L’île des Landes est située à Cancale/Kankaven en Ille-et-Vilaine, proche de Saint-Malo et Dinard dans la partie la plus à l’ouest de la baie du Mont-Saint-Michel. Le rocher est un refuge pour une grande variété d’oiseaux marins.
Sommaire
L’île des Landes : une impressionnante colonie d’oiseaux sur l’île.
L’île des Landes s’étend sur 1,2 km de long et à peine 150 mètres de large. L’archipel longe la pointe du Grouin, elle en est séparée par le chenal de la Vieille-Rivière. L’île est la plus ancienne réserve biologique naturelle du pays breton, elle a été fondée en 1958 par la Société pour l’Étude et la Protection de la Nature en Bretagne (SEPNB).
Dès les années 1970, les grands cormorans avaient trouvé dans ces eaux manchoises un sanctuaire approprié pour se reproduire. Ils restaient fidèles aux côtes bretonnes, qu’ils investissaient jusqu’à la rade de Brest.
Malheureusement, depuis une quinzaine d’années, cet oiseau emblématique ne niche plus sur le rocher.
La surpêche, le piégeage des volatiles dans les filets, le changement climatique ou encore la prédation, peuvent expliquer sa migration.
Les cormorans huppés, leurs proches cousins, restent présents sur l’île des Landes. Ce sont des oiseaux aquatiques qui excellent dans le domaine de la pêche sous-marine. Ils peuvent plonger jusqu’à dix mètres de profondeur et rester en totale immersion plus de deux minutes.
Les tadornes de Belon, les huîtriers pie, les goélands marins, argentés et bruns, partagent leur proche voisinage. Cette réserve ornithologique étant protégée des vents violents et des embruns, tout ce petit monde apprécie y nidifier chaque année ; leur effectif est en hausse. La sterne ou « hirondelle des mers » est depuis quelques années, la nouvelle venue au sein de l’île. Néanmoins, l’oiseau n’y niche pas.
Il est à noter que l’endroit est inaccessible et isolé, seuls les soigneurs, les biologistes et les naturalistes, sont autorisés à y débarquer.
Leur passage annuel permet le comptage des autochtones marins. En juin 2021, l’association Bretagne Vivante y a recensé 375 nids. Ici, chacun veille en toute discrétion, au bien-être des oiseaux au demeurant « sauvages » et tenant à leur précieuse tranquillité.
Alors si ne pas pouvoir les approcher peut vous sembler frustrant, rassurez-vous, il vous sera possible d’observer ces insulaires volants, de loin, à l’aide de bonnes jumelles. Mieux encore, si votre appareil photo le permet (super zoom) les immortaliser ! Seulement 500 mètres vous séparent de vos sujets marins.
En saison estivale, des animateurs pourront également vous éclairer sur la vie de ces oiseaux nicheurs et vous sensibiliser à leur protection.
D’autres découvertes sur et autour de l’île.
Sur l’île des Landes, quelques vestiges militaires datant de Vauban subsistent, son point culminant (ancien fort) se situant à 32 mètres. Ces ruines sont les témoins d’une vie humaine bien révolue. Côté végétation, elle est typique des falaises maritimes, plutôt clairsemée pour le versant ouest et des fougères, ajoncs, orties, trèfles et graminées pour celui de l’est.
Des fleurs sauvages comme : la mauve marine, le fenouil sauvage, des achillées millefeuilles, poussent de ci de là. Jadis, les gardiens de phare utilisaient ces plantes à des fins médicinales.
En vingt ans, plusieurs espèces végétales ont malheureusement disparu. Les déjections d’oiseaux et leurs piétinements en sont la cause. Des plantes plus résistantes et plus adaptées aux conditions difficiles de l’île, se sont développées au fil des ans.
Les sols d’algues, de lichens jaunes, de lichens noirs et de plantes halophytes telles : la lavande de mer, l’obione et la célèbre salicorne, forment des couches horizontales, amenant en fonction des saisons, des effets de dégradés très particuliers, contrastants avec les tons changeants et éphémères de la baie du Mont-Saint-Michel.
Au fil de votre promenade, sur le sentier des douaniers, vous remarquerez un peintre, qui assit devant son chevalet, semble faire partie de ce bien joli tableau. Laissant glisser ses brosses et ses pinceaux, l’artiste, par le choix subtil de ses couleurs, donne vie et éternise l’endroit. Il rend un bien bel hommage à la beauté du site.
Et puis surtout, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir les grands dauphins qui viennent folâtrer et s’ébattre par bancs, entre Saint Malo et Cancale.
Une rencontre inoubliable !
Des apparitions plutôt fréquentes pour ces grands mammifères marins.
Environ 350 individus transitent dans la baie chaque année.
Un spectacle magique, qui ravira petits et grands, dans cette baie, qui l’est tout autant.
L’île des Landes est un trésor naturel et préservé, qui fait le paradis des oiseaux et le bonheur des badauds.
À noter que le phare du Herpin est situé non loin de là. Tous les quatre ans, cette sentinelle des mers devient le point de départ de la très célèbre course à la voile « La Route du Rhum »