NHU Bretagne est une plateforme collaborative, citoyenne et bretonne.
Dès lors qu’il s’agit de la Bretagne, nos colonnes peuvent devenir votre lieu d’expression. Et il n’y a pas de mal à se faire du bien.
Nous ouvrons donc une nouvelle rubrique, entre coup de gueule et mot d’humeur. Que nous intitulons, en reprenant l’expression de Gilles DENIGOT qui inaugure cette rubrique :
Sommaire
Désolé mais fallait que ça sorte ! par Gilles DENIGOT
Une défense de classe et sur-mesure ou un axe collectif ?
Mon message s’adresse à beaucoup mais en particulier aux écologistes assez spécialistes pour classifier les sujets, les groupes, les personnes…
J’ai longtemps mesuré la contradiction entre le dire et le faire, vu comment on cultivait nos choix. J’ai observé que les réponses ne sont que des slogans, utiles parfois, mais juste des slogans.
Dans de nombreux partis et associations, il est plus facile de « classer » par catégorie, que d’affronter les réalités et les contradictions que le système nous impose.
Que dire de crédible …
Aux ouvriers qui travaillent dur et perdent leur emplois, donc leur revenus et leur vie sociale ?
Aux paysans englués dans les dettes, les pesticides et les suicides ?
Que dire de crédible aux millions de sans emplois, à ceux qui n’en trouveront pas, à ceux qui arrivent sur « le marché » du travail qui se raréfie ?
Et à toutes les personnes aux faibles revenus, chassées des villes « attractives » qu’ils construisent car la vie est trop chère pour elles ?
Que dire de crédible aux millions de personnes qui ne croient plus dans les réponses non données aux questions qui précèdent et qui soit, s’abstiennent, soit votent pour le FN ?
La mode « Parisienne » est d’éviter ces sujets…
Mieux vaut séparer les bons des mauvais, chercher des ennemis, des cibles politiques que d’essayer de voir et de comprendre ces délaissés, ces invisibles qui peuvent aussi se révolter et pas forcément comme le voudrait les intellectuels un peu trop donneurs de leçon…
Je mets ci dessous un petit échange pendant les régionales avec un écolo qui représente assez bien ce que je dénonce et nomme une faiblesse politique notoire.
Où est l’anticipation, la méthode, la construction politique avec les entités sociales ?
Sur la finalité de l’emploi et du travail et son aliénation au salaire.
Le produire quoi, où et pour le vendre à qui ?
Et sur la distribution des richesses dans une société ou les disparités salariales écrasent les plus faibles.
Sur la méthode pour construire avec les travailleurs les solutions du moment et le monde de demain.
Enfin, sur ce que devrait être les bienfaits des progrès des sciences et des techniques qui produisent les richesses et créent du chômage de masse.
« Ne dit pas n’importe quoi Jacques, des bonnets rouges, des miséreux, licenciés, piétinés, ignorés par le pouvoir politique, j’en connais une légion. Il faut sortir des petits clichés politiques tout fait d’avance sur « les bons et les méchants » C’est aussi sur cette misère sociale que le FN fait son marché !
J’aime pas ce mépris affiché contre la classe ouvrière. C’est une des raisons de ma démission des « bobos » d’EELV. » – Gilles DENIGOT
Désolé, mais fallait que ça sorte !
On ne fait pas la « TRANSFORMATION SOCIALE et ÉCOLOGIQUE sans les travailleurs et les citoyens.
Le même problème va se poser dans le nucléaire et pour des milliers d’emplois socialement et écologiquement inutiles.
Quelle est la réponse, la méthode en dehors de la stigmatisation et l’accusation, en dehors des phrases toutes faites, reclassement, reconversion, formation, transition énergétique, écologique, etc…
Ces victimes veulent une réponse crédible pour demain, pas un discours sur les futurs improbables.. »
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Désolé, mais fallait que ça sorte !
3 commentaires
Je ne partage sans doute pas toutes opinions de Gilles Denigot, sauf en ce qui concerne notre Bretagne, mais ce coup de gueule est empreint d’humanisme et j’y adhère totalement. Faut’il donc accepter avec résignation le fait d’être trop souvent ignorés par le pouvoir politique français et l’alternative n’est’ elle constituée que par un FN au discours de plus en plus démagogique ? Il est peut être déjà trop tard malheureusement pour les victimes dont parle Gilles et qui voudraient » une réponse crédible pour demain, pas un discours sur les futurs improbables ». Mais il est encore temps de songer à l’avenir de nos enfants, de nos petits enfants. Nous ne pourrons être d’accord sur tout et nos projets de société future se heurteront à la dure réalité d’un monde dominé par la finance. N’essayons pas non plus de transformer le monde entier d’un coup de baguette magique comme certains partis politiques voudraient le faire à l’approche de chaque élection. Samhain marque le passage d’une année à l’autre et symbolise surtout l’ ouverture vers l’Autre Monde, celui des dieux. Travaillons donc dès maintenant pour transformer notre « pré carré » Breton avant la purification d’Imbolc en nous rappelant qu’à défaut d’avoir totalement notre destin en mains, le calendrier républicain nous offrira en mars la possibilité d’aborder le 1er mai Beltan, début de la saison claire…….Il n’existe pas de solution miracle mais je veux croire que l’avenir d’une Bretagne « positive » passe par la prise en mains de son destin, en mettant en phase l’homme et son environnement et non en les opposant. Le coup de gueule de Gilles est salutaire et le combat recommence demain.
