sinon rien, la réunification de la Bretagne

Réunification de la Bretagne : par décret, sinon rien !

de Rémy PENNEG
Publié le Dernière mise à jour le

Un décret, sinon rien.
Philippe Grosvalet, président du Conseil départemental de Loire Atlantique, est de plus en plus agacé par les pressions citoyennes qu’il subi à propos de la réunification de la Bretagne. En fin politicien qu’il est, il a donc décidé de trancher dans le vif.

Il ne veut pas de cette réunification et ne s’en est jamais caché.

Philippe Grosvalet est partisan d’une bouillie administrative de type « grand ouest ». Comme l’est d’ailleurs le pouvoir central parisien actuel. Effacer les vraies identités et en créer à coup d’argent public de fausses, est le crédo actuel de nos auto-proclamées élites. Les petits barons locaux n’ont d’autorité que pour l’organisation d’une « consultation » qui n’a aucune valeur juridique. La consultation à propos de Notre Dame des Landes nous l’a démontré.

« Pas question de céder à la pression de militants bretons et d’orchestrer une consultation qui coûtera 300 000 € et qui ne débouchera sur rien, puisque n’ayant que la valeur d’un sondage » proclame le jacobin Philippe Grosvalet.

Philippe Grosvalet ne veut pas d’une consultation, et il raison.

Il est en plus, comme chacun le sait, très soucieux de l’argent public, et ne veut plus le gaspiller. Surtout que s’il la faisait, cette consultation, d’après les sondages, entre 60 et 70% des votes seraient favorables à la réunification. Le gaspillage d’argent public n’est ici que le prétexte.

Pour avoir valeur légale, il faut organiser un référendum, au sens propre du mot. Et là nos politiciens locaux, contrairement à nombre de Démocraties vraies en Europe, ne sont pas décisionnaires. Il faut écrire une missive tout là-haut, au président parisien. Ce que Philippe Grosvalet nous dit avoir fait.

Ce président n’en a que faire de cette demande.

D’abord, parce qu’il est trop occupé à sauver sa position personnelle en ce moment. Ensuite parce qu’il est, lui aussi, très certainement opposé à notre réunification administrative.

Philippe Grosvalet à demandé la tenue « d’un référendum décisionnel posant la question de l’opportunité, ou pas, d’une nouvelle organisation territoriale dans le grand ouest ». Il n’est pas question de la réintégration de la Loire Atlantique en Bretagne. Mais de réorganiser le « grand ouest ».

Par ailleurs, la loi NOTRe a été conçu pour que ce genre de demande de la part d’un département soit voué à l’échec.
La Loire Atlantique est disputée entre deux régions administratives. D’un côté la Région dite Bretagne regroupant les quatre autres départements bretons. D’autre part la région artificielle des Pays de la Loire qui a annexé la Loire Atlantique. Et qui comporte quatre autres départements : Maine et Loire, Mayenne, Sarthe et Vendée.

Quelques chiffres pour mieux comprendre.

Ces Pays de la Loire ont une population globale de 3,8 millions d’habitants sur 32 080 kilomètres carrés, dont la Loire Atlantique.
La région administrative actuelle, dite Bretagne, elle, a une population de 3,4 millions d’habitants et une superficie de 27208 kilomètres carrés.
Et au milieu il y a la Loire Atlantique : 1,4 million d’habitants et 6880 kilomètres carrés.
D’un côté donc une région artificielle de cinq départements qui ne veut pas tomber à quatre. De l’autre côté une région historique de quatre départements qui demande à récupérer son cinquième.
La Loire Atlantique est le plus riche des neuf départements dont on parle. On comprend mieux les enjeux.

Un décret, sinon rien.

Pas de consultation dit Philippe Grosvalet, et il a pleinement raison. Pas de référendum dira certainement le Président Macron à l’avenir incertain.

Il reste le décret.
Finalement, comment s’est réalisée le dernier découpage territorial de l’Hexagone ? Des tractations en coulisses pendant des mois entre les différents pouvoirs. Puis une dernière réunion sous les ors d’un palais parisien, sur un coin de table. Après tout, Pétain n’a demandé à personne un avis pour organiser la partition de la Bretagne à l’époque.

Arrêtons de passer, pour ne pas dire perdre, du temps à essayer de convaincre des politiques en bout de course. La plupart des personnages qui font métier de la politique, et dont on parle dans ce dossier, ne seront plus en place dans quelques mois, au pire quelques années. Toutes nos démarches doivent maintenant cibler le palais de l’Élysée. Pas tant pour son locataire actuel. Mais pour le prochain.

Un décret … sinon rien !

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