langue bretonne en danger

La langue bretonne en danger immédiat

de Yes Breizh

La langue bretonne en danger immédiat.
Si nous sommes tous, brittophones ou pas, attachés à la langue bretonne, nous sommes largement attristés et pour certains même en colère d’avoir appris grâce au sondage TMO, commandé par la Région Bretagne, que si en 2018, on comptait encore 214 000 locuteurs dans les cinq départements bretons, en 2024, ils ne sont plus que 107 000.

Attente et impatience

On peut être reconnaissant à la Région d’avoir commandé ce sondage mais nous n’avons pas encore eu connaissance de ce que la Région allait faire pour engager les actions nécessaire pour faire remonter ce nombre. La Bretagne donc attend avec impatience de la Région mais également de ses députés, sénateurs, représentants une réaction devant cette situation d’urgence.

Impossible n’est pas français ? En tous cas impossible n’est pas breton (ni gallois).

Bien sûr, ce n’est pas simple. Mais s’il faut définir un plan d’action ayant des effets rapides, pourquoi ne pas se rapprocher de nos cousins gallois qui face à une situation presque identique à la nôtre ont réussi à remonter la pente : ils sont 800 000 locuteurs gallois aujourd’hui et vient le million dans quelques années. 

Nous sommes démocrates, nous en appelons à nos élus.

La langue bretonne n’est pas un sujet politique. On peut parler breton à droite, à gauche, au centre. Nous serions donc heureux d’entendre, d’apprendre que nos députés, sénateurs, conseillers régionaux, conseilleurs départementaux, maires etc. qui ont reçu nos voix de droite, de gauche du centre, se rassemblent pour réfléchir (pas trop longtemps) à et agir (vite) pour garder vivante une langue reçue en héritage.
Nous devons tous la préserver pour les générations à venir..

Impatiences et attentes

La démocratie est un ensemble de liens qui tisse notre société. Tous les cinq ans, six ans etc… nous  retrouvons nos élus ou écoutons de nouveaux candidats. Nous avons hâte de mettre nos voix en confiance à ceux de droite, de gauche, du centre, reconnaissants d’être de Bretagne et désireux de travailler à son présent et à son avenir.

Langue bretonne en danger : nous attendons donc vos voix pour vous donner les nôtres.

Nous en sommes impatients.  

📉 Évolution du nombre de locuteurs de la langue bretonne. Projections à compter de 2030. Base de 4,9 millions d’habitants en Bretagne, sans tenir compte de l’augmentation de cette population entre 2025 et 2050.

AnnéeLocuteurs estimés% de la populationObservations
2018214 0004,4 %Point haut, avant déclin brutal
2024107 0002,2 %Perte de moitié en 6 ans
2030 (proj.)70 000~1,4 %Majorité de locuteurs âgés
2035 (proj.)45 000~0,9 %Rupture générationnelle irréversible
2040 (proj.)28 000~0,6 %Langue marginale, sans transmission massive
2050 (proj.)15 000~0,3 %Fin du breton vivant sans révolution massive

Depuis 2018, 1273 locuteurs brittophones disparaissent par mois en moyenne.

Quand mourra le dernier brittophone ?

🔴 Scénario pessimiste (inertie actuelle maintenue) :

  • Disparition rapide des derniers locuteurs natifs.
  • Pratique limitée à quelques cercles militants.
  • Moins de 1 000 locuteurs vers 2075–2080.
  • Langue morte vers 2085–2090.

🟠 Scénario ralenti (maintien scolaire sans relance politique) :

  • Survie scolaire et associative.
  • Langue résiduelle non transmise au quotidien.
  • Disparition effective vers 2100–2110.

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4 commentaires

Penn kaled 19 juin 2025 - 9h26

La baisse des locuteurs n’est pas une surprise, c’est le résultat de la pyramide des âges. Si la langue bretonne a été opprimée par l’état français et ses sbires, les acteurs de la codification ont aussi leur part de responsabilité, vu que le breton des natifs a été méprisé et ils n’ont pas été associés à la codification de la langue.

