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Grosvalet et déni de Démocratie en Loire Atlantique.

de Rémy PENNEG
Publié le Dernière mise à jour le

Déni de démocratie.
La Loire Atlantique d’aujourd’hui était auparavant la Loire Inférieure. Et constituait la Bretagne, dite historique, avec les quatre autres départements que vous connaissez.

Puis il y a eu Pétain et son décret : premier déni de Démocratie.

Ainsi, le 30 Juin 1941, ce collaborateur zélé du régime allemand signe un décret de partition de la Bretagne. En lui arrachant la Loire Inférieure.
Depuis, bien des gouvernements français se sont succédé sans que rien ne change. La partition de la Bretagne est extrêmement importante pour le pouvoir central.
Diviser pour mieux régner.

Puis il y a eu de nombreuses manifestations citoyennes, à Nantes surtout, pour exiger la réunification de la Bretagne. Mais le pouvoir y est resté totalement sourd. De très nombreux sondages confirment, tous, depuis ces dernières décennies, une opinion favorable à la réunification, entre 60 et 70%.
Mais rien n’y fait, là non plus.

La Démocratie n’a jamais passionné nos administrateurs et élus locaux. Plus ils s’en drapent et moins ils la respectent. Plus occupés à leur entre-soi, qu’à l’écoute des Citoyens qu’ils sont censés représenter.

Alors il y a le droit d’option.

La loi NOTRe prévoit qu’un département peut demander son transfert de la région administrative d’adoption vers sa région administrative historique et logique. Mais nous sommes dans l’état le plus centralisé et archaïque d’Europe. Il y a donc de nombreuses conditions pour éviter que cela se produise. D’abord il est nécessaire de présenter une pétition d’au moins 10% de l’électorat du dit département. En l’occurrence donc, la Loire Atlantique bretonne.
Soit quand même cent mille personnes.

Ailleurs en Europe, dans les démocraties, c’est seulement 5%. Pétition sur support papier, quand les démocraties acceptent la pétition numérique. Toute la différence entre vieux et nouveau mondes.
La pétition des 100000 a été remise à Philippe Grosvalet. Et il faut remercier ici le travail considérable de Bretagne Réunie.

Le processus est ensuite le suivant.

Le Conseil départemental a obligation de mettre la question de la réunification à l’ordre du jour du Conseil. Puis d’organiser une consultation citoyenne démocratique devant le million d’électeurs de Loire Atlantique. Enfin … nous sommes toujours dans la Pays des Droits de l’Homme, bla, bla … d’obtenir l’accord des 3/5 des membres des trois assemblées concernées. C’est à dire du Département de Loire Atlantique. Puis de la région administrative artificielle des Pays de la Loire, dans laquelle est arbitrairement aujourd’hui le Loire Atlantique. Enfin de la région administrant les quatre autres départements bretons.

Avec de telles conditions, le pouvoir central est tranquille : rien ne bougera.

A un moment ils avaient imaginé ajouter une autre condition. Essayons d’apporter une note d’humour 🙂 Le projet était de demander à chaque signataire de la pétition un détail supplémentaire : noter sur la feuille de pétition les prénoms et noms des actuels soixante deux conseillers départementaux de Loire Atlantique. Lol 🙂
Mais non, les autres conditions sont déjà tellement ubuesques que cela suffit à étouffer toute velléité de changement de région administrative.

Puis Philippe Grosvalet : second déni de Démocratie.

Le premier personnage semblait recevoir à l’époque certaines « suggestions » du régime allemand Le second semblerait en recevoir, lui, du régime de Paris. Pour certains le mot Démocratie n’est qu’un autocollant parmi tant d’autres, pour paraître.
Sachant par les sondages que cette consultation, si elle avait lieu comme le dit la loi, remporterait un OUI massif au transfert de région de la Loire Atlantique, il est impératif pour les passéistes de l’ancien monde de trahir.

Philippe Grosvalet a annoncé sans sourciller qu’il ne réaliserait tout simplement pas de consultation auprès du million d’électeurs du département. C’est le Conseil départemental seul, qui déciderait. Soixante deux élus vont voler à l’ensemble des Citoyens de Loire Atlantique un droit d’expression citoyenne. Qui plus est, prévue par la loi de la République.

Déni de Démocratie manifeste.

On critique allègrement certains régimes autoritaires pour leur non-respect de certains droits civiques.
Mais on est ici dans un cas manifeste de trahison et de ce même non-respect d’un droit élémentaire en Démocratie : le droit d’expression.

Dans la période troublée et jaune que cet état le plus centralisé d’Europe traverse, en prenant l’eau de toutes parts; Philippe Grosvalet prend un risque démesuré. Le risque d’ajouter de la frustration et une dose supplémentaire de rejet de l’opinion publique vis à vis des polimenteurs sans vision.

Est-ce raisonnable pour un Président de Conseil départemental de mettre de l’huile sur un feu déjà bouillant en bafouant en public la loi ?
Lui qui est censé la représenter et l’appliquer.

Une question de principe.

Les conditions posées par Paris sont tellement irréalisables que peu de personnes croient en la réussite de ce transfert de région administrative. Pas encore. Pas maintenant. Ce pouvoir s’effrite vite et de nouveaux horizons seront plus propices à un vrai respect de la Démocratie dans cet Hexagone malade et incurable. Il n’empêche que la Démocratie ne peut pas être un truc à géométrie variable.

Que le pouvoir central vous envoie à la figure si vous dépassez de peu une ligne de conduite, et sur laquelle ce même pouvoir s’essuie les pieds sans sourciller. La Démocratie est une et indivisible.
Le vote du Conseil départemental de Loire Atlantique est prévu ce 17 Décembre. Ce n’est pas à ces soixante deux conseillers de décider mais à leurs Concitoyen(ne)s. Ne pas respecter la loi et le droit de vote serait une faute grave.

