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Il y a dix ans, le 28 octobre 2013, se soulevaient les Bonnets Rouges bretons contre l’écotaxe qui pénalisait encore plus la Bretagne.
Les revendications d’alors ont-elles reçu des réponses à la hauteur, ou même tout simplement des réponses?
Le néo-libéralisme actuel enfonce les sociétés dans un cul-de-sac dont il sera de plus en plus difficile de s’extraire, sur un arrière-plan plombé par les défis climatiques et l’incertitude qui caractérise ce dérèglement, dont on voit tous les ans se multiplier les effets perturbants et souvent catastrophiques
Les Bonnets Rouges bretons : RE ZO RE, trop c’est trop !
Il faut dire que la situation se dégrade.
En France, la loi NOTRe de Sarkozy privilégiait les métropoles aux dépens des territoires périphériques. En 2008, la crise des sub-primes avait déstabilisé la planète et percutait l’économie réelle, conduisant à des faillites ou à des relocalisations industrielles à partir des années 2010-2013 et provoquant des dégâts retentissants dans les entreprises de l’agroalimentaire breton (Groupe GAD (abattoir de porc), Marine Harvest (production de poisson), Tilly Sabco et Doux (production de volailles), Jean Caby (salaison).
Le 4 février 2009 vit la manifestation des Bretons au péage de La Gravelle.
Mais c’est l’installation des portiques de contrôle pour l’écotaxe en 2013 qui mit le feu aux poudres.
Du 26 au 28 octobre 2013, des échauffourées éclatèrent devant le portique de Pont-de-Buis / Pont ar Veuzenn, les Bonnets Rouges faisaient alors l’actualité, jusqu’à Paris, et pour la première fois depuis 1675.
On connaît la suite…
Cette écotaxe devait être bonne pour la planète.
Elle était appliquée en Allemagne et avait entraîné un déplacement du fret vers le ferroviaire. Mais le ferroviaire n’existe plus guère en Bretagne, et l’État n’avait pas de projet pour le développer.
Les Bonnets rouges de 1675 ne s’étaient pas révoltés pour des motifs très éloignés de ceux de 2013, en lutte contre l’écotaxe.
Des États Généraux du mouvement furent organisés le 8 mars2014, avec 15 000 doléances.
Les principales revendications, outre la suppression de l’écotaxe, étaient des revendications portant sur l’emploi, l’aménagement du territoire, la régionalisation et la volonté d’expérimenter. Hélas la difficulté à transformer cette dynamique exubérante en une force de proposition organisée dans la durée, a empêché les Bonnets Rouges de s’opposer à la réactivation du fonctionnement routinier des “structures” plus classiques (partis, syndicats, administrations) en perte de vitesse et de légitimité, mais contrôlant toujours des relais primordiaux.
De l’autre côté, un manque de vision à long terme de certaines formations, des revirements et des réactions pusillanimes sont venues à bout de cette dynamique qui manque aujourd’hui.
Quelle rentrée sociale dix ans après, en 2023 ?
Sachons qu’en 2019 la Bretagne (B5) a contribué à hauteur de 57,90 milliards d’euros au budget de l’État.
Combien l’État reverse-t-il à la Bretagne en dotation pour les différents services publics(justice, écoles, santé etc.) ?
Il faut que les Bretons, mais aussi toutes les autres “populations périphériques” de l’Hexagone, puissent contrôler la manière dont l’État leur rend des services publics en contrepartie de leurs contributions fiscales.
A retrouver également sur www.yes-brittany.eu