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Pcosquer 23 juin 2025 - 19h18

Je crois moi, qu’il y a d’abord eu un choix politique de nos anciens et de fait ils sont aujourd’hui piégé dans leur bêtise …(ce n’est pas le même breton etc…ben voyons! Quelle stupidité surtout quand ils ne se rendent même pas compte qu’ils répondent en breton). Le drame c’est qu’ils amènent leurs enfant dans un abîme sans fond : la perte de leur identité. Je crois qu’ils ont plutôt peur d’avouer qu’ils se sont trompé dans leur choix. Ils ont eu tout le temps de changer et de s’intéresser à ce qui leur était arrivé. Ils ne l’ont pas fait… Ils pouvaient se relever, ils ne l’ont pas fait, ils pouvaient aimer davantage leurs enfants, ils ne l’ont pas fait; se rapprocher d’eux en Breton qu’est-ce que cela leur coûté quand ils parlaient si facilement en breton à leurs compagnons de souffrance, bien entre-eux surtout… J’aimerais que l’on m’explique pourquoi cette génération notamment les entre deux guerres ont pour certains ( une bonne moitié de la génération concernée) non pas transmis leur langue quand d’autre 1/5 la transmettait exprès par conscience sans doute de qui ils étaient justement et parce que leur choix politique n’étaient probablement pas le même. Or, et c’est là qu’est le problème, ils étaient de même condition sociale. Pour moi, il y a bien un choix politique en faveur de la République jacobine… J’espère seulement que les jeunes sauront faire un choix nettement meilleure malgré le mondialisme et l’espèce de fourre tout idéologique humaniste qui est surtout légitimiste de l’uniformisation actuelle.
Les grammairiens et autres écrivains ont fait leur boulot, mais l’ Emsav de l’après guerre sûrement pas… Fañch Broudig a participer à la casse de l’inter génération en jugeant « que les Bretons nés après la guerre étaient pour ainsi dire inutiles. Résultats: transmission familiale détruite. Et c’est de cela qu’on à dramatiquement besoin aujourd’hui………………………………………………………………….
Merci de laisser le « symbole » en dehors de ça. Si la France est une nation aux élites racistes, c’est aujourd’hui pleinement évident, il n’en demeure pas moins que les Bretons ont très mal géré…leur problème. Aujourd’hui , c’est du courage qu’il faut, faire tomber les masques et repartir sur de nouvelle base avec une nouvelle analyse de la situation et donc une stratégie à modifier.

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Anne Merrien 19 juin 2025 - 13h19

Le breton ne s’écrit pas comme il se prononce, comme la plupart des autres langues. C’est une question d’apprentissage.

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Burban 3 juillet 2025 - 18h43

A un moment crucial pour la langue bretonne , il existe un coefficient important de sympathie pour celle -ci c’est à dire des intentions de beaucoup , néanmoins dans les faits les collectivités de Bretagne sont amorphes les départements en particulier chargés des écoles maternelles et primaires dans les faits , les communes combien soutiennent des initiatives concrètes ?

Ce patrimoine linguistique devrait être soigné , vécu comme un trésor par la population , les élu(e)s .

C’est une chance d’avoir encore 107 00 Breton(ne)s qui le savent . Des braises sur lesquelles ils faut souffler pour un renaissance possible .

L’indifférence est le premier sujet de la question bretonne .

L’avenir du peuple breton sans le breton n’est plus , c’est une réalité historique et politique .
Qu’adviendra -t-il ? La Bretagne disparaîtra en tant que peuple et nation c’est probable .

Si nous restons fixés sur les seuls paysages marins , le bocage et la lande ( du moins ce qui en reste ) , des sites emblématiques Brocéliande , Crozon , les abers ( transformés en rias ) , les menhirs (peulvans) , les cités de caractères : Dinan , Lokronan , Guérande , Pont Trieux … les îles Groix , Ouessant , Bréhat ( pour bobos) …

Où est la profondeur et l’émotion de la Bretagne sans la langue bretonne !

La musique ? La plainte ultime d’une onde millénaire qui s’éteindra sur le couchant !

Les écoles , l’éducation: Diwan , Div Yezh , Diaskell sont encore un miracle d’exister en 2025 au regard des coups portés à cette culture menacée . Un espoir fragile demeure certes .

An tizeur eo ! Hep brezhoneg , BREIZH ebet !

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