Tôt ou tard, la Loire Atlantique ré-intégrera son territoire naturel.

C’est le sens de l’Histoire. Aussi sûrement que l’Allemagne s’est réunifiée. Comme l’Irlande le sera également bientôt. Les ensembles artificiels et trop grands tombent les uns après les autres. Votre position de partition ne peut tenir encore bien longtemps. La pression populaire, surtout via les réseaux sociaux, sera telle que la Démocratie, la vraie, l’emportera. Philippe, vous appartenez à un vieux monde replié sur lui-même, trop passéiste et trop déconnecté de la réalité, pour tout comprendre. Il serait bien plus raisonnable de respecter de suite l’avis de cent mille Citoyens de Loire Atlantique que de les trahir.
Nous sommes en Europe occidentale Monsieur, pas dans une république bananière.
Quoique, par moments …  !

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4 commentaires

Yannig 5 décembre 2018 - 10h32

Le travail a été commence en 1919 par un certain Clementel.
Il en retirait même le Morbihan.
Le régime de Vichy y a apporté sa contribution mais il ne faut pas oublier que de Gaulle a aboli les lois et décrets de Vichy à la libération. Donc, le Pays Nantais a réintégré la Bretagne.
Ce n ‘est qu’en 1955-56 qu’eut lieu l’amputation maintenue à ce jour, et le régime de Vichy n’y est pour rien car c’est le ps d’Hollande qui en est l’instigateur (souvenons-nous aussi de ces propos de Valls quand il a dit: « Pas de reconstitution de provinces de l’ancien régime ». Qu’en a t’il été de la Normandie? Reconstituée!).
Mais quoi qu’il en soit, quel que soit le parti qui maintient la Bretagne amputée, le fait qu’il fasse cause commune avec le régime de Vichy, ne lui rend pas honneur…

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Mickaël Cohuet 6 décembre 2018 - 19h35

« (…) déni de démocratie (…) » ?????????????

« Les Bretons ont la foi en la République jacobine française qu’ils croient être une démocratie. Et ça, c’est un énorme problème. Ils croient que la légitimité et la justesse de leur cause finira par être entendue par leurs adversaires, si ce n’est par leurs ennemis (cf. l’affaire Fañch). Quelle naïveté !!! Cette croyance délirante, issue d’un conditionnement mentale intensif (précoce et quotidien) nous a fait perdre un temps colossal dans la défense des intérêts de notre peuple, de notre nation. Espérons que la déconvenue _ à laquelle je ne doute pas un instant _ permettra un réveil salutaire de la part de nombreux Bretons… Si tel est le cas, ce sera là au moins, le point positif de cette collecte de signatures qui n’aura pas été vaine. » (Copie de mon commentaire sur Facebook, le 27/11/2018).

Les Bretons sont des bisounours à la mentalité de colonisés légitimistes (car totalement ignorants de leur Histoire…). Ils sont dans une posture d’orants à l’égard d’un pouvoir qui les aliène, les opprime et les méprise. (Cela est dû à la conséquence d’une carence narcissique consécutive à la politique d’État ethnocidaire à leur encontre sur plusieurs générations).
Lorsque concomitamment, les Bretons auront compris que l’État français n’est pas une démocratie (mais une « démocrature ») et qu’ils auront accès à leur Histoire, tout ira tout seul…

« L’expérience montre qu’aucune domination ne se contente de bon gré de fonder sa pérennité sur des motifs ou strictement matériels ou strictement affectuels ou strictement rationnels en valeur. Au contraire, TOUTES LES DOMINATIONS CHERCHENT À ÉVEILLER ET À ENTRETENIR LA CROYANCE EN LEUR LÉGITIMITÉ. » (…) »

Max Weber (économiste et sociologue allemand, considéré comme l’un des fondateurs de la sociologie : 1864-1920).

« Ὁρῶ γὰρ ἅπαντας πρὸς τὴν παροῦσαν δύναμιν τῶν δικαίων ἀξιουμένους. »
Δημοσθένης.
« J’observe en effet que tous les êtres humains obtiennent le respect de leurs droits en proportion de la force dont ils disposent. »

Démosthène (-384-322 av. notre ère).

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Nelson 6 décembre 2018 - 22h57

On peut accuser PETAIN de tout ce qu’on veut, mais il faut bien considérer qu’en 1941 ce n’est pas lui mais les NAZIs allemands qui sont l’autorité administrative et militaire en basse-loire. Le démembrement de la Bretagne est un héritage du NAZIsme que certains osent encore assumer…Honte à eux !

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Anne Merrien 25 octobre 2024 - 20h41

Beaucoup de confusions entre :
– la loi NOTRe du 7 août 2015
– la réforme territoriale du 16 janvier 2015, avec modification du droit d’option (les 3/5 de conseillers)
– la loi de décentralisation du 13 août 2004 (les 10 % de pétitionnaires et surtout la possibilité pour le Conseil départemental de consulter son électorat sur sa demande de changement de région)
Grosvalet n’a pas inscrit la pétition dans l’ordre du jour du Conseil départemental et cela n’a pas suscité de scandale. L’affaire avait été bien montée. Le monde politique breton continue de nous vendre le mythe du référendum local organisable par l’Etat (alors que la carte des régions est une compétence de l’Assemblée nationale, ce qui implique un référendum national indivisible). Quant au monde culturel, il tient à ses subventions.
Faut-il y voir une influence parisienne ? L’influence des élites nantaises suffit.

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