Je partage complètement la position de Gilles Denigot, affligé par cette primaire nombriliste et fractionniste de EELV, qui n’a aucune chance de prospérer face aux échéances qui nous attendent avec une trumpette, hélas bretonne de père mais si peu d’esprit…
J’ai pour ma part fait un choix, qui correspond au propos de G Denigot en me remettant à militer aux insoumis de Jean luc Mélenchon.
Bien dégoûté par les magouilles d’appareil, d’égos et les marchandages électoraux je pense qu’il est nécessaire de mobiliser à la base, seule manière de rendre les états majors enfin responsables face au péril qui nous menace tous. Et bien heureux d’y retrouver des ouvriers, des employés, des étudiants, avec ou sans cartes, des syndicalistes et des pas, des militants et des néophytes, des étudiants et des profs qui se remettent à parler politique ensemble, à discuter d’un programme pour une sixième république qui devra complètement renouveler cette démocratie régalienne, où la décentralisation a été plus féodale que démocratique, avec ce monarque parisien de plus en plus décevant. Un programme réfléchi plutôt que de faire parler les émotions en choisissant les candidats sur leur gueule ou la couleur de la cravate. Et c’est bien la lutte pour la partage des richesses, le refus du travail qui tue ou rend malade, pour une véritable « écologie sociale » qui permettra à l’écologie globale, par le contrôle démocratique de l’économie de s’imposer, pour la survie de la planète. La lutte de classe pour la fin de la pauvreté et le partage des richesses matérielles et culturelles est indissociable de la lutte contre le réchauffement climatique, en Bretagne comme en Chine, et pour l’épanouissement d’une authentique culture populaire, désaliénée des forces implacables du marché. La Bretagne a si souvent été INSOUMISE, contre Louis XIV avec les bonnets rouges et le papier timbré, en déclenchant à Rennes la Révolution dès 1888, avec les grèves des Pen Sardin, en se soulevant contre l’occupant allemand, le Joint français à Saint Brieuc, la commune de Nantes en 68, avec la première usine en grève de France Sud Aviation-Bouguenais, Plogoff et Le Pellerin, aujourd’hui NDDL qu’elle doit montrer l’exemple dans l’ UNITE POPULAIRE, afin de barrer la route au fascisme qui monte et sauver la planète. Alors là oui! Fier d’être breton!
Un juste cri qui est aujourd’hui pour moi une interrogation et demeure sans réelle réponse théorique sinon de faire ce que l’on peut localement, concrètement et activement. La Bretagne est un pays à l’échelle humaine. Le mot ‘écologie’ a d’abord pour moi ce sens, agir et non se plaindre constamment, le faire aussi pour soi et ses proches, transformer au plus près et c’est déjà énorme pour le commun des mortels, notamment pour ceux qui comme moi ont du mal avec le travail militant. Il y a énormément de choses à faire. Des choses qui donnent envie, qui montrent du concret, du changement, qui donnent aussi du courage.
Il est devenu une habitude, j’évoque là un vrai désastre dont on ne saisit peut être pas suffisamment les réelles conséquences, la communication est maintenant un moyen de destruction des autres, on balance en permanence pour vendre une médiocrité de plus en plus évidente, le complotisme est entré dans les mœurs en très peu de temps et il est particulièrement efficace, chez les jeunes également. Je pense qu’on n’en discerne pas suffisamment les enjeux pour les démocraties où la décision passe par le vote.
Il y a donc l’acte politique, nécessaire, du regroupement et de l’agir. Comment faire autrement pour être efficace ? C’est juste. Mais voyons le plus objectivement les faits. L’écologie dans son chemin politique en France est devenue inaudible par une grande majorité de gens et c’est terrible vu les problèmes absolument prioritaires qu’elle porte depuis longtemps. Mais c’est un fait. Les raisons en sont sans doute multiples et complexes, comme pour le reste qu’on nous présente aujourd’hui dans une pensée binaire de noir ou de blanc qui raye de la carte mentale toutes les nuances. La force des extrémistes ne provient-elle pas de cette banalisation ?
Contrairement à ta réponse Gratitude, pour moi, le regroupement bien établi dans un temps historique autour de cette personnalité très particulière des forces politiques de gauche n’a jamais été une construction. Il s’est agi d’un sauvetage in extrémis en se jetant dans les bras du plus fort qui a su se montrer habile, opportuniste et terriblement dominant. Une dominance qui a choisi de bannir la démocratie au sein même de son fonctionnement et qui s’est révélée dans ‘ le bruit et la fureur ‘, éloignant le débat pour imposer un catéchisme. Je crois hélas aujourd’hui qu’il est devenu l’ idiot utile déroulant son tapis rouge à la stratégie d’un FN,intelligente et adaptative, qui peut se contenter d’en faire le moins possible. Hélas , même les pires contradictions et les injures récurrentes passent comme les hirondelles.
Alors il y a un combat nécessaire, oui, en Bretagne ce devrait être possible. Il y a une communication à construire ( ce média est dans cet esprit il me semble ), il y a un partage à accepter, des compromis à faire ( en s’éloignant très loin des gourous névrosés ). Comment faire autrement pour agir ? Je demeure abasourdi par l’absence d’une parole politique de la Bretagne. Cela n’explique – t – il pas que cette absurdité nommée ‘Pays de Loire’ continue de nous être imposée ? Notre culture est magnifique, diverse, populaire, source de beaucoup de beaux chemins, de plaisir et d’avenir mais combien de temps devra-t-elle être seule face à ceux qui nous méprisent ?