La Suppression du Ministère de la Culture et du Ministère de l’Éducation à Paris pour un transfert aux régions, et en particulier à la Bretagne
Dans l’Hexagone, les ministères de la Culture et de l’Éducation sont des institutions cruciales pour la gestion du système éducatif et culturel jacobin.
Sommaire
Le ministère français de la Culture … française
Le ministère de la Culture a pour mission principale la préservation et la valorisation du patrimoine culturel, en soutenant aussi bien les arts traditionnels que les formes d’expression contemporaines. Il coordonne les politiques publiques relatives à la sauvegarde des monuments historiques, au financement de la création artistique, à la gestion des musées, au soutien aux festivals, et à la diffusion des arts au travers de programmes éducatifs. Ce ministère joue également un rôle central dans la protection et la promotion de la langue et de la culture françaises, aussi bien dans l’Hexagone qu’à l’étranger, notamment dans le cadre de la francophonie.
C’est le ministère d’une culture très jacobine, parisiano-centré, qui n’a jamais considéré les autres cultures, comme la culture bretonne par exemple, comme de véritables cultures à promouvoir tout autant que l’officielle culture française.
Le Ministère français de l’Éducation … française
Le ministère de l’Éducation, quant à lui, est en charge de l’organisation et de la régulation du système éducatif.
Il définit les programmes scolaires, organise les examens tels que le baccalauréat et veille à l’uniformité du système éducatif à travers tout l’Hexagone. Ce ministère gère également le recrutement, la formation et l’affectation des enseignants. Son rôle est de garantir l’accès à une éducation de qualité pour tous les élèves, dans le but d’assurer l’égalité des chances et de lutter contre les inégalités sociales. À travers diverses réformes et initiatives, le ministère vise à adapter l’éducation aux évolutions sociales, économiques et technologiques, tout en préservant une certaine cohérence dans le diplôme national.
C’est le ministère de la promotion de la langue française, ignorant globalement et avec zèle les langues des autres peuples originels présents dans l’Hexagone.
Pour ce ministère, il n’existe qu’une Histoire à enseigner : celle du « roman national français » construit au fil des siècles. Les Histoires des autres peuples et nations de l’Hexagone sont ignorées, voire falsifiées.

La Bretagne : un payx aux spécificités culturelles et éducatives
L’idée de confier ces deux ministères à une Bretagne autonome soulève des interrogations mais aussi des pistes intéressantes, notamment en raison de nos Histoire, culture et langue spécifiques. La Bretagne est dotée d’une identité distincte, forgée par des siècles d’Histoire et de traditions propres, mais également par la langue bretonne, encore parlée par une partie de la population, surtout en Bretagne Occidentale.
Au-delà de la simple préservation de cette culture, c’est une question de revitalisation et de transmission intergénérationnelle que la Bretagne pourrait aborder de manière plus ciblée et pertinente si elle contrôlait les politiques culturelles et éducatives.
Sur le plan culturel, la Bretagne dispose d’un patrimoine immatériel et matériel très riche.
Musique, danse, littérature, gastronomie et artisanat sont autant de domaines où les spécificités bretonnes jouent un rôle important dans la vie locale, mais peinent parfois à se faire une place sur la scène hexagonale, voire internationale. La langue bretonne, bien qu’ayant été reléguée à une position marginale au cours des dernières décennies, est un élément fondamental de cette identité. Une Bretagne autonome en matière de culture pourrait orienter des politiques publiques beaucoup plus spécifiques pour encourager l’utilisation et la transmission du breton, ainsi que pour promouvoir l’art et les traditions locales.
Dans le domaine de l’éducation, la situation est tout aussi complexe.
Si la Bretagne fait partie du système éducatif national, les spécificités locales ne sont pas toujours prises en compte de manière satisfaisante. Bien que la région bénéficie de dispositifs comme l’enseignement bilingue breton-français dans certaines écoles, ces initiatives restent minoritaires et sous-financées à l’échelle nationale. Par ailleurs, la question de l’adaptation du programme scolaire aux réalités locales, qu’il s’agisse de l’histoire de la Bretagne, de ses valeurs ou de son environnement, demeure un enjeu. Une autonomie régionale en matière d’éducation permettrait de mieux adapter l’enseignement aux spécificités locales, tout en permettant à la région de renforcer son rôle dans la transmission de sa culture et de ses valeurs.
