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Pierre sèche et biodiversité
A l’heure où la biodiversité fait la une de nombreux media, non par simple phénomène de mode mais par impérieuse et urgente nécessité, intéressons-nous au thème pierre sèche et biodiversité….
La pierre sèche, technologie architecturale ancestrale et universelle, présente la particularité de n’avoir recours à aucun liant (terre, chaux, sable, ciment) ; elle repose sur le bon choix des pierres utilisées, et sur quelques règles qui permettront d’ assurer l’équilibre, la stabilité et la durabilité de l’ouvrage édifié.
A l’origine les ouvrages en pierre sèche utilisaient les pierres récupérées dans les champs ou sur les parcelles destinées à la culture ou à l’élevage. Ce qui présentait l’avantage de réutiliser des éléments « inutiles » en leur donnant une seconde vie sans avoir à les évacuer et l’intérêt de préserver les écosystèmes locaux.
Inscrite en 2018 au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO, la pierre sèche au fil du temps s’est structurée et a élaboré des règles de l’art qui assurent la pérennité des ouvrages et leur adéquation à leur environnement.
En quoi la pierre sèche présente-t-elle des atouts face aux défis climatiques de notre époque ?
Par leur construction qui laisse des interstices entre les pierres utilisées, les ouvrages en pierre sèche ont une capacité de drainage qui permet le ruissellement des pluies. L’humidité résiduelle abrite quantité d’éléments nutritifs nécessaires à certaines espèces d’oiseaux, de petits rongeurs et autres animaux.
On y trouve ainsi des mammifères (hérissons, musaraignes), des lézards et des orvets sont courants dans les murs en pierres sèches. Dans les nombreuses cavités et fissures, on trouve aussi des abeilles sauvages.
Les interstices entre les pierres servent à la fois de gîtes, de refuge et de lieu de reproduction à certaines espèces. Enfin, ils servent de support à une végétation tout à fait particulière, dite « maigre ». Certaines des plantes qui se plaisent dans cet environnement propice à leur évolution sont parfois comestibles (nombril de Vénus).
Les surfaces extérieures chauffées par le soleil procurent une température recherchée par de nombreuses espèces animales telles que punaises et fourmis. D’innombrables espèces d’insectes, arachnéens, et acariens y vivent tout au long de l’année.
Parallèlement, les murs de pierres sèches sont un milieu favorable à l’installation d’une cinquantaine d’espèces de lichens/mousses appréciées d’escargot très spécifiques.
Enfin, oiseaux insectivores et carnivores
Depuis les années 2000 le monde scientifique s’intéresse au comportement, à la résistance et à l’écobilan des murs de soutènement en pierre sèche. Les publications démontrent que la construction en pierre sèche est particulièrement adaptée à la modernité et aux enjeux du XXIème siècle.
On observe une prise de conscience progressive des milieux professionnels (architectes, paysagistes, artisans…), des élus (communautés de communes, parc naturels régionaux…) et des associations. Un effort important reste néanmoins à faire pour assurer dans notre région un enseignement adapté pratiquement inexistant à ce jour pour répondre aux besoins des jeunes générations intéressées par le développement durable et écoconstruction..
Depuis sa création en 2021 le Réseau Pierre Sèche Finistère s’efforce par ses actions de sensibiliser aux atouts présentés par la pierre sèche pour répondre aux enjeux environnementaux et économiques de notre société.
Contact : reseau.pierre.seche29@gmail.com
Photo : Réseau Pierre Sèche Finistère