citadelle de port louis

La Citadelle de Port-Louis sacrifiée par l’État central ?

de NHU Bretagne

La Citadelle de Port-Louis sacrifiée par l’État : un nouveau mépris pour le patrimoine breton

Un joyau breton classé Monument Historique

La Citadelle de Port-Louis, perchée entre ciel et mer à l’entrée de la rade de Lorient / An Oriant, n’est pas une simple fortification. C’est un pan entier de l’Histoire de Bretagne, un témoignage majestueux des luttes maritimes et des ambitions géopolitiques d’autrefois. Édifiée dès la fin du XVIe siècle sous l’impulsion du roi d’Espagne Philippe II, elle est ensuite reprise et renforcée par les Français sous Louis XIII et Richelieu, pour devenir un bastion militaire stratégique.

Elle abrite aujourd’hui plusieurs musées d’importance nationale, dont le Musée national de la Marine et le Musée de la Compagnie des Indes, témoins de la puissance maritime bretonne et de son ouverture sur le monde. Chaque année, des milliers de visiteurs s’y pressent, fascinés par l’architecture et la richesse culturelle qu’elle renferme.

La Citadelle de Port Louis n’est-elle plus française ?

En effet, ne peut-on pas se poser cette question brutale ?
Quand un pouvoir central ne veut plus financer l’entretien d’un élément essentiel de « son » patrimoine; c’est un abandon.

Et cet abandon n’est pas neutre. Il en dit long sur la manière dont Paris considère la Bretagne : comme une périphérie secondaire, bonne à ponctionner mais jamais à valoriser. Quand un État renonce à entretenir un site aussi emblématique, il envoie un message clair : ce lieu n’a plus de valeur à ses yeux.
Alors oui, posons la question sans détour : la Citadelle de Port-Louis est-elle encore française… ou déjà bretonne à nouveau

Reniement brutal de l’État central : une subvention supprimée sans ménagement

Et pourtant, Paris vient de rayer ce bijou d’un trait de plume. Le ministère français de la Culture et celui de la Défense, viennent de confirmer le retrait de la Citadelle de Port Louis du « protocole » Culture-Défense qui assure le financement de l’entretien de ces bâtiments vieux de plus de quatre siècles. Une décision brutale, prise sans concertation locale, sans alternative proposée, et surtout, sans respect pour le patrimoine breton.

Sous prétexte de restrictions budgétaires, l’État central choisit de sabrer une aide essentielle à l’entretien et à la valorisation de ce lieu emblématique. Les conséquences ? La possible fermeture des musées, la perte de dizaines d’emplois directs et indirects, et l’effacement progressif d’un site majeur de notre mémoire collective.

Un choix politique, malgré les dénégations de la ministre

Sophie Primas, Ministre déléguée auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement français, affirme que cette décision ne serait « pas politique », mais purement budgétaire.
Quelle hypocrisie !
On sait pertinemment que si cette citadelle avait été en Île-de-France, elle aurait non seulement été maintenue dans les budgets, mais probablement choyée, rénovée, vantée dans toutes les brochures officielles.

budget de la culture
budget de la culture

Ce n’est ni la première ni la dernière fois que le pouvoir central parisien abandonne la Bretagne.
De la suppression de lignes ferroviaires à la non-reconnaissance de nos langues originelles, en passant par le refus de toute autonomie fiscale, la Bretagne est systématiquement reléguée, méprisée, ignorée.

Jean Yves Le Driant, ancien maire de Lorient / An Oriant, ancien Ministre français de la Défense, et toujours bien introduit dans les sphères parisiennes, va t-il intervenir ?

Chaque jour, une gifle de plus venue de Paris

La situation est devenue intenable.
La Citadelle de Port-Louis n’est qu’un symbole de plus, mais il fait mal. Car derrière cette décision, c’est toute la logique de centralisation parisienne qui se révèle : Paris décide, Paris tranche, Paris coupe, sans jamais mesurer l’impact réel sur les territoires.

Aujourd’hui, c’est Port-Louis.
Hier, c’était le projet de rattachement de la Loire-Atlantique balayé par les hautes sphères de l’État.
Demain, ce sera quoi ? La fermeture d’un autre site historique ? La suppression d’un soutien culturel ? L’étouffement progressif de l’identité bretonne est déjà en cours.

La Bretagne doit cesser de quémander

Trop, c’est trop.
À force d’attendre les miettes d’un État jacobin parisiano-centré en décomposition, la Bretagne se prive de son propre avenir. Le temps n’est plus à la soumission silencieuse ni à la mendicité institutionnelle. Il est venu pour notre nation de prendre en main son destin.

Nous ne voulons plus dépendre de décisions bureaucratiques dictées par des ministres sans attaches ni connaissances de notre pays.
Nous voulons décider ici, en Bretagne, de ce que nous finançons, de ce que nous protégeons, de ce que nous transmettons à nos enfants.

Une urgence : rendre aux Bretons la maîtrise de leur patrimoine

La Citadelle de Port-Louis mérite mieux qu’un abandon. Elle mérite un engagement fort, une mobilisation citoyenne, un plan de sauvegarde porté localement. Car chaque pierre de ses remparts raconte une page de notre histoire. Chaque salle de ses musées rappelle que la Bretagne fut et reste une terre de marins, de bâtisseurs, de résistants.

Mais pour cela, il faut des moyens, une vision, et surtout la liberté de décider nous-mêmes.
Tant que nous resterons dans ce système hyper centralisé où toutes les décisions sont dictées par Paris et que nos élus « régionaux » acquiesceront sans broncher, les humiliations continueront.
Ce n’est qu’en conquérant notre autonomie politique et budgétaire que nous pourrons enfin protéger notre patrimoine comme il le mérite.

Le mot de la fin

Citadelle de Port-Louis, nous ne t’abandonnerons pas.
Même si l’État français t’efface de ses colonnes budgétaires, tu vis dans le cœur des Bretons.
Tu seras défendue, avec force, avec dignité, et avec cette conviction de plus en plus largement partagée :
La Bretagne doit redevenir maîtresse de son destin.

Bretagne autonomie
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Photo header Jack Mamelet

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2 commentaires

Alain RAULLET 20 juillet 2025 - 16h55

peut-être est-ce là une opportunité de mettre en place un fonds de dotation , voire un fonds souverain , de Bretagne pour que cet emplacement reste breton à tout jamais , et éviter que ce lieu ne devienne une spéculation immobilière étrangère à notre patrimoine ? Soyons tous mécènes de Notre Bretagne ! Cela me fait penser à la reprise et rachat , terre après terre , des israéliens (désolé pour l’actualité) au XIXème siècle pour faire revivre la terre de leurs ancêtres qui fut spoliée par les Ottomans des siècles auparavant .

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Anne Merrien 20 juillet 2025 - 17h40

« le projet de rattachement de la Loire-Atlantique balayé par les hautes sphères de l’Etat »
Allons bon : Grosvalet dans les hautes sphères de l’Etat ???
Si la Bretagne n’est pas réunifiée, c’est la faute des Bretons qui votent pour des politiciens pro-grand-ouest.

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