Le Droit d’Interpellation citoyenne à Saint-Nazaire / Sant Nazer : la démocratie participative tourne à vide et vire au simulacre.
David Samzun, ou comment une mairie qui voulait que chacun puisse développer une citoyenneté active se montre, entre faux-fuyants et reculades, incapable de transformer l’essai face à une vraie demande citoyenne, une mobilisation réussie des électeurs et le soutien de l’opposition municipale (1) (3650 signatures recueillies en mai 2019, 5515 au printemps 2022 en dépit de l’interdiction de pétitionner lors des élections législatives, soit 82% des voix obtenues par la majorité au 1er tour des municipales)
Sommaire
Les engagements pris suite à la première interpellation de Mai 2019
En réponse au questionnaire que nous avions proposé, la liste Pour Saint-Nazaire de David Samzun avait coché le 14 février 2020 la case « oui » devant les propositions suivantes :
– «Placer à nouveau clairement Saint-Nazaire en Bretagne sur tous les documents touristiques»
– «Mettre en place des plaques de rues bilingues français / breton comme à Nantes« . En ajoutant à la main : « Pas en totalité, mais sur de nouvelles dénominations».
Ces deux engagements seront confirmés ultérieurement par David Samzun (2), puis par Michel Ray (3).
David Samzun : la dénonciation des engagements
Malheureusement, dans sa lettre du 25 janvier 2022, Michel Ray revient sur ces engagements :
– « Pour la communication touristique qui devrait préciser systématiquement que Saint-Nazaire est en Bretagne, il a été rappelé que l’activité développée par SNTP (4) s’inscrit pleinement dans les démarches Bretagne Plein Sud et Bretagne Loire Océan. SNAT conduisant la même démarche nous restons dans cette logique ».
Mais rien sur la manière dont la ville entend «Placer à nouveau clairement Saint-Nazaire en Bretagne sur tous les documents touristiques».
Quant aux plaques de rues bilingues pour les nouvelles appellations de rues, elles ne figurent plus dans la lettre.
Nous ne savons pas alors si c’est un oubli ou une omission volontaire.
Nous ne le saurons que treize mois plus tard, par la lettre du 24 février 2023 dans laquelle Michel Ray réitère sa réponse du 25 janvier 2022, «confirmée par le vote en conseil municipal du 3 février dernier (sic)» (il doit penser, en fait, au vote du 16 décembre 2022).
Et il ajoute : «Elle porte également sur le refus des plaques de rue bilingues».
Une position de la mairie incohérente sur deux autres points
- Le rétablissement des noms de quartiers traditionnels, devenu «Pose de panneaux rappelant l’histoire de ces quartiers» au fil des échanges de 2020, est refusé «pour ne pas créer de confusion avec une double appellation». «Ici aussi, nous maintenons notre décision initiale », alors que la décision initiale selon PV du Conseil municipal était d’approfondir ce point, pas de le refuser.
- L’idée du maire de faire de la Bretagne le thème d’un nouveau quartier est considérée maintenant comme une demande supplémentaire déguisée de notre part…
Le gros problème est que nous n’avons pu rencontrer Michel Ray que deux fois depuis l’élection municipale de juin 2020. Une fois pour le mettre au courant du dossier, puis après quatorze mois de relances et d’attentes, pour être informés des décisions prises. Il n’est pas possible de lui parler au téléphone et il ne tient pas compte des informations que nous lui communiquons (5).
Quant au maire, il demande qu’on lui parle d’autre chose que de questions bretonnes…
Nous pensons donc que les médias ont un rôle décisif à jouer en faisant état de la situation dans laquelle nous nous trouvons depuis plusieurs années afin de permettre à la démocratie locale de s’épanouir.
Ce déficit de communication a eu une conséquence dramatique : nous n’avons pas été avertis de la mise à l’ordre du jour du Conseil municipal du 16 décembre 2022 de notre seconde interpellation.
N’ayant pas eu cette information, nous n’avons pas pu assister au débat ni surtout nous concerter avec l’opposition pour une meilleure défense de nos propositions.
PJ Questionnaire du 30 janvier 2020 rempli et signé par le maire le 14 février 2020.
Annexes
(1) La liste « Ensemble, Solidaires et Ecologistes » de Pascale Hameau et Gaëlle Bénizé, comme toutes les autres listes ayant répondu, s’était notamment engagée sur la claire localisation de Saint-Nazaire en Bretagne et sur les plaques de rues bilingues, mais aussi sur le Gwenn ha Du devant l’hôtel de ville.
(2) Lors d’une rencontre le 23 juin 2020, David Samzun confirme implicitement ces deux engagements :
– « David Samzun paraît très étonné que la Bretagne n’apparaisse plus nulle part sur les documents touristiques de la ville. Il souligne que notre situation en Bretagne Sud est un atout très important ».
– « David Samzun dit qu’il est contre le renouvellement généralisé des plaques de rues, non plus apparemment pour une question de coût, mais pour une question de principe, sans doute pour ne pas choquer les habitants ».
(3) Dans son courriel du 8 septembre 2021, Michel Ray confirme à nouveau ces deux engagements sous la forme suivante :
« Dans ce cadre, je rappelle les actions engagées et qui se poursuivent aujourd’hui…
– Valorisation touristique de l’identité bretonne,
– Installation de plaques de rue Français/Breton (le choix est fait de privilégier, dans un premier temps, les nouvelles rues) et attribution de noms de rues issues de l’histoire de la ville ou de la Bretagne, »…
(4) SNTP = Saint-Nazaire Tourisme et Patrimoine. SNAT = Saint-Nazaire Agglomération Tourisme.
(5) La communication a toujours été difficile avec la municipalité :
Il faudra attendre plus de cinq mois après l’élection de la nouvelle municipalité pour pouvoir rencontrer Michel Ray, successeur de MM. Bulting et Lumeau.
Il faudra ensuite attendre quatre mois et demi pour une réponse très partielle, puis encore quatre mois et demi pour une seconde réponse avec à peine plus de précisions, puis encore près de cinq mois pour une communication des décisions/orientations prises suite au débat de 2019, plus de vingt-six mois après le débat en conseil municipal !
Nous pensons alors que ces réponses sont truffées d’erreurs, tant elles diffèrent de ce qui nous a été communiqué jusque là. Mais non, un an plus tard elles sont confirmées mot pour mot, le retrait des plaques de rues bilingues étant justifié par un vote du 3 février 2023 !