langue unique

Les ravages méconnus de la langue unique

de Michel FELTIN-PALAS
Publié le Dernière mise à jour le

La langue unique …

On le sait peu, mais imposer à un individu un changement de langue – ou d’accent – peut provoquer de graves traumatismes psychiques.
J’entends souvent cette réflexion : « Oui, on a obligé les Corses, les Bretons, les Auvergnats et les autres à parler français. Et alors ? » Et alors ? On peut opposer de nombreuses objections à cet « argument », mais j’aimerais cette semaine m’arrêter sur celle qui est sans doute la moins connue : les maladies psychiques que cette politique a entraînées. Je m’appuie pour cela sur les travaux d’un médecin de Montpellier, le docteur Pierre Boquel, qui mène des recherches sur ce thème depuis le centre de psychosomatique relationnelle de Montpellier, le Cresmep.

Les conclusions auxquelles il est arrivé sont saisissantes.

Je les résume ici :

1) La langue maternelle représente l’un des fondements de l’identité de chacun d’entre nous.

C’est en effet par le langage qu’enfant, nous construisons notre relation aux autres, exprimons nos premières émotions, recevons des informations sur le monde qui nous entoure, nous construisons affectivement… Cet élément est « de la même importance que le sexe, le visage ou le nom« , écrit Pierre Boquel.

2) Ce fondement se trouve fragilisé si l’on nous impose un autre idiome, supposé plus « noble ».

Car il va de soi que si cette nouvelle langue est présentée comme « haute », c’est que la nôtre est « basse »… Apparaît peu à peu un sentiment appelé « honte de soi » (ou auto-odi), sachant que ce n’est pas seulement notre langue qui est dévalorisée, mais, à travers elle, notre lignée, notre région et notre culture.

3) Ce conflit entre « langue haute » et « langue basse » (les linguistes parlent de « diglossie ») provoque une redoutable tension chez la personne concernée.

« Son identité profonde, attachée à sa langue maternelle, s’oppose à l’identité sociale qu’elle a dû se construire en adoptant la langue dominante et en se forgeant une « néo-identité«  », précise Pierre Boquel. Il en découle un conflit intérieur où se mêlent angoisse de dépersonnalisation, perte du sentiment d’appartenance et refoulement des émotions.

4) Certaines personnes surmontent assez bien cette discordance, d’autres non.

« Toute action qui fait »agir les unes contre les autres différentes aires de sa personnalité tend à rendre fou (c’est-à-dire schizophrène)« , écrit Pierre Boquel en citant Searles, l’un des psychanalystes auxquels il se réfère. Dans cette situation, le « paradoxe identitaire » peut être corrélé à des pathologiques mentales.

Pour découvrir les cinquième et sixième conclusions, et la suite , rendez-vous sur l’article original de Michel FELTIN-PALAS

Retrouver Michel sur Facebook : @michel.feltin.9

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