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Arthur III, Duc de Bretagne et Comte de Richemont
Il était Arthur III, duc de Bretagne et comte de Richemont : un souverain breton au destin exceptionnel
Arthur III Duc de Bretagne et Comte de Richemont, est l’une des figures majeures de l’Histoire nationale bretonne. Chef militaire redoutable, diplomate habile et dirigeant breton soucieux de l’indépendance de son duché, il a marqué son époque par son engagement politique et militaire, aussi bien en Bretagne qu’à l’international.
Retour sur la vie de ce souverain breton dont l’héritage mérite d’être mieux connu et reconnu.
Origines et naissance d’un prince breton
Arthur de Bretagne voit le jour le 24 août 1393 au sein de la maison ducale bretonne, au Château de Suscinio / Susinioù. Il est le fils du Duc Jean IV de Bretagne et de sa troisième épouse Jeanne de Navarre. Destiné dès son plus jeune âge à jouer un rôle militaire et politique, il grandit dans une époque troublée où la Bretagne, bien que souveraine, est souvent tiraillée entre ses voisins le royaume de France et le royaume d’Angleterre.
Son destin bascule très tôt lorsque sa mère, devenue veuve, épouse en secondes noces Henri IV d’Angleterre. Ce mariage renforce temporairement les liens entre la Bretagne et l’Angleterre, mais il inscrit aussi Arthur dans un jeu d’alliances complexe qui marquera toute sa carrière.

Arthur III Duc de Bretagne, un chevalier et stratège militaire hors pair
Dès son adolescence, Arthur III de Bretagne s’engage dans la carrière militaire. Il devient un acteur clé de la guerre de Cent Ans (1337-1453), où il combat d’abord aux côtés des Anglais avant de rejoindre le camp français.
Son titre de Comte de Richemont, hérité de son ascendance anglaise, lui ouvre des portes à la cour d’Angleterre, mais il choisit finalement de s’investir dans le camp du roi de France, notamment sous Charles VII.
Nommé connétable de France en 1425, il devient le chef suprême des armées françaises. À ce titre, il joue un rôle décisif dans la reconquête du territoire français face aux Anglais, en participant notamment aux grandes campagnes de la guerre de Cent Ans.
Arthur III est connu pour son caractère inflexible, son exigence envers ses hommes et sa capacité à remporter des batailles stratégiques. Il est un acteur clé de la libération de la France, notamment par son soutien à Jeanne d’Arc lors du siège d’Orléans en 1429. Il œuvre ensuite pour restaurer l’autorité du roi Charles VII et réorganiser l’armée française, lui donnant la discipline qui lui manquait.
Un rôle politique majeur en Bretagne
Si Arthur III de Bretagne s’illustre en tant que chef militaire, il n’oublie jamais ses racines bretonnes. En 1457, il accède au trône du Duché de Bretagne, succédant à son neveu Pierre II. Son règne est court (1457-1458), mais il s’efforce de consolider l’indépendance bretonne face aux ingérences françaises et anglaises.
Durant son court passage à la tête du duché, il cherche à renforcer l’autorité ducale et à structurer l’administration bretonne pour assurer un État plus fort et autonome. Il poursuit une politique de réformes pour garantir l’indépendance économique et politique du duché, s’appuyant notamment sur les grandes familles bretonnes.
Arthur III de Bretagne fait également preuve d’une habile diplomatie, entretenant des relations avec les puissances européennes et naviguant avec prudence entre la France et l’Angleterre. Son objectif est clair : préserver la souveraineté de la Bretagne dans un contexte où les ambitions françaises sont de plus en plus pressantes.

Vie personnelle et mort du dernier souverain guerrier
Arthur III n’a pas de descendance directe, ce qui pose la question de sa succession. Il épouse en 1445 Catherine de Luxembourg, mais leur union ne donne pas d’héritier. Son règne s’achève brutalement avec sa mort le 26 Décembre 1458 à Nantes / Naoned, dans le sud du pays.
Sa disparition marque la fin d’un chapitre important pour la Bretagne.
Il est inhumé dans la cathédrale de Nantes / Naoned, aux côtés d’autres ducs bretons. Son successeur, François II, hérite d’une Bretagne toujours menacée par l’expansionnisme du belliqueux voisin et ennemi français.
L’héritage d’un Breton engagé pour la souveraineté de son duché
Arthur III laisse derrière lui un héritage double :
Sur le plan militaire, il est l’un des plus grands chefs de guerre de son époque. Il a contribué à la renaissance d’une armée disciplinée et a consolidé la Bretagne face aux conflits extérieurs.
Sur le plan politique, il a œuvré pour préserver l’indépendance bretonne à une époque où la pression du royaume de France se faisait de plus en plus pesante.
Malheureusement, son règne fut trop bref pour ancrer durablement ses réformes, et la Bretagne entrera peu à peu dans une période de tensions avec la France qui aboutira, quelques décennies plus tard, à l’annexion du duché en 1532.
Arthur III Duc de Bretagne, une figure méconnue à réhabiliter dans la mémoire bretonne
Alors que de nombreux souverains bretons ont marqué notre Histoire nationale, Arthur III demeure sous-estimé. Son rôle dans la défense de la Bretagne et sa carrière militaire exceptionnelle méritent une reconnaissance bien plus large.
Pourquoi ne pas rebaptiser certaines rues ou établissements publics en Bretagne en son honneur, afin de rappeler à tous que la Bretagne a compté parmi ses dirigeants des figures aussi marquantes qu’Arthur III, Duc de Richemont ?
Sa mémoire devrait être davantage mise en avant dans l’enseignement de l’Histoire bretonne, pour que les jeunes générations sachent que la Bretagne n’a pas seulement subi l’Histoire, mais qu’elle a aussi compté parmi ses rangs des souverains combattants, stratèges et défenseurs de sa souveraineté.
Arthur III, un modèle de détermination et de patriotisme breton
Arthur III de Bretagne incarne la résistance, la stratégie et l’indépendance bretonne.
À travers son engagement militaire, son action politique et son attachement à son duché, il demeure un modèle de leadership pour tous ceux qui rêvent d’une Bretagne forte et souveraine.
Il est temps de redonner à ce grand homme la place qu’il mérite dans l’histoire nationale bretonne et d’honorer sa mémoire comme un héros breton, digne des plus grandes figures de notre nation.

1 commentaire
Pas du tout d’accord avec votre analyse qui est beaucoup plus complexe que ce que vous écrivez . Arthur de Richemont qui n’a jamais été « Duc de Richmond ». A toute sa vie cru pouvoir le devenir c’est la raison pour laquelle il a joué entre l’Angleterre et la France. Quand il a su que le Plantagenêt Jean de Lancastre, ne le ferait jamais « Duc de Richmond », comme le fut son père le duc de Bretagne Jean IV. Il s’est retouné contre les Anglais et est devenu proche du roi de France et est devenu « connétable de France » dont il a reformé l’armée, selon la mode anglaise, qu’il connaissait bien, discipline et obéissance. Grâce à Richemont, très bon stratège et revenchard, l’armée française a réussit à chasser les Plantagenêts de France. Dommage nous serions anglais aujourd’hui, ou plutôt l’équivalent du Pays de Galles. Alors que Richemont qui a réoganisé l’armée française a oublié de réorganiser l’armée bretonne qui s’est fait battre à plate couture à St Aubin du Cormier 30 ans plus tard.