la nation celtique

La Nation Celtique : de l’Indépendance à la Persécution

de Ahmed GASSAMA
Publié le Dernière mise à jour le

La Nation Celtique

Il est communément admis dans la littérature historique que les Britanniques Celtiques sont « les habitants pré-Anglo-Saxons anciens et médiévaux précoces » de la Grande-Bretagne, y compris « ceux qui ont émigré en Bretagne (Breizh) » (Koch 2006, 291). L’historien Américain John Thomas Koch (2006, 289) souligne dans Celtic Culture: A historical encyclopedia que le nom de Grande-Bretagne provient indiscutablement de sa racine celtique Britannia qui était employée pour désigner l’intégralité de l’île. Le nom a été « ravivé par les Anglais au 18ème siècle, comme un encouragement à la conscience nationale écossaise après l’Union » entre les deux puissances (Berresford Ellis 1985, 187).

The History of the Britons

L’historien gallois du IXe siècle, Nennius (2000, 13-14) démontre dans The History of the Britons que, tout au long de leur histoire, les Britanniques ont succombé à l’occupation Romaine mais qu’après la fin de leur pouvoir en Grande-Bretagne, la population indigène a été soumise à de multiples raids et attaques de leurs voisins celtiques du nord représentés dans les tribus Ecossaises et Pictes.

Dans son célèbre ouvrage historique du VIIIe siècle, Ecclesiastical History of the English People, le père de l’histoire anglaise, Bede le Vénérable, illustre que le roi des Britanniques, Vortigern, a pu repousser les incursions après avoir invité les Saxons, les Angles et les Jutes sur l’île en tant que mercenaires pour se protéger des raids incessants des nordistes et en échange, ils ont obtenu une concession de terre ainsi qu’un paiement du roi Britannique (Bède 1969 : 49-51).

Mais une fois que les tribus Germaniques ont augmenté en nombre, Vortigern n’a pas pu les approvisionner (Nennius 2000, 16) devenant ainsi « une source de terreur pour les indigènes qui les avaient appelés » (Bede 1969, 53). En estimant que Vortigern violait le traité, les Saxons appelèrent à une trêve avec les Pictes vaincus pour « retourner leurs armes contre leurs alliés » (1969 : 53).

History of the Kings of Britain

Dans cet ouvrage l’ecclésiastique Britannique Geoffrey de Monmouth explique que la guerre entre les Britanniques et les Saxons a entraîné le retrait des populations Celtiques indigènes vaincues vers le Pays de Galles et les Cornouailles modernes où ils ont établi leurs royaumes (de Monmouth 1999, 196).

La rivalité politique se poursuit entre les Britanniques et les Anglais. En 936, le roi Anglais, Æthelstan, réussit à vaincre Hywel « le dernier roi de Cornouailles » (Berresford Ellis 1968, 24). Quant au Pays de Galles, divers rois Anglais ont tenté de l’envahir comme Offa, Cenwulf, Harold Godwinson, Henri II, Jean Ier et le Marteau des Écossais, Édouard Ier, qui a réussi à mettre fin au règne du dernier souverain du Pays de Galles, Llywelyn, en 1282 (Prestwich 2003, 14).

En ce qui concerne la Bretagne …

… John T. Koch raconte que les Britanniques ont migré vers la région mentionnée « dans une série de migrations du IIIe au IXe siècle après JC, la plupart c. 450–c. 600, s’installant dans une région de la Gaule qui était auparavant connue sous le nom gaulois d’Armorique » (Koch 2006, 275). Ainsi, l’existence des Bretons en Bretagne remonte au IIIe siècle. Le conflit Franco-Breton a commencé au VIe siècle après l’invasion de la Gaule, la France moderne, par les Francs saliens sous la royauté de Clovis.

Dès ce moment, les Francs cherchèrent à envahir la Bretagne notamment sous le règne de Pépin le Bref, Charlemagne, Louis le Pieux et Charles le Chauve mais leurs tentatives échouèrent. En fait, les Bretons ont remporté la plupart des guerres qui ont éclaté entre les deux puissances, mais leurs victoires ont été interrompues en 1491 lorsque le duché de Britannia a été soumis au roi français Charles VIII, après son mariage avec Anne, duchesse de Bretagne, qui a été victime d’un mariage forcé, selon l’historien Breton Mélennec.

Bretons contre Francs au temps de Charlemagne.

Le peuple Celtique Brythonique a été fragmenté en trois populations différentes : les Gallois, les Bretons et les Cornouaillais.

Étant les principaux habitants de la Grande-Bretagne, ils sont appelés Celtes Brythoniques. Les Irlandais, les Mannois et les Écossais sont qualifiés de Celtes Goïdéliques. L’héritage des Celtes Brythoniques et Goïdéliques est le plus ancien d’Europe après les Romains et les Grecs (Berresford Ellis 1968, 15). Le peuple Irlandais est considéré comme le seule peuple Celtique à jouir d’un État indépendant. Les Écossais, les Mannois, les Gallois et les Cornouaillais sont toujours sous autorité anglaise tandis que les Bretons en Bretagne sont sous la gouvernance des Français depuis 1491.

Les peuples Celtiques vivant en Grande-Bretagne et en France sont des peuples distincts des Français et des Anglais. Ils ont une langue différente, une culture différente, une histoire différente, un drapeau différent et une identité différente. C’est pourquoi chaque peuple appelle à la sécession et à la formation d’un État indépendant et souverain, sous le slogan de l’autodétermination des peuples. D’autant plus qu’ils subissent des persécutions concernant leur statut culturel et économique. En réalité, leurs langues et leurs moyens de subsistance sont marginalisés par les gouvernements centraux de Paris et de Londres qui tentent de franciser ou d’anglaiser leurs régions Celtiques.

YesBreizh, ou parler sereinement de l’indépendance de la Bretagne

Bibliographie

Bede. 1969. Ecclesiastical History of the English People. New York: Oxford University Press.
Berresford Ellis, Peter. 1985. TheCeltic Revolution. Ceredigion: Y Lolfa.
Koch, John Thomas. 2003. Celtic culture: A historical encyclopedia. California: ABC-CLIO.
Mélennec, Louis. 2013. Histoire abrégée de la Bretagne – Le livre bleu de la Bretagne. Gourin : Impri’Plast.
Nennius. 2000. History of the Britons (Historia Brittonum). Ontario: In parentheses Publications.
Of Monmouth, Geoffrey. 1999. History of the kings of Britain. Ontario: In parentheses Publications.

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