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L’État central veut mutualiser la dette …
Il n’est pas surprenant de voir la France faire des pieds et des mains pour convaincre ses partenaires européens du Nord -Allemagne, Pays-bas, Autriche, Finlande- d’accepter la mutualisation de la dette, via les corona bonds ou dans le cadre du plan de relance. Et le Président Macron d’invoquer le défaut de solidarité, voire même le risque politique que feraient peser les populismes.
Il n’est pas moins étonnant de voir les pays du nord le refuser, comme ils l’ont fait. La mutualisation de la dette pour le passé ou pour l’avenir dans le cadre du plan de reconstruction européen d’après la crise sanitaire, c’est la possibilité pour la France de se soustraire à la réforme de son système administratif et politique centralisé et peu efficient.
Avec la mutualisation de la dette, la France éloignera la perspective cruelle de voir le marché sanctionner l’incurie de son système centraliste.
Les marchés financiers …
Sans mutualisation, le jour est proche où les marchés financiers ne croiront plus en la capacité française de rembourser sa dette publique. Et ce sera l’augmentation des taux d’intérêt et la faillite nationale.
C’est moins la dette qui importe ici en valeur absolue, que l’existence d’un système France déséquilibré au profit d’une sphère publique hypertrophiée (La dépense publique se monte à plus de 57% du PIB) et source d’une complexité administrative paralysante. Dans une économie ouverte, la France subit le poids de ses déséquilibres. Elle n’a d’autre alternative que de financer le fonctionnement de sa sphère publique par l’endettement. Aussi prélève-t-elle près d’un milliard d’euro par jour sur les marchés. Et même si pour l’instant, l’argent n’est pas cher, viendra le temps où il faudra payer l’addition.
La dette française n’ouvre pas sur des dépenses publiques d’avenir, pour préparer la grande transition écologique à laquelle nous aspirons tous. Elle permet juste de pourvoir aux besoins de fonctionnement d’une administration pléthorique.
Si au moins la dépense publique française était gage d’efficacité.
Mais ce n’est pas le cas. La France dépense beaucoup mais surtout elle dépense mal ! La crise sanitaire nous montre qu’avec une dépense de santé publique plus importante qu’en Allemagne et en Autriche, les résultats sont inférieurs avec moins de soignants et moins d’équipements sanitaires. C’est le système centralisateur qu’il faut changer. L’administration d’État avec ses pesanteurs, comme l’a illustré l’ARS, a du plomb dans l’aile.
Avec moins d’argent public, on peut dépenser mieux !
Il y a tant de prébendes et de structures où se noie l’argent public, à remettre en cause ! A commencer par toutes ces dépenses de grandeur qui ne servent plus à rien. On peut vivre heureux sans porte-avion. Il suffit de se faire à sa condition de puissance moyenne et d’arrêter de singer les grands.
Nos hauts responsables ne cessent de nous dire qu’il faudra réduire la dette.
Mais c’est impossible sans changer le système de Pouvoir !
La crise sanitaire va encore aggraver une dette colossale (près de 120 % du Pib demain) qui ne sera jamais remboursée.
Comment le ferions-nous ?
Réduire la dépense publique ?
Baissons le niveau des dépenses publiques et des allocations et c’est le peuple qui gronde ! La vague des gilets jaunes n’est pas encore passée. Le feu social couve toujours sous la cendre et ne demande qu’à reprendre !
Alors augmenter les impôts ? Mais nous sommes déjà les champions du monde de l’impôt. La moindre augmentation de l’impôt encourt le risque d’une réaction sociale et de départs accrus pour des contrées moins spoliatrices.
Mutualiser la dette … ou confisquer l’épargne des Français ?
Je songe à ce plan élaboré en haut lieu et qui consiste à transférer un pourcentage notable de la propriété immobilière des Français à l’État pour renforcer son crédit en cas de crise financière.
Les propriétaires se laisseraient-ils dépouiller sans rien dire ?
Au lieu de chercher à dépouiller les Citoyens, nos responsables politiques seraient mieux avisés de modifier la structure du Pouvoir et d’initier une véritable révolution juridique, en délocalisant massivement les décisions et les responsabilités vers les territoires de France.
Une vraie réforme du système de Pouvoir s’impose, et non ces artifices centralisateurs et autres concepts creux comme l’expérimentation ou la différenciation, qui n’ont d’autres objet que de conférer à l’État centralisateur un vernis démocratique.
