animaux domestiques spécifiques à la Bretagne

Les animaux domestiques spécifiques à la Bretagne

de NHU Bretagne

Les races d’animaux domestiques spécifiques à la Bretagne

La Bretagne, pays riche en patrimoine, abrite plusieurs races d’animaux domestiques spécifiques, appelées « races autochtones ». Une race autochtone est une population d’animaux domestiquée dans un pays particulier, adaptée aux conditions climatiques et aux besoins agricoles locaux. Ces races ont souvent une longue histoire et jouent un rôle important dans les traditions agricoles et culturelles de la Bretagne.

Au fil des siècles, certaines de ces races d’animaux domestiques spécifiques à la Bretagne ont frôlé l’extinction, souvent en raison de l’industrialisation de l’agriculture qui privilégiait des races plus productives. Grâce à des efforts de conservation entrepris dès les années 1970, plusieurs d’entre elles ont été sauvées de la disparition. L’objectif de cet article est de faire un tour d’horizon de ces races uniques, leurs origines, et leur statut actuel.

La vache bretonne Pie-Noir : emblème de la Bretagne

Probablement la plus connue des races bovines bretonnes, la vache bretonne Pie-Noir est un véritable symbole de la Bretagne. Originaire de Bretagne occidentale, cette petite vache noire et blanche est particulièrement adaptée aux pâturages humides et aux sols pauvres de cette région.

Qui dit Pie noir ne veut pas dire obligatoirement de couleur noire.
Bien sûr, quand on évoque la vache bretonne Pie noir, les couleurs de référence sont immédiatement le Gwenn ha Du qui nous viennent à l’esprit. Donc une vache bretonne aux couleurs nationales, le blanc et le noir.

Mais une vache de la race bovine Pie noir peut aussi avoir une robe d’autres teintes : noire, pie-rouge, froment, voire glazig !
Dans les années 1860, la Pie noir, une des plus petites vaches du monde, a un effectif de près d’un million de têtes dans le monde. En effet, la Bretagne a exporté sa vache Pie noir un peu partout : Cuba, Amérique du sud, Maghreb, France, Caucase …
Après la deuxième guerre mondiale, l’effectif de la vache bretonne Pie Noir a chuté vers 400 000 animaux, et dans les années 70, il n’en existe plus qu’environ 300 individus, au bord de l’extinction.
Cette petite vache bretonne sera sauvée de cette disparition programmée grâce à ses qualités irremplaçables : qualité du lait incomparable, précocité sexuelle, vêlage facile, fertilité, frugalité alimentaire, vache tous terrains …

Des efforts de préservation ont permis à la vache Pie-Noir de retrouver une place dans les fermes bretonnes, où elle est appréciée pour la qualité de son lait riche en matière grasse, idéal pour la production de beurre. Aujourd’hui, elle compte environ 2 000 têtes, principalement dans les départements du Finistère et du Morbihan.

Le plu petit mouton du monde : le Mouton d’Ouessant / Eusa – @DenisDouklan

Le mouton breton d’Ouessant : le plus petit mouton du monde

Le mouton d’Ouessant est connu pour être l’un des plus petits moutons au monde, avec une hauteur au garrot ne dépassant pas cinquante centimètres. Originaire de l’île d’Ouessant / Enez Eusa, au large des côtes du Finistère, ce mouton rustique est parfaitement adapté aux conditions difficiles de la vie insulaire : vent, humidité et pâturages pauvres.

Dans les années 1920, le mouton d’Ouessant était sur le point de disparaître, mais grâce à des éleveurs passionnés, la race a été sauvegardée. Aujourd’hui, elle est principalement élevée par des amateurs et des passionnés, ainsi que dans des parcs pour l’entretien écologique des espaces verts.

Le Cheval breton – @christels

Le cheval de trait breton : puissant et polyvalent

Le cheval de trait breton est l’une des races de chevaux les plus célèbres de l’Hexagone. Originaire des montagnes de Bretagne, ce cheval de grande taille et robuste a longtemps été utilisé pour les travaux agricoles, mais aussi pour le transport et l’armée.

À l’ère de la mécanisation agricole, le cheval breton a failli disparaître, mais il a été réhabilité pour son utilisation dans les loisirs, la sylviculture et le tourisme. Il existe deux sous-types de cette race de cheval breton : le Postier Breton, plus léger et rapide, et le Trait Breton, plus massif et puissant.

La Chèvre des fossés – @Écomusée de la Bintinais

La chèvre des fossés : une race rustique

La chèvre des fossés est une race ancienne, présente autrefois dans toute la partie occidentale de l’Hexagone. Adaptée aux paysages bocagers de la Bretagne, elle est particulièrement rustique et capable de vivre en semi-liberté.