La pertinence de confier à une Bretagne autonome les missions de la Culture et de l’Éducation
Confier les missions des ministères parisiens de la Culture et de l’Éducation à la Bretagne, en vue d’une autonomie politique renforcée, n’est pas seulement une question de décentralisation administrative, mais bien un projet de reconnaissance de l’identité et des besoins particuliers de la Bretagne. En effet, il existe plusieurs arguments en faveur de cette idée, mais également des défis qu’il conviendrait de prendre en compte pour que cette transition se fasse de manière équilibrée.
Avantages culturels et linguistiques
La Bretagne, avec sa langue et ses traditions, bénéficierait d’une gestion de la culture plus proche du terrain. Aujourd’hui, bien que l’État central finance certains projets locaux, il existe une tendance à uniformiser les politiques culturelles au niveau hexagonal, souvent au détriment des spécificités ethniques. En confiant la culture à la Bretagne, cette dernière pourrait déployer des initiatives culturelles et éducatives bien plus ancrées dans ses réalités propres, en valorisant des éléments constitutifs de son identité (musique traditionnelle, danse, langue bretonne, etc…).
Un soutien renforcé à l’enseignement du breton, par exemple, permettrait d’implanter la langue dans l’ensemble des niveaux scolaires et dans les structures publiques. Cela permettrait de lutter contre l’extinction progressive de la langue et de lui redonner une place centrale dans la vie quotidienne.
Adaptation des politiques éducatives
Le système éducatif breton pourrait également bénéficier d’une autonomie en matière de programmes et de pédagogie.
En effet, la Bretagne, de par son environnement géographique, ses enjeux économiques, culturels et sociaux, pourrait mieux intégrer des thématiques spécifiques dans les cursus scolaires. L’Histoire de la Bretagne, de sa révolution industrielle à son enracinement dans des traditions rurales, mériterait une place plus importante dans les manuels scolaires, à côté des événements internationaux. De plus, l’enseignement des sciences humaines et sociales pourrait s’enrichir d’une approche locale, permettant aux élèves de mieux comprendre et s’approprier leur pays, tout en renforçant leur sentiment d’appartenance à leur nation.
Soutien à la créativité locale
Un autre avantage de cette décentralisation serait l’encouragement d’un secteur culturel localement plus créatif et dynamique. L’autonomie permettrait de soutenir davantage les artistes locaux, les petites structures culturelles et les initiatives locales. Cela contribuerait à une forme de « culture vivante » qui dépasse les modèles imposés par Paris. Les festivals bretons, par exemple, pourraient recevoir un soutien direct plus important, tout comme les centres d’art ou les associations qui œuvrent pour la promotion de la culture bretonne. Une telle initiative permettrait de dynamiser encore plus la scène culturelle bretonne, déjà riche, et de la rendre plus visible à l’échelle nationale et internationale.
La Bretagne ne peut pas toujours dépendre du pouvoir central qui aide les initiatives selon son bon vouloir.

Cependant, cette décentralisation ne va pas sans poser de défis.
Les disparités financières entre la Bretagne et d’autres régions plus riches de l’Hexagone, telles que l’Île-de-France, pourraient -elles être un obstacle? Le financement des initiatives culturelles et éducatives devrait être repensé de manière à éviter une régionalisation trop inégale. Une autonomie politique et législative de la Bretagne permettront de garder en Bretagne une part plus conséquente des impôts et taxes des quelques cinq millions d’habitants du pays, et de financer ces programmes, sans attendre l’aumône de ces ministères trop jacobins et trop parisiens.
De plus, l’uniformité du système éducatif et la reconnaissance des diplômes au niveau national doivent être préservées. Si chaque région pouvait adapter l’enseignement à ses spécificités, il faudrait garantir que le système reste cohérent et qu’un étudiant breton puisse suivre le même cursus et obtenir un diplôme ayant la même valeur partout dans l’Hexagone.
Alors, et si on « régionalisait » les ministères de la Culture et de l’Éducation?
La proposition de confier les ministères de la Culture et de l’Éducation à une Bretagne autonome offre de réels avantages en termes d’adaptation des politiques culturelles et éducatives. Elle permettra de mieux prendre, enfin, en compte les spécificités bretonnes, de revitaliser la langue bretonne, d’enseigner l’Histoire de notre pays à la jeunesse, et de dynamiser la création culturelle locale.
Une Bretagne autonome dans ces domaines de la Culture et de l’Éducation pourra non seulement renforcer son identité, mais aussi devenir un modèle de décentralisation culturellement et éducativement enrichissant.
C’est sans doute pour cela que le pouvoir jacobin parisien s’accroche à son centralisme désuet.
Et c’est bien pour cela que les Bretonnes et les Bretons doivent continuer à s’organiser pour l’emporter.