Ceux qui sont aux commandes sont à mille lieux de raisonner ainsi car ils ont été éduqués dans les vertus du centralisme, comme la plupart des élites qui demeurent à Paris. Et nos notables locaux les soutiennent.
Mais je persiste à penser qu’il faudra bien changer de système.
L’équilibre, l’équité entre les territoires y gagneraient et même l’unité nationale. Car on ne construit rien de solide dans un rapport d’injustice et de spoliation.
Comment les Bretons pourraient-il se considérer comptables d’une dette abyssale, alors qu’ils en bénéficient si peu au regard de la destination des dépenses publiques ?
Voici pourquoi je prie fortement les Allemands, et les autres, de ne pas consentir à mutualiser leur dette avec celle de la France. Avant, bien sûr, le jour heureux où nous connaîtrons l’ Europe fédérale.
Mais nous en sommes si loin !
Un fond de relance, oui, à base de prêt ou de subvention, mais pas de mutualisation de la dette ! Les Allemands ont compris, comme l’a rappelé de manière brutale leur Cour constitutionnelle, qu’ils ne doivent pas payer le prix des réformes que les autres n’ont pas su accomplir.
Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs.
Bientôt, la France devra se résoudre à réformer la structure du Pouvoir. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là que la question d’une intégration de type fédérale de l’Union européenne pourra se poser.
3 commentaires
L’autre face de la situation concerne l’économie allemande .Car si les économies des autres pays d’Europe s’effondre ,l’industrie germanique performante va souffrir pour la simple raison que leurs exportations vont s’écrouler du moins celles qui concerne l’Europe D’ailleurs c l4allemagnes rentre aussi en récession ,et un populisme inquiétant n’en finit pas de monter .Pour le reste je partage votre avis mais vous seriez justement plus crédible en faisant davantage la part des choses ,c’est un petit conseil
Correction
L’autre face de la situation concerne l’économie allemande .Car si les économies des autres pays d’Europe s’effondre ,l’industrie germanique performante va souffrir pour la simple raison que leurs exportations vont s’écroule ,r du moins celles qui concernent l’Europe . D’ailleurs l’Allemagne rentre aussi en récession ,et un populisme inquiétant n’en finit pas de monter .Pour le reste je partage votre avis mais vous seriez justement plus crédible en faisant davantage la part des choses ,c’est un petit conseil .
Je suis perplexe. Je n’y vois pas clair dans la finance mondiale, européenne, française, bretonne. J’y vois un peu plus clair au sujet du prix des choses quotidiennes, sans trop savoir comment sont calculés les prix, probablement au bénéfice de la finance, plus qu’à une juste rémunération des producteurs et des distributeurs. Je sais que 50% de la richesse mondiale est dans les mains de quelques 20 à 50 personnes selon les manières de faire des calculs (ce qui est très élastique, selon les méthodes et les algorythmes utilisés). Je sais qu’existent des paradis fiscaux éhontés qui blanchissent de l’argent « sale » et des détournements de bénéfices pour échapper aux impôts. Je sais que des grands groupes emploient des armées de légistes et de lobbies pour imaginer des stratagèmes au long desquels des bénéfices disparaissent en quantité, toujours pour échapper aux impôts. Ces mêmes lobbies, sensés éclairer nos élus, arrivent à écrire des lois à leur place. Je ne sais pas jusqu’à quel point la finance mondiale a réussi à diriger les pays et le monde à la place de la politique. Je sais aussi que mettre 1€ d’impôt supplémentaire à 65 millons de Français rapporte 65 millions d’euros à l’Etat. 1 € c’est négligeable? Sauf que plusieurs augmentations successives de 1 € à la fois, c’est tentant pour l’administration, mais asphyxiant pour les contribuables. Quel remède? Intelligence collective et convention citoyenne À LA PLACE DES LOBBIES et des coûteuses commissions qui fournissent des études remisées au fur et à mesure dans les tiroirs de l’administration? J’attends avec curiosité ce que l’Etat français actuel va faire des résultats de la convention citoyenne qui planche sur l’écologie depuis un an. J’espère que le confinement a été l’occasion pour beaucoup de réfléchir à un nouveau système de gouvernance? ou, au moins à la manière de se mettre d’accord sur la nécessité de changer. Le COMMENT CHANGER est affaire d’INTELLIGENCE COLLECTIVE.