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Les statues de quatre magistrats bretons furent détruites par le pouvoir central dans les années 60.
En effet, jusqu’aux années 60, la façade principale du Parlement de Bretagne était orné de quatre superbes statues monumentales d’éminents magistrats bretons.
Et puis, à l’occasion de travaux, elles « disparurent » … Selon les informations, elles auraient discrètement été détruites à coups de masse.
Elles avaient été inauguré en grand apparat en 1843.
Alors qui sont donc ces quatre magistrats bretons qui dérangeaient tant que cela ?
Bertrand d’Argentré, juriste breton (1519-1590)
Pierre d’Argentré jouera un rôle très important dans les transactions qui aboutirent à l’édit (sans valeur juridique valide) de 1532 qui vit le Royaume de France prendre possession illégalement de la Bretagne indépendante.
Bertrand d’Argentré sera Sénéchal de Bretagne jusqu’à la perte de l’indépendance. C’est également à Bernard d’Argentré que l’on doit la Nouvelle Coutume de Bretagne, alors la principale source juridique de Bretagne. Par ailleurs, il possède une des plus belles bibliothèques d’Europe à l’époque. Enfin, il écrira une Histoire de Bretagne contestant la nature des relations entre les deux pays, la Bretagne et la France. Cela lui vaudra d’être censuré par le roi Henri III, et son ouvrage original devra se lire sous le manteau.
Louis René Caradeuc de La Chalotais (1701-1785)
D’abord Avocat Général au Parlement de Bretagne en 1730. Puis Procureur Général dès 1752.
En 1763, les États de Bretagne entre en conflit ouvert avec le Duc d’Aiguillon, Gouverneur de l’état central (il serait aujourd’hui préfet de région administrative). En effet, les États de Bretagne refusent de voter de nouveaux impôts imposés par Paris. Le Parlement de Bretagne interdit la levée de ces impôts et Louis René Caradeuc de La Chalotais prend la tête du mouvement de rébellion contre le pouvoir central. De Paris, le roi de France fait révoquer cet arrêt des autorités bretonnes, qui alors démissionnent dans leur quasi totalité.
Louis René Caradeuc de La Chalotais sera arrêté et emprisonné à Sant Malo.
Puis transféré au Château du Taureau en baie de Montroulez / Morlaix. Étant Procureur de Bretagne, il ne pourra pas être jugé par le pouvoir central. En effet, conformément à la Coutume de Bretagne, un Procureur de Bretagne ne peut être jugé que par le Parlement de Bretagne.
Plus tard, il sera transféré à la Bastille (Paris), puis dans d’autres geôles françaises. Finalement, le pouvoir français pliera devant l’insistance du Parlement de Bretagne en 1775 et Louis XVI libérera le Procureur de Bretagne Louis René Caradeuc de La Chalotais
Pierre Jean Baptiste Gerbier (1725-1788)
Ce magistrat breton était né à Roazhon / Rennes et son père déjà était Procureur de Bretagne. Il devint Avocat à vingt huit ans et plaida de grandes affaires. Puis il fut Avocat au Parlement de Paris dès 1745.
Source : www.wiki-rennes.fr
Charles Bonaventure Marie Toullier est né à Dol le 21 Janvier 1752 et il décèdera à Roazhon / Rennes le 19 Septembre 1835.
Il commencera ses études en Normandie à Caen. Puis ce sera Roazhon, Oxford et Cambridge. Il s’attirera, lui aussi, les foudres de l’état central, pour avoir défendu quelques accusés pour motifs politiques. Pour cela, il échappera de peu à l’exil.
En 1960, « sur ordre » on détruit quatre statues de Juristes et Procureurs Généraux de Bretagne au Parlement de Bretagne, et en 2020, l’état central veut imposer au même endroit une statue de Louis XIV, l’un des plus terribles destructeurs de la Bretagne et de son économie au XVIIe siècle.
Notre question est simple et double :
Qui a donné l’ordre de détruire ces statues de magistrats bretons
et pourquoi ?
Autres sources :
Notre Confrère ABP Agence Bretagne Presse publiait dès 2006 quelques photos de ces statues.
https://abp.bzh/mysterieuse-disparition-des-statues-des-grands-juristes-bretons-au-parlement-de-bretagne-de-rennes-4255
1 commentaire
Attention à la confusion des prénoms, ce n’est pas « Bernard » mais bien Bertrand d’Argentré, comme dans le titre.