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Michel Debré : L’unité de la Bretagne, un crime !
La division de la Bretagne est sans cesse imposée du sommet de l’Etat central français. Nantes, Rennes ou une assemblée bretonne n’ont aucun pouvoir. La doctrine de Michel Debré, datant de 1958, est plus que jamais d’actualité.
Diviser la Bretagne: un problème politique créé de toutes pièces
Pour Michel Debré, nier, uniformiser et suspecter permet de diviser puis régner.
« J’évoque la longue tradition, d’abord monarchique et ensuite républicaine. Par des revendications d’ordre économique, par l’appel à des souvenirs d’histoire le plus souvent injustifiés, par l’ardeur de certaines minorités à cultiver des différences déraisonnables, une coalition se forme en vue d’affaiblir l’État. Cette coalition trouve des appuis, et d’abord à l’étranger, pour saboter l’indépendance et la capacité de la France » se justifie-t-il alors, le consignant dans ses Mémoires. (in: Trois républiques pour une France, tome 2)
Diviser l’Allemagne et l’unité de la Bretagne
Mais, sitôt promulguée, la nouvelle Constitution est contournée.
Les treize départements composant l’Algérie française d’alors relèvent tout autant de l’article 72 de la Constitution. Mais le ministre de la justice Edmond Michelet déclare en pleine guerre d’Algérie : « La constitution unitaire de la Cinquième République n’est pas un obstacle à une sécession algérienne. Tout est dans le processus » (in: Les porteurs de valise, de Hervé Hamon et Patrick Rotman)
En fait, onze ans plus tôt, en 1947, Michel Debré n’était aucunement dans la logique de respecter l’unité d’un Etat. Lui qui voulait détacher la Sarre de l’Allemagne occupée en se justifiant ainsi : « Les Alliés, au lendemain de la guerre, voulant une Allemagne faible, ont insisté sur l’importance des Länder ». Debré appuyant ses revendications sur les annexions françaises en Sarre de 1680 à 1815. « Une annexion par la France est justifiée et il convient d’y préparer les esprits. » Mais la nouvelle République Fédérale d’Allemagne, créée en 1949, s’opposera à ses sinistres plans. En 1955, les Sarrois s’expriment par référendum et la Sarre sera réunie à l’Allemagne en 1957. Son unité territoriale est depuis respectée.
L’état français dans l’illégalité
Car rien ne se passe dans les urnes. Tout est décidé entre les murs du pouvoir centralisé de l’État parisien.
Le pouvoir de l’Etat français reste régalien.
Ainsi, en 2015, il a décrété la réunification de la Normandie. Tout en niant à nouveau le droit légitime à la Bretagne d’être traitée comme une région normale. Pour tous les citoyens bretons, quelle que soit leur condition, se présente ou non le devoir et le courage de la doctrine du philosophe Henry David Thoreau. Qui écrit dans son essai sur « Le devoir de désobéissance civile » : « Faites de votre vie le bâton dans les roues qui arrêtera la machine. Je dois faire en sorte de ne pas prêter main forte, en aucune manière, au mal que je condamne. »
3 commentaires
excellent
Avant de rejoindre officiellement la Résistance, Debré préparait, sous couvert de son appartenance à l’administration de Vichy, le débarquement des alliés en Afrique du Nord…. Oui il y a eu nombre de résistants qui ont prêté serment au maréchal. Jean Moulin aussi certainement. Faire passer Debré pour un pétainiste ou un collabo discrédite tout le reste de l’article. C’est peut-être dommage.
Il ne faut pas confondre ceux que l’on appelle pudiquement les « déçus de la révolution nationale » (i.e. collabos repentis passés à la résistance à compter de 1942-43) et les véritables résistants non plus.