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Entendre c’est percevoir, écouter c’est prêter attention.
Depuis des années, le personnel politique qui nous administre tant bien que mal, n’a de cesse de nous affirmer qu’il nous entend. J’entends bien votre revendication. Nous avons bien entendu votre demande. Et si vous nous écoutiez, au lieu de seulement nous entendre ?
La nuance est d’importance. Pour ne pas dire capitale. Entendre quelqu’un c’est saisir vaguement ce qu’il nous dit. Ses paroles passent sans qu’on y prête réellement attention. Elles entrent par une oreille et ressortent rapidement par l’autre.
Écouter c’est tout autre chose. Écouter c’est respecter l’autre. C’est prendre le temps de recevoir ce qu’il a à dire. Puis c’est s’en soucier et essayer de trouver des solutions dans l’intérêt général. Dans l’intérêt de ceux que vous avez bien voulu recevoir pour les écouter.
Dans votre trop grande majorité, vous ne nous avez jamais écouté.
Maintenant c’est trop tard, trop peu.
Ainsi, pendant des années, vous avez cru, à coup de carotte et de bâton, pouvoir nous faire tout subir et accepter. Puis il a eu les promesses non tenues, les mensonges, les trahisons, le mépris … tout y est passé. A chaque demande aimable, à chaque soubresaut plus vif, votre réponse fut globalement toujours la même : nous vous avons entendu …
Rentrez dans vos chaumières, on va s’en occuper.
On vous a cru, et recru.
Et pratiquement à chaque fois, ce fut le renoncement. A chaque scrutin, quasiment les mêmes viennent nous expliquer qu’ils ont changé, qu’ils ont bien entendu. Cela fait au moins quarante ans que cela fonctionne.
Jusqu’à ces dernières heures encore, les ministres et autres députés courent, fébriles, des plateaux médias aux réseaux sociaux pour nous dire la même chose : nous vous avons entendu. Rentrez dans vos chaumières, on va s’en occuper. Ainsi, vous n’avez toujours pas compris. Et à ce stade vous ne comprendrez jamais. Car pour beaucoup d’entre vous, cette réponse n’est pas feinte. Non, c’est plus grave encore : vous n’êtes pas, ou plus, capable de comprendre. Parce que vous êtes à tel point déconnectés, que vos pieds ne touchent plus le même sol que nous.
La demande s’est maintenant inversée.
Maintenant que la peur de trop perdre de vos pouvoirs et privilèges vous a gagné, vous perdez de votre superbe. Remisé le mépris et le sourire condescendant. Juste le temps de reprendre la main.
Et maintenant vous demandez qu’on vous écoute !! Vous concédez à peine, miette par miette.
Mesdames et Messieurs, on vous a entendu.
Car plus rien dans ce pays, ni même en Europe, ne sera plus comme avant cette période que nous traversons. Il va falloir réinventer une toute nouvelle relation entre les Citoyens et leurs représentants élus. Le « je vous ai entendu » est définitivement périmé. Aux prochains scrutins, toutes celles et ceux qui tiendront encore ce vieux discours seront éliminés de la scène* politique. (*scène : c’est bien du théâtre !).
Nous représenter n’est pas une rente. C’est une mission de chaque jour à organiser avec celles et ceux qui vous ont choisi.
Le respect en est le maître-mot.
Trop tard trop peu