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Interview NHU Bretagne
Le directeur programmateur, Jean Louis Brossard nous a reçu dans son bureau-musée et nous présente l’édition 2018.
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Pour les Transmusicales comment faites-vous pour vous renouveler, pour trouver ces nouvelles pépites musicales à travers le monde, être à l’affût des nouvelles tendances et de ressentir ces évolutions ?
Jean Louis Brossard : Aux Transmusicales ce n’est pas moi qui me renouvelle, c’est la musique ! C’est plutôt ça qui est intéressant. En résumé pour faire ce métier, il faut avoir de bonnes oreilles et se rendre sur quelques festivals. Le but étant de rencontrer des artistes, écouter plein de choses et acheter des disques…
Mais aussi, faire fortement confiance à son réseau de prescripteurs, ceux qui nous font découvrir ces nouvelles pépites. Il y a aussi mon assistant Mathieu qui travaille bien en amont du festival à la recherche de nouveaux groupes, de nouveaux sons.
Et sur les Transmusicales même si on va chercher des artistes dans le monde entier, on est très près de ce qui se passe dans notre ville de Rennes. Et puis la programmation d’un festival, c’est quelque chose que nous faisons avec passion, ce sont nos goûts que nous défendons. Mais c’est vrai qu’il faut être ouvert musicalement sur le rock, le Hip Hop, l’électro, sur la « sono mondiale ». Ce sont sur ces univers-là qu’on part découvrir des artistes, ce sont nos choix, pleinement assumés.
Je ne cherche pas à faire des « Next Big Things » mais seulement des groupes que j’aime et qui peuvent le devenir certes, des groupes qui vont cartonner après. C’est ce que j’espère pour tout le monde d’ailleurs.
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Avec Nâtah big bang puis Fleuves cette année voire avec Krismenn l’année passée, la nouvelle Bretagne musicale a retrouvé un attrait à vos yeux ? Comment vous l’expliquez ?
Jean Louis Brossard : C’est seulement une question de goûts. D’une part Fleuves, j’aimais déjà vraiment bien leur premier album. Je fais partie du jury « Produit en Bretagne » avec d’autres programmateurs de festivals de musique. Tous avaient sélectionnés Fleuves.
Il s’avère que c’était absolument mon choix personnel aussi. Ils ont remporté le prix coup de cœur du jury en musique bretonne. C’est un trio très étonnant avec Clarinette, basse et piano Fender Rhodes. Ils m’ont envoyé récemment leurs nouveaux morceaux avec un côté un peu plus électronique, et j’ai trouvé ça vraiment formidable !
En ce qui concerne Nâtah Big Bang, je les ai découvert assez tard, je crois même que c’est le dernier groupe que j’ai « booké » sur le festival des Transmusicales. Ils m’ont fait parvenir des vidéos et notamment l’enregistrement de leur album ou ils sont dix sept sur scène. J’ai trouvé ça assez bluffant !
Alors oui il y a un côté breton dans le groupe mais il y a un tout autre truc aussi, à la Frank Zappa avec du Jazz, du funk dedans et le mélange des instruments est absolument extraordinaire. Je suis très content de les faire aux Transmusicales. Ce qui est amusant c’est que Nâtah Big Bang a joué quasiment au même endroit durant le Festival Yaouank. Chez moi ils ouvriront la soirée du Hall 8 le samedi.
Et pour revenir à la question initiale, je ne me sens pas obligé de faire de la musique Bretonne pour faire de la musique bretonne. Pour moi un artiste breton, c’est comme un artiste arménien ou un touareg. Par exemple Tinariwen a joué aux Transmusicales mais je n’ai pas programmé par la suite tous les groupes dans le même esprit « blues du sahara ».
J’’attends de la musique qu’elle me touche, bretonne ou non ! Pour moi, c’est avant tout de la musique de toutes manières. Je suis ravi quand c’est de la musique bretonne, quand même, « Yes » !
Le reste de l’entretien est à découvrir ici
Pour aller plus loin, le site du festival des Transmusicales
Visuel de l’édition 2018 par Brendan Monroe