Lorsque cet article fut écrit initialement, c’était début Juillet dernier. Son titre original était alors : « La 5e puissance économique du monde a peur d’un tildé« .
Nous voilà quatre mois plus tard : cette puissance économique n’est plus que 7ième et elle n’a, semble t-il, plus peur du tildé de Fañch.
Le Tribunal de Roazhon / Rennes a accepté, hier, sous la pression citoyenne, d’autoriser le petit Fañch à porter son vrai prénom.
#CroirePlusEnNous
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Cachez moi ce tildé que je ne saurais voir !
D’abord rappelons rapidement les faits. Donc un jeune couple du Penn ar Bed (Finistère) vient d’avoir un bébé. Et souhaite donner à son petit garçon le prénom breton de Fañch.
Et là tout bascule ! C’est le drame !
Vous voyez cette petite ondulation sur le n de Fañch? Ce petit truc ~ est un tildé. Ainsi les Scandinaves ont des petits ronds sur certaines lettres et d’autres barrées. De même les Français ont des cédilles sous le c et des tréma sur le i. Les Espagnols et les Bretons ont parfois un tildé sur le n.
Or la France, pays auto-proclamé des Droits de l’Homme refuse à un de ses nouveaux Citoyens ce minuscule signe. Donc il semblerait que ces Droits soient différents selon l’Homme que vous êtes.
Ainsi le pays auto-proclamé des Lumières ne semble plus éclairer partout. Sans doute un peu moins parfois dans cette péninsule bretonne. Tellement lointaine de leur centre névralgique de commandement. Finalement comme dans les autres coins de cet Hexagone devenu trop grand. Où une force centrifuge entraîne tout vers le centre.
Cet état centralisateur qui aime à se draper dans son exception culturelle, mais refuse toute exception aux autres.
Démocratie et vivre-ensemble.
C’est étonnant la faculté que possèdent certains ! Plus ils parlent des Droits de l’Homme et moins ils les respectent. Principe des vases communicants sans doute. Plus ils nous inoculent leur vivre-ensemble, et plus ils donnent à certains la preuve de l’inverse.
Un état moderne, comme il en existe tant en Europe, ne devrait pas craindre des siens certains signes distinctifs. Ou alors, si la cinquième puissance économique du monde, une des grandes puissances militaires internationales, craint de voir quelques centaines de nouveaux-nés arborer un tildé sur une seule lettre de leur prénom; c’est que cet état est bien faible.
Refuser qu’un bébé breton porte un prénom breton dans sa rigueur linguistique est une preuve de grande faiblesse. C’est une décision totalement rétrograde, conservatrice. Un repli sur soi et une négation ethnique.
En quoi le petit signe sur une seule lettre pourrait porter atteinte à l’intégrité, à la souveraineté de l’État ?
Aucune logique avec ce tildé.
L’administration dont dépend la réalisation des panneaux routiers accepte le tildé. Mais l’administration dont dépend l’orthographe des prénoms à l’état civil ne l’accepte pas. Mettez donc un peu d’ordre dans votre tentaculaire et ingérable administration.
Peut-on, oui ou non, écrire nos noms de lieux et nos prénoms dans notre langue bretonne ?
Devenez logiques !
Acceptez le ñ tildé partout ou refusez-le une fois pour toutes, partout.
Et l’Europe ?
Dans une Europe diverse et de plus en plus multiculturelle. Quand les moyens de communication nous confrontent chaque jour avec l’autre. Dans ce grand brassage international où toutes les langues se parlent. Il reste un état hexagonal, forgé, parfois violemment, de peuples différents, qui s’arc-boute encore sur de vieilles conceptions.
Non, le tildé utilisé dans la langue bretonne ne menace en rien l’état francais (désolé de ne pas mettre de cédille, je ne la trouve plus sur mon clavier !).
L’État central devrait vivre dans son époque, le XXIe siècle. C’est vrai que de tristes esprits affirment que cet état a toujours une guerre de retard.
Il n’y a plus que les pensées extrêmes qui soient encore à ce stade d’arriérisme culturel et de pensée unique. Aucun Démocrate véritable ne peut soutenir à notre époque une telle bêtise. En Turquie peut-être. Dans une dictature sans doute.
Mais pas dans le pays de Droits de l’Homme n’est-ce pas ?