Depuis plusieurs mois, les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour la culture bretonne. Et rien ne semble relever du hasard. Au contraire, tout donne à penser qu’il s’agit d’un plan méthodique de mise au pas, voire d’éradication progressive de la culture bretonne par le pouvoir central, avec la complicité de ses relais locaux. Une réponse s’impose. Elle vient aujourd’hui des artistes.
Sommaire
Une stratégie d’effacement de la culture bretonne
Difficile d’imaginer que tous ces événements récents soient une simple coïncidence. En l’espace de quelques mois, la Bretagne a vu :
- Le réseau Diwan, garant de la transmission immersive du breton aux jeunes générations, au bord du gouffre, incapable de financer les travaux nécessaires pour sa survie (il manque 500 000 €).
- La liquidation judiciaire de Coop Breizh, maison d’édition majeure qui faisait vivre auteurs, musiciens et créateurs bretons depuis les années 70.
- La fermeture du centre culturel Amzer Nevez à Lorient, pourtant pilier des musiques actuelles en Bretagne.
- Les difficultés financières de Sonerion, fédération emblématique des bagadoù.
- Les centres de formation pour adultes (Stumdi, Skol an Emsav, Roudour, Mervent, Kelenn) également en péril.
- La réduction du temps d’antenne du breton sur France Bleu Breizh Izel, pourtant en territoire bretonnant.
- La Mission bretonne de Paris, poumon culturel de la diaspora bretonne, menacée de fermeture.
- Jeux de Bretagne interdits à Nantes / Naoned
À cela s’ajoute un chiffre glaçant : en six ans seulement, le nombre de locuteurs du breton a été divisé par deux. Une véritable saignée linguistique, dans l’indifférence la plus totale des institutions françaises.
Pire : avec la complicité passive ou active d’élus bretons plus soucieux de leur carrière que de l’avenir de leur peuple.
Une culture vivante réduite à du folklore pour touristes
Que restera-t-il si cette politique continue ?
Quelques crêpes, du beurre salé et trois sonneurs en costume pour distraire les touristes ?
La culture bretonne, pourtant vivante, plurielle, moderne et engagée, est en train d’être réduite à un folklore inoffensif, vidé de sa substance, de sa langue, de sa mémoire.
Ce n’est pas un effacement naturel.
C’est une invisibilisation active, orchestrée depuis Paris et appliquée avec zèle par certains acteurs locaux, y compris dans les sphères culturelles. Un véritable sabotage culturel qui ne dit pas son nom.
Des artistes se lèvent pour dire NON
Face à ce constat alarmant, plusieurs artistes bretons ont décidé de tirer la sonnette d’alarme. Et de passer à l’action. Dans un manifeste poignant, ils alertent sur la gravité de la situation et appellent à une mobilisation collective.
Parmi eux : Denez Prigent, Gwennyn, Jean Charles Guichen, Clarisse Lavanant, Dom Duff, Brieg Guerveno, Aziliz Manrow, Plouz & Foen, Madelyn Ann, Forzh Penaos, Shõ!, Tekmao …
Une génération d’artistes profondément attachés à leur terre, à leur culture, à leur langue. Qu’ils soient brittophones ou non, tous refusent de voir la Bretagne devenir un simple décor de carte postale.

Ils en appellent à nous toutes et tous, citoyens, militants, parents, élus, entreprises, enseignants.
Car ce qui est en jeu, c’est l’avenir même de notre identité.
Que voulons-nous transmettre à nos enfants ? Une Bretagne aseptisée, silencieuse, muséifiée ?
Ou une Bretagne vivante, rebelle, créative et enracinée ?
L’heure n’est plus aux demi-mesures
La culture bretonne n’est pas un supplément d’âme. Elle est un droit fondamental, une composante essentielle de notre humanité. La langue bretonne est son cœur battant. Si elle meurt, c’est tout un peuple qui perd ses repères, sa mémoire, sa voix.

Il ne s’agit pas seulement de défendre le breton, mais de refuser un monde où les cultures minorisées sont systématiquement écrasées par des logiques jacobines dépassées. Il s’agit de résister à l’uniformisation, au mépris, à l’effacement.
Une mobilisation festive, solidaire et apartisane
Les artistes proposent un événement collectif et festif, pour réveiller les consciences, redonner espoir et montrer que la Bretagne n’a pas dit son dernier mot.
Un moment d’unité au-delà des clivages, pour réaffirmer une vérité simple : la culture bretonne appartient aux Bretons.
Et personne n’a le droit de l’éteindre.
3 commentaires
Demat deoc’h NHU,
Ne vez ket graet ar c’hemenn-mañ evit bezañ embannet. kinnig un draig hepken eo
Ha gallout a rafec’h kas d’an holl arzourien pe d’un bennak anezho ar mennoz da heul ?
» Hiziv an deiz ne vez graet tra ebet evit normalizañ ar yezh da vat ( da lavarout eo lakaat anezhi da vezañ implijet er gevredigezh hag ar skol eo ur wrizienn anezhañ hepken. N’eo ket a-walc’h , traoù zo da lâr diwar-benn an dra-mañ… ) Arc’hantouiñ an hini eo a zo an dra pouezhusañ er mare-mañ evit meur a abeg. Mallus zo hag an afer-se a zo hini ar Vretoned . Diwar-se e soñjan ez eo d’ar Vretoned o-unan da ijinañ un doare arc’hantaouiñ hor yezh… Sevel un dra dizalc’h diwar brokusted ar bopl. Ma vefe lâret gant an arzourien e vefe mat kenañ. Ar re-se zo gouest da levezoniñ an dud ha lakaat anezho da souten ar brezhoneg. Petra bennak ma ne vo ket a-walc’h ur galv hepken »
Demat dit,
Lâret a rez « Diwar-se e soñjan ez eo d’ar Vretoned o-unan da ijinañ un doare arc’hantaouiñ hor yezh… Sevel un dra dizalc’h diwar brokusted ar bopl »
Da betra’soñjez?
C’est un succès , il faut rééditer cette journée ! Ouvrir une cagnotte pour que l’on puisse donner pour « Breizh a live » ! Du concret !