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Mais c’est quoi l’estran ?
Que ce soit sur la Côte de Granit Rose, la Côte des Légendes ou la Côte d’Amour vous/je/tout le monde aime se promener en bord de mer, quitter le chemin des douaniers et descendre sur la plage… Et avec des enfants et des petits-enfants, c’est direction les rochers et les petites mares pour aller y farfouiller et y découvrir des trésors !
Eh bien justement.
Savez-vous que cet endroit, l’estran, est un milieu plein de vie ?
Bien loin d’un désert de sable et de cailloux tout juste bon à recevoir nos détritus et autres déchets plastiques !
L’estran, c’est cet espace côtier (sable ou rochers ou les deux) qui deux fois par jour est recouvert par la marée haute et découvert par la marée basse. Les conditions y sont donc rudes pour les êtres vivants qui y ont élu domicile. Il faut pouvoir y supporter tour à tour l’immersion dans l’eau de mer salée et la force éventuelle des vagues. Puis la station possiblement au soleil, sous des algues ou dans une petite flaque…
Les êtres qui vivent là n’y sont donc pas par hasard
En effet, ils ont développé au fil du temps long des capacités d’adaptation extraordinaires à ces conditions de vie extrêmes. Certains vivent dans une coquille, comme les bigorneaux, qui la ferment par un opercule, gorgée d’eau. Tandis que les patelles (les « berniques ») se fixent au rocher avec une réserve d’eau.
D’autres ont résolu de s’enfouir dans le sable, c’est le cas de certains vers.
D’autres vont se fixer solidement aux rochers, par exemple les moules et les étoiles de mer.
Enfin, d’autres vont rechercher une zone d’abri le temps de la marée basse, sous une pierre, sous des algues ou dans une flaque par exemple, comme les crevettes et les crabes.
Et c’est la même chose pour la flore, parfaitement adaptée à son environnement
L’armérie maritime ou la criste marine sur les falaises, les lichens sur les rochers, et les différentes algues sur les rochers et dans l’eau.
Tandis que le haut de plage, la laisse de mer par exemple, est le terrain de chasse de certains oiseaux maritimes, goélands, mouettes, tournepierres à collier, et que des gravelots utilisent les cordons de galets pour y nicher.
On le voit, l’estran mérite d’être mieux connu et pris en compte. Il a été longtemps le parent pauvre des études naturalistes, mais c’est en train de changer.
L’association Eaux et Rivières de Bretagne a publié une courte étude didactique sur l’estran « Contre vents et marées, la vie tumultueuse de l’estran rocheux », que l’on peut consulter et télécharger gratuitement sur son site
Tandis que l’association Bretagne Vivante, avec l’aide de l’association Vivarmor pour les Côtes d’Armor, a mis en place l’Observatoire Breton des Changements sur l’Estran – www.estran-bretagne-vivante.org/ .
Le nom ne doit pas effrayer : cet OBCE est ouvert à tous et à toutes, quiconque s’intéresse à ce qui vit sur l’estran y a sa place. L’OBCE met en place, sur le territoire de la Bretagne historique, un réseau d’observateurs afin de préciser et d’actualiser les connaissances sur la biodiversité des estrans de Bretagne, et pour aider à leur conservation . Dans un contexte, evel just, de changement climatique et d’introduction d’espèces invasives.