Histoire de la centralisation française

Histoire de la centralisation française,

de NHU Bretagne

Histoire de la centralisation française, tome 1 : un millénaire de pouvoir vertical (987-1815)

L’actualité montre que la France n’est pas encore sortie d’une histoire faite de blocages et d’affrontements entre la population et un pouvoir central qui se voudrait dominateur, quel que soit le régime. Cette incapacité à évoluer d’une façon pacifique et consensuelle met en péril la cohésion sociale et le dynamisme du pays. Paralysé par une centralisation de plus en plus bureaucratique, le pays ne peut plus faire face aux urgences que constituent les déséquilibres territoriaux qui maximisent les déséquilibres sociaux. Ces faits sont largement mis en évidence par des ouvrages de sociologues, de démographes, de géographes.

Pourtant les déséquilibres dénoncés Jean-François Gravier dans Paris et le désert français comme par Alain Peyrefitte dans Le Mal français, paru en 1976 continuent à s’accroître comme le montre L’archipel français de Jérôme Fourquet.
Pour expliquer cette permanence d’un système qui fait tant de ravages et pousse aujourd’hui à un vote extrémiste, il faut remonter aux fondements de la monarchie, aux premiers Capétiens. On y observe l’alliance de l’Église et du pouvoir royal au profit de ce dernier, dont la finalité devient non le bien être des populations mais l’accroissement territorial puis le contrôle absolu du roi sur ces territoires.

Le système se fortifie et s’ancre dans les mentalités au point d’aboutir à la monarchie absolue, au colbertisme.

La Révolution, avec à l’origine un mécontentement social et l’antagonisme de deux classes sociales, renforce la centralisation en y ajoutant l’uniformisation sous couvert d’égalité. L’absolutisme monarchique et l’uniformisation jacobine se trouvent unis dans le bonapartisme, synthèse dont les régimes ultérieurs héritent sans la remettre en cause. De Philippe Le Bel à Bonaparte, une continuité étonnante dont l’analyse a rarement été faite.

Une fracture persiste de longue date entre le pouvoir central déifié mais fragilisé par l’hyper-centralisation, les pouvoirs locaux, considérés comme négligeables et des populations privées de toute participation aux décisions qui les concernent, ce qui empêche l’apprentissage d’une vraie démocratie et creuse les inégalités territoriales. Pour répondre aux défis du présent, deux volumes chronologiques proposent une lecture alternative du passé, rarement proposée au public, un examen critique de l’absolutisme royal perfectionné par la centralisation jacobine.
Une seconde partie poursuit l’histoire commencée en 987 par celle qui se déroule sous nos yeux depuis 1815.

le centralisme jacobin parisiano centré nous étouffe
le centralisme jacobin parisiano centré nous étouffe

Histoire de la centralisation française, tome 2 : le jacobinisme : une addiction française (1815-2025)

Comme l’a montré le premier tome, rien ne ralentit le processus d’uniformisation sans égalité et d’accroissement du pouvoir central au détriment de toutes les libertés locales. La Révolution uniformise l’administration mais laisse le pouvoir au centre politique, Paris. La monarchie revient mais conserve la centralisation systématique dont elle hérite et conserve le corps des préfets et l’absence de pouvoirs locaux, contrairement à ce qui se passe dans la majorité de l’Europe.

Le système comporte un coût élevé avec un développement économique plus lent et déjà très déséquilibré et les désastres militaires inaugurés par la guerre d’Espagne perdue en 1808 s’accumulent parce qu’un état centralisé est très vulnérable. Paris est occupée quatre fois et manque de l’être une cinquième.

Le livre permet d’évoquer les évolutions régionales, y compris culturelles, et montre l’échec des tentatives de décentralisation modérée qui émergent pendant un siècle et demi de tout l’éventail politique jusqu’aux réformes de 1982. Mais la concession à l’intérêt général est vite reprise en main par la haute administration et la centralisation des moyens de communication s’ajoute à celle des partis et des médias pour que la question ne soit jamais évoquée à l’Assemblée. D’où l’aggravation des crises et la multiplication des foyers de tension, les dépenses accrues pour les calmer. Le pouvoir a peur des citoyens et ne leur donnent pas les moyens de vivre la démocratie, à l’encontre des modèles décentralisés, dont l’exemple suisse qui demeure le meilleur exemple institutionnel. Des journalistes de tous bords partagent ces observations et l’auteur donne des clés pour comprendre pourquoi les réformes évidentes ne sont jamais faites.
Tout en suggérant une démarche qui permettrait de régénérer la démocratie tout en minorant les raisons de la contester.

L’auteur : Jean-Jacques Monnier

Jean Jacques Monnier est Historien, docteur de troisième cycle et docteur ès lettres. Il étudie depuis de nombreuses années l’histoire politique, économique, sociale et culturelle des régions de l’Hexagone et l’Histoire de Bretagne en particulier. Il a publié des centaines d’articles et, individuellement ou au sein de groupes de travail, une cinquantaine d’ouvrages.

Parallèlement à ce travail de fond, Jean Jacques Monnier s’efforce, depuis une quinzaine d’années, d’atteindre de nouveaux publics à travers des chroniques de radio, des séries télévisées, des livres audio, des DVD et des films documentaires de régions plus modestes projetés au grand public et/ou mis en ligne. Sur le terrain, il présente depuis une quinzaine d’années de nombreuses conférences différentes, notamment multimédia et dialoguée avec le réalisateur Olivier Caillebot.

Cet effort a conduit Jean Jacques Monnier à s’exprimer dans des textes au style alerte et au contenu accessible à la majorité des citoyens.
Cette fois, à travers deux ouvrages chronologiques publiés en même temps, il sort des histoires régionales dont il est un fin connaisseur pour tenter une synthèse dans la longue durée sur le phénomène de la centralisation qui affecte tous les territoires de la République depuis un millénaire. Il se concentre ici sur le seul cas de la France métropolitaine jusqu’en 2025. Un effort unique depuis les travaux de l’Occitan Robert Lafont dans les années 1970.

Au total, 450 pages aux editions-harmattan.fr

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1 commentaire

Anne Merrien 2 février 2025 - 20h29

J’ose espérer que cet ouvrage ne prétend pas que la perdition de la pétition des 100 000 soit la faute de l’Etat jacobin. Les élus locaux étaient à la manœuvre, tout seuls comme des grands.

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