Certains amoureux sincères du français ne partagent pas mon attachement pour les autres langues de France. Ce petit conte leur est destiné. (1)
Imaginez…
Imaginez. Nous sommes en 2219 et l’Union européenne a beaucoup progressé. Elle est devenue un Etat unifié doté d’une langue commune : l’anglais.
Imaginez. Désormais, seule la langue de Shakespeare a droit de cité à l’école, à l’université, dans les administrations comme dans les entreprises.
Imaginez. Tous les élus, tous les patrons, tous les avocats, tous les journalistes, tous les artistes s’expriment en anglais.
Imaginez. A l’école, au collège, au lycée, à l’université, on n’enseigne plus à nos chères têtes blondes Molière et Balzac, mais Dickens et Kipling. En histoire, on ne leur parle plus de Louis XIV et de Napoléon, mais d’Henri VIII et de Cromwell.
Imaginez. Dans les cours de récréation, les enfants surpris à utiliser le français sont punis. Les instituteurs expliquent à leurs parents qu’à la maison, il est temps de parler anglais et non plus « patois » : il y va de la réussite de leur progéniture.
Imaginez. L’abbé Gregor qui, en 2119, a écrit un rapport sur « la Nécessité et les Moyens d’anéantir les Patois et d’universaliser l’Usage de la Langue anglaise » vient de faire son entrée au Panthéon des grands hommes européens. A cette occasion, il a été qualifié d’« éveilleur de l’avenir » par le ministre de la Culture de l’Union.
Imaginez. L’article 2 de la Constitution européenne est ainsi rédigé : « la langue de l’Union est l’anglais » …
Poursuivez la lecture de mon article directement sur l’original à retrouver ici dans les colonnes de L’Express.
Dessin de Michel ITURRIA
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