Ce 31 Mars 2015, après trente années, les quotas laitiers ont disparu au sein de la Communauté européenne.
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Pour la Bretagne et son or blanc, est-ce une chance ou un risque ?
Tout d’abord quelques chiffres pour nous situer en Europe.
L’Europe est la première productrice de lait de vache au monde avec 141 milliards de litres en 2013. Bien devant les États Unis avec 91 milliards de litres de lait de vache produits.
L’Allemagne, première de la classe, en produisait 30 milliards de litres en 2013.
La Bretagne septième producteur européen de lait
La Bretagne, avec près de 6 milliards de litres, se plaçait alors à la septième place sur les vingt huit pays de l’Union Européenne. C’est à dire au même niveau que l’Espagne, et à peine devant le Danemark et l’Irlande.
Le géant mondial est sans conteste le néo-zélandais FONTERRA avec ses 19 milliards de litres annuels exportés à 95%.
La Nouvelle Zélande bénéficie de conditions météorologiques idéales pour la production laitière et très similaires aux nôtres, en Bretagne.
Ce pays des antipodes a une superficie huit fois supérieure à celle de la Bretagne mais sa population est précisément équivalente.
Mais que sont ces quotas laitiers ?
Les quotas laitiers sont en fait un droit à produire, instauré par Bruxelles à partir de 1984 dans le cadre de la PAC Politique Agricole Commune. Le but était de limiter et de stabiliser la production laitière de vache, alors excédentaire, afin de lutter contre l’effondrement des prix du lait et du beurre qui menaçait l’existence économique de nombreux éleveurs de vaches laitière.
En 1984, l’Union Européenne n’était composée que de dix Etats, et nous sommes aujourd’hui vingt huit.
Face à cette ouverture des marchés et à la concurrence internationale effrénée de l’or blanc, la Bretagne a des atouts très importants, et la Chine, en installant la plus grande usine de production de lait en poudre du monde à Carhaix, l’a très bien compris.
Nos conditions météorologiques sont exceptionnelles, et l’arrosage naturel bien plus régulier qu’en Nouvelle Zélande par exemple. Les producteurs bretons sont depuis longtemps déjà très qualifiés et produisent un lait de réputation internationale reconnue de tous. La transformation du lait en produits dérivés est déjà très bien implantée et les bretons sont depuis toujours très orientés à l’exportation.
La demande mondiale de lait explose.
Tant pour le lait (liquide et poudre), les fromages et les beurres; et ces perspectives offrent à la Bretagne un bel avenir laitier.
Mais il n’y a malheureusement pas que des raisons de se réjouir de la fin de ce carcan administratif.
La production bretonne et nos producteurs laitiers dépendent de taxes, d’impôts et de de contraintes administratives que ne subissent pas tous leurs concurrents, même européens. L’Irlande, l’Allemagne et les Pays Bas, pour seuls exemples, ont un coût marginal de production plus bas que le nôtre; et devraient donc être en mesure de mieux profiter de cette ouverture des marchés.
Cette situation nouvelle après trente années de contrainte, va globalement plus bénéficier aux pays du nord de l’Europe qu’à ceux du sud. La concentration va s’accélérer et doit représenter une chance fabuleuse pour la production bretonne de compter plus encore sur les marchés internationaux.
La Bretagne prévoit d’augmenter de 20% sa production laitière en quelques années pour dépasser alors les sept milliards de litres.
Quoiqu’il arrive, la Bretagne sera toujours dans les principaux producteurs d’or blanc d’Europe.
Source : produits-laitiers.com/economie-et-societe/filiere/europe/