Menacée d’extinction dans les années 1970, la chèvre des fossés a été sauvée par des programmes de conservation qui ont permis de relancer sa population. Elle est désormais présente dans plusieurs fermes en Bretagne, où elle contribue à l’entretien naturel des terres.

Poule bretonne Coucou de Rennes / Roazhon – @barskefranck

La poule bretonne Coucou de Rennes : une fierté locale

La poule Coucou de Rennes est une race de poule originaire de la région de Rennes / Roazhon. Son plumage gris rayé, rappelant les couleurs d’un coucou, lui a donné son nom. Elle est particulièrement connue pour la qualité de sa chair tendre et savoureuse.

Après avoir été quasiment abandonnée à la fin du XXe siècle, la poule bretonne Coucou de Rennes a été relancée dans les années 1980 grâce à des éleveurs passionnés et à l’École Nationale Supérieure Agronomique de Rennes / Roazhon . La poule Coucou de Rennes est aujourd’hui élevée pour sa viande, mais aussi pour ses œufs de couleur crème.

Vache bretonne Froment du Léon – @Écomusée de la Bintinais

La vache bretonne Froment du Léon : une race laitière à préserver

La vache Froment du Léon tire son nom de la région du Léon, dans le nord du Finistère. Elle est reconnaissable à sa robe fauve et à ses cornes en forme de lyre. Cette vache bretonne Froment du Léon est réputée pour son lait riche et savoureux, autrefois utilisé pour la fabrication du beurre breton.

Victime de l’industrialisation agricole, la vache Froment du Léon a bien failli disparaître dans les années 1960, mais des initiatives locales ont permis de préserver quelques troupeaux. Aujourd’hui, cette race est en lente reprise, notamment grâce à l’engouement pour les produits laitiers traditionnels.

Porc blanc de l’ouest – @mangeons-loacl.bzh

Le porc blanc de l’ouest : un retour grâce aux efforts locaux

Le porc blanc de l’ouest est une race porcine traditionnelle, autrefois très présente dans les fermes bretonnes. Ce cochon à la robe blanche est particulièrement apprécié pour la qualité de sa viande, notamment dans la production de charcuterie.

Dans les années 1980, il ne restait qu’une centaine de porcs blancs de l’ouest en Bretagne. Grâce à des projets de conservation menés par des agriculteurs bretons, cette race a pu être sauvée. On retrouve désormais le porc blanc de l’ouest dans certaines fermes, notamment en production biologique.

Mouton Landes de Bretagne – @NhuBretagne

Le mouton breton Landes de Bretagne : un mouton rustique

Le mouton des Landes de Bretagne est une race rustique, originaire des zones bocagères de Bretagne. Cette race ovine était autrefois utilisée pour l’entretien des landes et des pâturages pauvres, mais elle a vu ses effectifs chuter drastiquement avec la modernisation de l’agriculture.

Aujourd’hui, grâce à des efforts de sauvegarde, ce mouton Landes de Bretagne est de plus en plus utilisé dans des projets de pâturage écologique, notamment dans les zones protégées. Le mouton Landes de Bretagne (auparavant nommé Mouton breton) n’est pas à proprement parler une race à viande. En effet sa croissance est plutôt lente, ce qui ne correspond pas aux standards de l’agriculture intensive. Mais le Landes de Bretagne est très rustique et produit une viande savoureuse.

La vache Nantaise – @RacesDeBretagne

La vache bretonne Nantaise : une race à valoriser

Cette petite vache Nantaise est une autre race bovine bretonne menacée d’extinction dans les années 1970. Originaire du sud de la Bretagne, elle était autrefois utilisée pour la production de lait et de viande. Elle est robuste et bien adaptée aux conditions climatiques locales.

Après avoir frôlé la disparition, la vache Nantaise est en cours de revalorisation, notamment grâce à des éleveurs engagés dans la préservation des races locales. Elle est aujourd’hui prisée pour la qualité de sa viande, tendre et savoureuse.

Dans les années 1970, il ne restait que quelques dizaines de vaches Nantaises.
Aujourd’hui, la population a augmenté avec environ 400 individus, principalement grâce aux actions de sauvegarde menées par des agriculteurs engagés.

Mouton de Belle Île / Ar Gerveur – @ Mangeons-Local.bzh

Le mouton breton de Belle-Île : une race insulaire unique

Le mouton de Belle-Île est une race ovine insulaire, originaire de Belle-Île-en-Mer, au large du Morbihan. Ce mouton rustique est adapté aux conditions difficiles difficiles de l’île bretonne, avec des pâturages maigres et un climat humide et venteux.

