vestiges archéologiques

Les vestiges archéologiques doivent être protégés en Bretagne

de AFB EKB

Ainsi le Maire de Carnac /Karnag vient-il de se distinguer en permettant l’implantation d’un magasin de bricolage dans un site sur lequel avaient été décelées 78 stèles de l’âge de fer. Devant le tollé déclenché par cet « exploit » l’édile se retranche derrière les structures et autorités administratives pour déclarer que son dossier était « dans les clous ».

Que lui répondre?

D’abord que pour une commune qui a demandé l’inscription de son patrimoine mégalithique exceptionnel au patrimoine de l’humanité, c’est donner là un bien fâcheux signal.
En outre, à une époque où les communes sont incitées, avec juste raison, à cause du changement climatique à cesser de bétonner à tout va, il n’apparait pas que l’implantation d’un ènième magasin de bricolage soit d’une importance vitale.
Ce qui frappe aussi dans cette affaire c’est la façon dont les divers centres de décision se rejettent mutuellement la responsabilité du préjudice, le Préfet du Morbihan, émanation d’un pouvoir vertical vient en dernière instance de dédouaner le Maire de sa responsabilité dans ce « couac ».

Encore un signal d’une gouvernance qui fait peu cas des forces intermédiaires et contribue, dans le cas présent, à infantiliser la population bretonne.

Mais il nous faut aller plus loin dans la dénonciation en rappelant que cette atteinte à notre patrimoine s’inscrit dans une série d’autres évènements tout aussi navrants.

Sans remonter au 18ème et au 19ème siècle durant lesquels par ignorance ou superstition, nos anciens ont détruit d’innombrables vestiges mégalithiques parce qu’ils gênaient dans leurs champs ou encore utilisaient des Maen-Kurun (« Pierre de foudre » en langue française – désignation des haches de l’Âge de Bronze dans le Vannetais) à des fins peu avouables, faut-il mentionner la destruction du prestigieux Donjon de Koadmaen en Tremeven-Goueloù (Trégor) par le propriétaire de la carrière sous-jacente sans que le Maire s’en émeuve et ce n’est pas l’arrêté tardif du Préfet de l’époque qui a changé les choses.

En 2023 on a du à la vigilance d’une association locale de Bouvron / Bolvronn, pour alerter la DRAC sur l’intérêt patrimonial de ne pas raser un bâtiment propriété du secrétaire du Duc de Bretagne François II, père de la Duchesse Anne.
Autre exemple en 2022, à Saint Lyphard / Sant Lefer, en pleine Brière le tumulus (qui abritait des tombes) de la Butte aux Corzeaux a été en partie détruit, certains de ses éléments servant de débarquement pour le…bétail.
Là encore tout le monde se renvoie la balle.

Aussi une piqûre de rappel s’avère-t-elle sans doute nécessaire pour rappeler à tout ce monde que l’article 322-3-1 du code pénal prévoit cent mille euros d’amende et de la prison pour destruction de vestiges archéologiques.
Certes la grande majorité de nos Maires restent vigilants dans ce domaine.
Et c’est bien pourquoi les évènements cités plus haut apparaissent comme choquants et devoir être vigoureusement dénoncés.

Titre et illustrations de NHU Bretagne

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