourriez-vous nous éclairer sur les propos qu’a tenu ce président français et qui au même titre mériterait qu’on débaptise des rues et palces portant son nom ?
Notre article est évolutif …
Trugarez
Morlaix : un lycée Tristan Corbière (qui écrivit la Pastorale de Conlie) et une rue Gambetta.
A Morlaix encore, une rue d’Aiguillon, gouverneur de Bretagne qui emprisonna Caradeuc de La Chalotais au château du Taureau !
Pourriez-vous fournir des exemples des propos racistes de Roparz Hemon? J’ai lu une bonne partie de son oeuvre ; je n’y ai rien trouvé de tel ?
Bonjour Didier.
Avez vous également parcouru la revue Arvor ou Roparz Hemon écrivait sous le pseudo Pendaran ?
Trugarez
Il existe un quartier à Lorient Kerfichant où l’on trouve les noms des auteurs de crimes pendant la Révolution Maximilien de Robespierre par exemple qui disait » si nous n’arrivons pas à réformer la France , nous en ferons un cimetière » , Danton son comparse … mais aussi Olympe de Gouge que ce mm de Robespierre fit condamner guillotiner parce que cette femme prétendait que les femmes étaient les égales des hommes .
Le début de la révolution acte 1 se nommait La Terreur , les actes 2 , s’appelaient » les massacres de Septembre » .. de 1793 à 1795 .
A Lanester il existe des rues Marat Robespierre et Hébert.Combien de crimes commis par ces psychopathes legalistes au nom de la révolution qui avait jusqu’en 1794 aussi amené des acquis révolutionnaires obtenus depuis1789.