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La ministre Blanquer.
C’est un triste symbole. Déjà réduit à la portion congrue en France, l’enseignement des langues dites « régionales » risque de régresser encore un peu plus.
En cause ?
Le sort que leur réserve Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, dans le cadre de sa réforme du bac. C’est bien simple : dans la première mouture du texte, toutes les évolutions ou presque les concernant allaient dans le mauvais sens.
En voici quelques exemples.
Pour un lycéen, l’intérêt « comptable » d’étudier la langue historique de sa région en option allait fortement diminuer. Jusqu’ici, quand un jeune Montpelliérain décrochait un 20/20 en occitan-langue d’oc – hypothèse d’école -, il augmentait sa moyenne générale de 0,5 point. Telle qu’était prévue la réforme, cela ne lui aurait plus rapporté que 0,2 point.
Le handicap relatif dont elles souffraient déjà à l’égard des langues anciennes allait s’accentuer.
Demain, en effet, seuls le latin et le grec pourront être retenus parmi les options qui « rapportent » quand l’élève obtient une note supérieure à 10.
Enfin, il n’était plus possible de présenter l’épreuve du bac en langue régionale en candidat libre. Or cette possibilité était décisive pour les jeunes qui habitent ou étudient trop loin des rares lycées où ces langues sont enseignées.
De funestes mesures …
Un peu partout en France, ces funestes évolutions ont évidemment alarmé les amoureux des langues minoritaires, qui ne cessent de protester et de manifester depuis plusieurs mois (ils le feront encore le dimanche 17 à Toulouse). Avec un certain succès puisque, tout récemment, Jean-Michel Blanquer a consenti un effort en faisant entrer les langues régionales parmi les « enseignements de spécialité ».
Conséquence concrète : « Un élève pourra les étudier pendant quatre heures en première et six heures en terminale, et le poids de l’épreuve pourra atteindre jusqu’à 15 % de la note finale « , souligne-t-on au ministère de l’Education nationale.
Où l’on insiste sur une autre avancée de la réforme …
« Auparavant, il fallait impérativement être inscrit dans la filière L pour bénéficier du meilleur coefficient. Désormais, cette possibilité sera ouverte à tous les lycéens. » Enfin, on laisse entendre que l’interdiction pour un élève de passer une épreuve en candidat libre pourrait être assouplie. « La question n’est pas encore tranchée« , assure-t-on.
Lisez la suite de mon article sur l’original paru dans L’Express.fr
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Preder evit Blanquer a berzh Albert CAMUS, priz Nobel Lennegezh.
« La vraie démocratie c’est le respect de la minorité »