Depuis plusieurs années, nous faisons face à une pression croissante d’insectes invasifs en Bretagne.
Ces insectes représentent un danger réel. Ils menacent l’agriculture, la biodiversité locale, mais aussi la santé humaine. Le réchauffement climatique et les échanges internationaux favorisent leur prolifération. Voici cinq insectes exotiques devenus envahissants en Bretagne.

Sommaire
Le frelon asiatique : le fléau des abeilles bretonnes
Origine et arrivée en Bretagne
Le frelon asiatique (Vespa velutina) a été observé pour la première fois en France en 2004. Il aurait été introduit accidentellement via des poteries importées de Chine. En Bretagne, il est désormais bien implanté, notamment dans les zones urbaines et rurales.
Pourquoi est-il dangereux ?
Ce frelon s’attaque en priorité aux abeilles. Il peut décimer une ruche en quelques jours. Il se nourrit aussi d’autres insectes pollinisateurs. Sa présence déséquilibre les écosystèmes et aggrave le déclin des abeilles. Pour les apiculteurs bretons, c’est une menace constante.
Un risque pour l’humain ?
Le frelon asiatique n’est pas naturellement agressif. Mais s’il se sent menacé, notamment près de son nid, il peut attaquer. Ses piqûres sont douloureuses et potentiellement dangereuses pour les personnes allergiques.
Comment lutter contre le Frelon asiatique ?
La lutte passe par la destruction des nids au printemps et en été. Des pièges sélectifs peuvent aussi aider à réguler la population sans nuire aux autres insectes.

Insectes invasifs en Bretagne : la punaise diabolique, un cauchemar pour les jardiniers bretons
Une punaise venue de loin
La punaise diabolique (Halyomorpha halys), originaire d’Asie, est arrivée en Europe au début des années 2000. Elle est désormais bien présente dans l’ouest de la France, y compris en Bretagne.
Des dégâts sur les cultures
Cette punaise se nourrit de nombreuses plantes cultivées : tomates, poivrons, pommes, poires… Elle perce les fruits avec son rostre pour en aspirer la sève, ce qui les rend impropres à la vente.
Une invasion silencieuse
Très résistante, elle survit aux hivers bretons en se cachant dans les maisons. En été, elle devient très active et peut rapidement coloniser les jardins et les serres.
Aucune prédation naturelle locale
En Bretagne, elle n’a pas encore de prédateurs naturels efficaces. C’est pourquoi elle se multiplie rapidement, au détriment de l’agriculture locale.

Le capricorne asiatique : une menace pour les forêts bretonnes
Un coléoptère destructeur
Le capricorne asiatique (Anoplophora glabripennis) est un insecte originaire de Chine. Il a été introduit accidentellement par les emballages en bois non traités. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des ravageurs forestiers les plus dangereux.
Fort heureusement, comme tout invasif venant du sud ou de l’est, il n’est pas encore vraiment observé en Bretagne.
Son entrée en Bretagne serait catastrophique pour la forêt bretonne.
Quels arbres sont menacés ?
Ce capricorne s’attaque aux feuillus : érables, bouleaux, peupliers, hêtres… Autant d’essences très présentes dans les forêts bretonnes. Les larves creusent des galeries dans les troncs, provoquant un affaiblissement, voire la mort des arbres.
Un insecte difficile à détecter
Les infestations sont souvent découvertes trop tard, lorsque l’arbre est déjà condamné. Une vigilance accrue est donc nécessaire, notamment autour des ports et zones logistiques.
Des zones sous surveillance en Bretagne
Bien que peu répandu pour l’instant, il existe un risque d’implantation durable en Bretagne. Des mesures de surveillance ont été mises en place, notamment à proximité de Kemper, Brest, Rennes / Roazhon et en Loire Atlantique.

Insectes invasifs en Bretagne : la mouche du cerisier, un ennemi discret mais redouté
Un insecte déjà présent en Bretagne
La mouche du cerisier (Rhagoletis cerasi) est originaire de l’est de l’Europe. Elle est bien présente dans l’Hexagone depuis plusieurs décennies. Toutefois, elle se propage rapidement dans les zones à cerisiers, comme la Bretagne.
Quels dégâts provoque-t-elle ?
Cette petite mouche pond ses œufs dans les cerises. Les larves s’y développent, rendant les fruits impropres à la consommation. Pour les arboriculteurs et les particuliers, c’est une catastrophe à chaque printemps.
Une lutte difficile
Les traitements chimiques sont de moins en moins utilisés, notamment dans les jardins familiaux. Des pièges à phéromones permettent une détection précoce. Mais une lutte biologique durable reste à développer.
Vers un impact économique plus fort
Si sa progression se poursuit, la mouche du cerisier pourrait menacer toute la filière fruitière bretonne. Un enjeu à prendre au sérieux.
Insectes invasifs en Bretagne : le moustique tigre, un risque sanitaire en hausse
Une espèce en pleine expansion
Le moustique tigre (Aedes albopictus) est originaire d’Asie. Il est arrivé en France dans les années 2000. Sa présence en Bretagne a été confirmée depuis 2022, notamment dans les départements du sud comme le Morbihan et la Loire-Atlantique.
Un vecteur de maladies
Ce moustique peut transmettre des virus comme le chikungunya, la dengue ou le zika. Jusqu’ici, aucun cas autochtone n’a été signalé en Bretagne. Mais avec le changement climatique, les risques augmentent chaque année.
Comment le reconnaître ?
Petit, noir avec des rayures blanches sur les pattes et le corps. Il est surtout actif en journée, contrairement aux moustiques classiques.
Des gestes simples pour limiter sa propagation
Éliminer les eaux stagnantes (soucoupes, gouttières, seaux…), couvrir les réserves d’eau, et signaler sa présence sont des moyens efficaces pour contenir son expansion.
Une biodiversité bretonne fragilisée
Ces insectes ne sont pas là par hasard. Le réchauffement climatique, l’intensification des échanges commerciaux et les pratiques agricoles favorisent leur implantation. En Bretagne, ces espèces invasives perturbent les équilibres écologiques. Elles concurrencent ou éliminent les espèces locales. Certaines affectent aussi la santé humaine et l’économie locale.
La prévention reste le meilleur outil : surveiller, signaler, sensibiliser. Les citoyens, les collectivités et les scientifiques doivent travailler ensemble pour protéger la biodiversité bretonne.
Cinq insectes invasifs en Bretagne
Les insectes invasifs ne sont pas une fatalité. Avec une bonne connaissance, une vigilance collective et des gestes simples, il est possible de limiter leur impact. En Bretagne, la mobilisation est en marche. Mais il faut aller plus loin. Chacun peut agir, à son échelle, pour préserver nos jardins, nos forêts, nos cultures… et notre santé.
Crédits photos :
Frelon @DerWeg
Punaise : @Hectonichus
Mouche : @©entomartIn