Bien qu’elle ait failli disparaître dans les années 1970, le mouton de Belle Île / Ar Gerveur a été préservée grâce à des actions locales. Elle est aujourd’hui principalement utilisée pour l’entretien écologique des paysages de l’île et est également appréciée pour la qualité de sa viande.
Le mouton de Belle-Île est également réputé pour sa prolificité. En effet, les brebis ont très généralement deux agneaux, voire parfois trois, et même quatre à l’occasion.

Vache Armoricaine

La vache bretonne Armoricaine : une survivante

La vache Armoricaine est une race bovine originaire des Côtes d’Armor, utilisée autrefois pour sa polyvalence : travail, lait et viande. Cependant, avec l’arrivée des races spécialisées, elle a été progressivement délaissée.

Dans les années 1970, elle ne comptait plus qu’une cinquantaine de têtes. Des efforts de conservation ont permis de la sauver de l’extinction, et elle est aujourd’hui élevée pour la production de viande, appréciée pour sa tendreté et sa saveur.

Poule Noire de Janzé / Gentieg

La poule bretonne Noire de Janzé : une race ancienne

Originaire de la région de Janzé / Gentieg, la poule Noire de Janzé est une race ancienne, autrefois répandue dans les fermes bretonnes, surtout de l’est du pays. La poule Noire de Janzé est caractérisée par son plumage noir brillant et sa capacité à pondre des œufs de qualité.

Cette race de poule bretonne a connu un déclin important au cours du XXe siècle, mais elle est en cours de redécouverte grâce à des programmes de sauvegarde. La poule Noire de Janzéest aujourd’hui élevée dans un cadre local pour la production d’œufs et de viande.

Épagneul Breton – @Osmoss

Le chien Épagneul breton : un chien de chasse polyvalent

L’Épagneul breton est sans doute l’une des races de chiens les plus populaires de Bretagne. Ce chien de chasse est mondialement connu pour sa polyvalence, son intelligence et son caractère affectueux. Originaire des environs de Kallag, l’Épagneul breton est utilisé pour la chasse au gibier à plumes.

L’Épagneul breton est aujourd’hui le chien breton le plus exporté à l’étranger, où il est apprécié pour ses multiples qualités de chien de chasse.

Chien Griffon Fauve de Bretagne – @Alephalpha

Le chien Griffon Fauve de Bretagne : un chasseur déterminé

Le Griffon Fauve de Bretagne est une race ancienne, apparue dès le Moyen Âge en Bretagne. Utilisé autrefois pour la chasse au gros gibier comme le loup et le sanglier, il est aujourd’hui principalement employé pour la chasse au cerf et au chevreuil. Il est apprécié pour son endurance, sa ténacité, et son excellent flair.

Ce chien à la robe fauve est aussi un compagnon fidèle, bien qu’il soit parfois décrit comme ayant un caractère assez indépendant. Après la quasi-disparition du Griffon Fauve de Bretagne au début du XXe siècle, des passionnés ont relancé la race dans les années 1940. Aujourd’hui, le Griffon Fauve de Bretagne est bien implantée dans l’Hexagone, notamment en Bretagne, son pays d’origine, où elle est toujours appréciée pour ses qualités de chasseur polyvalent.

Chien Basset Fauve de Bretagne

Le chien Basset Fauve de Bretagne : un petit chien plein de vitalité

Le Basset Fauve de Bretagne est une version plus petite du Griffon Fauve de Bretagne, mais il n’en est pas moins un excellent chien de chasse. Ce chien de petite taille, au pelage fauve et à la silhouette allongée, est un spécialiste de la chasse au lapin et au lièvre.

Très dynamique et intrépide, le Basset Fauve de Bretagne est également un excellent compagnon pour les familles grâce à son tempérament amical et joyeux. La race a, comme le Griffon Fauve de Bretagne, failli disparaître dans les années 1950, mais elle a été sauvée grâce à des éleveurs passionnés. Aujourd’hui, le Basset Fauve de Bretagne est un chien prisé tant pour ses qualités de chasseur que pour son caractère attachant. Il est largement présent en Bretagne et dans d’autres régions européennes, où il est apprécié pour sa polyvalence et son agilité.

Les animaux domestiques spécifiques à la Bretagne

Les races autochtones de Bretagne représentent un patrimoine vivant, riche en diversité et en histoire. Ces animaux, adaptés à leur environnement et aux pratiques agricoles traditionnelles, ont souvent frôlé l’extinction, mais grâce à des efforts de conservation, ils sont encore présents aujourd’hui. La Bretagne peut être fière de ses races spécifiques, véritables trésors patrimoniaux vivants, qui témoignent de l’importance de préserver la biodiversité locale et les savoir-faire traditionnels.

Quelques sources :
Écomusée de la Bintinais
Races de Bretagne
www.mangeons-local.bzh

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