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Alan STIVELL, nouvel album et interview exclusive NHU Bretagne

de NHU Bretagne
Publié le Dernière mise à jour le

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Alan STIVELL bonjour.

Et merci, beaucoup, d’avoir accepté de recevoir NHU Bretagne pour nous parler de votre nouvel album Human Kelt en sortie internationale ce 26 Octobre.


Alan STIVELL, que de chemin parcouru n’est-ce pas, depuis ce premier concert de harpe ce 28 Novembre 1953 !!
Vingt cinq  albums plus tard, si nous avons bien compté, vous nous proposez donc Human Kelt.
Mais avant de parler de cette sortie tant attendue, nous souhaitons évoquer avec vous votre parcours musical, si vous le voulez bien.

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Alan STIVELL en studio privé

Je ne vais pas vous demander un résumé d’une aussi longue et pleine vie de Musicien et d’Auteur, ce serait trop long, mais pourriez-vous, s’il vous plaît, juste nous confier ce qui a été pour vous, les deux plus grands moments de ce parcours si fourni ?

Justement le 28 novembre 1953, je joue pour la première fois, en public, de cette nouvelle harpe celtique et le 28 février 1972, l’événement Olympia, qu’il faut bien reconnaître, fondateur pour la diffusion dans le grand public et dans le monde.

Human Kelt : pourquoi ces deux seuls mots pour composer le titre de votre nouvel album et exprimer son contenu ?

Au vingt cinquième album, probable dernière grande production de ma vie, ce sont les deux mots qui la résument : l’être humain, la première de toute identité et solidarité, la Celtie, celle à laquelle j’attache le plus d’importance ensuite.

Que d’Invités sur ce nouvel album !
Andrea CORR, Murray HEAD, Angelo BRANDUARDIi, Dónal LUNNY ex Planxty et The Bothy Band, Bob GELDOF, Yann TIERSEN, Francis CABREL, Fatoumata DIAWARA, l’Orchestre Symphonique de Bretagne … waouh !!

Pourquoi tant d’Invités, et pourquoi tant d’Invités aussi éclectiques, pour ne pas dire différents ?

J’ai des goûts artistiques à 360°. Il aurait fallu cent fois plus d’invités !
Je ne sais si ce que je fais est valable ; mais, par contre, je suis un malade de l’éclectisme total et de l’originalité.

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Alan STIVELL, un des Bretons les plus importants de notre époque



Pour ce long travail de composition, comment choisissez-vous vos Invités ? Vous avez joué avec tellement de Musiciens dans votre carrière qu’il doit être difficile de choisir, non ? Et pourquoi Angela BRANDUARDI sur Son ar Chistr, et pas Murray HEAD par exemple ?

C’est venu assez naturellement.
Un titre qui sonnait africain m’a porté vers Fatoumata, cette grande et jeune artiste malienne. Important une femme et le côté inter-générationnel, interculturel.


Son ar Chistr : je voulais montrer comment, après l’avoir divulgué au public, ce chant breton est devenu si populaire dans le monde, dépassant Tri Martolod, adapté dans une quantité de langues, des hollandais Bots à Angelo en passant par Richie Blackmore. Murray Head est parfait dans une déclinaison anglophone et plus grave de Reflets, aux sonorités d’influence écossaise. J’en aurais à dire sur chaque invité.e.

Comment avez-vous structuré Human Kelt ? Il y a des reprises comme ce Son ar Chistr superbement revisité. Y a t-il d’autres « tubes » historiques, des traditionnels, des compositions nouvelles …
Alan, on veut tout savoir.

Comme il y a un côté rétrospective, il y a deux-tiers de reprises. Mais je les travaille comme s’ils étaient nouveaux. J’ai voulu, par exemple, reprendre, pour la première fois depuis 1970, Brocéliande.


Je disais que c’est un de mes derniers albums. Comment éviter Tri Martolod une dernière fois ? J’ai trouvé le moyen de passer par tous les paysages musicaux possibles, d’un couplet à l’autre, tel le voyage de Nantes à Terre-Neuve.
Content d’avoir pu placer des titres beaucoup moins connus, tel Com una gran orquestra – Ideas, avec Francis Cabrel, Lea Antona, Claude Sicre ; l’occasion de rappeler, après la solidarité inter-celtique, celle avec les Catalans, les Occitans, les Corses.
Et le plaisir d’un autre titre comme A Hed an nos avec Andrea Corr.


Sans oublier la joie de retrouver les copains Dan ar Braz, Carlos Nuñez, Donal Lunny, les frères Morvan.
Mais il y a six titres nouveaux, dont ces deux versions de Den (Humain) avec Fatoumata et Bob Geldof, mais aussi Boudicca (Cacos ac Caesar), pour la première fois en « gaulois » ou plutôt archéo-celte, sans oublier aussi Kelti(k)a.

Après la sortie de Human Kelt, aurons-nous le plaisir de vous voir en tournée, et en Bretagne en particulier ?

En tournée dès le 26 octobre salle Océanis à Ploemeur-Plañvour. Puis quatre concerts dans l’hexagone. Ensuite Espagne, Italie et d’autres concerts et festivals.

Quels sont pour vous les Artistes, Musiciens et groupes, qui comptent aujourd’hui sur la scène bretonne ?

Il y a un grand nombre d’excellents musicien.es et artistes. Ce serait bien long de les énumérer ici. Je souhaite qu’ils-elles sachent se faire connaître davantage, pour le bien de notre pays.

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Alan STIVELL et une de ses harpes magiques

L’avenir de la Bretagne. Dans le contexte actuel de mondialisation d’une part, et d’autre part de ce centralisme français toujours aussi écrasant et humiliant, comment voyez-vous, comment espérez-vous, les prochains développements de la Bretagne, si chère à nos cœurs.

L’Europe et la mondialisation sont de bonnes choses. C’est mettre tout ça au service des peuples et de nous-mêmes qui est la question. Et nous souffrons encore de la prison des frontières françaises, lesquelles sont loin d’avoir disparu.


La musique a permis l’avènement d’un sentiment breton fort et partagé. Il est impossible de croire que les mêmes Breton-nes, maintenant presque trop chauvin.nes, ne vont pas finir par connaître, par exemple, quelques bribes d’Histoire (contre la volonté de Paris). On peut se dire que ce sera tôt ou tard. Le problème est que c’est bien trop long.

Ça devrait être une évidence pour tout le monde que nous sommes un peuple, une nation au statut de région (amoindrie du quart).

Il y a beaucoup de personnes de qualité ici et là. Je pourrais en citer, ce n’est pas le lieu pour le faire. Pourtant, il semble qu’une majorité de nos représentants ont choisi Paris contre leur pays. C’est pas beau. Nous n’avons pas la « classe dirigeante » en rapport avec l’immense trésor que représente la Bretagne pour le monde. Je ne peux croire que ça ne changera jamais.
Et malheureusement l’Emsav, le mouvement breton, n’a pas encore réussi. Ça ne peut pas être que la faute des autres. Par exemple, une vraie synergie entre l’Emsav et la révolution musicale n’a pas eu lieu. Des angles de réflexion pour demain.

Nous souhaitons pour Human Kelt tout le succès qu’il mérite, en Bretagne et dans le reste du monde. Et NHU Bretagne s’emploiera, à son très modeste niveau, à en faire la promotion. Alan STIVELL, merci pour cet entretien. Merci de nous avoir si gentillement reçu chez vous. Trugarez.

Retrouvez Alan STIVELL également à la Cigale à Paris, France,  le 04 Février au Festival Au Fil des Voix

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