Ton sul ton null

Ton Sul ton null, chanter et danser pour faire voter la Loi Molac

de NHU Bretagne
Publié le Dernière mise à jour le

En langue française …

Ton Sul Ton Null est un duo constitué de Neven Le Pennec et de moi-même, Rodéric Halleguen.

Ou plutôt Lors Jereg pour les réseaux sociaux.
L’idée au départ, c’est d’adapter le concept de « La Chanson du dimanche », que nous écoutions il y a dix ans, en breton. C’est une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment. Mais je sais que je ne suis pas le seul à y avoir pensé !

Neven est à Brest et moi à Rennes. En début d’année, on a commencé à répéter ensemble, pour un tout autre projet. Mais la distance a rendu les choses compliquées. On s’est dits qu’on était meilleurs quand on ne se prenait pas la tête.

Le concept de Ton Sul Ton Null tombait à pique !

Le principe, c’est de poster régulièrement le dimanche une chanson en breton, avec des paroles nouvelles. On est un peu plus libre que le duo original : on s’accorde le droit de ne pas publier toutes les semaines, et de faire des reprises. Pour l’ambiance en revanche le concept est le même : une caméra simplement posée, un enregistrement en plein air en acoustique. Et surtout des paroles joyeuses, drôles ou ironiques.

L’actualité sur les langues régionales, avec les menaces qui pèsent sur Diwan et l’enseignement immersif en général nous a clairement portés !
Je pense que ça fait du bien aux gens de trouver ce genre de vidéo motivante. Qui plus est dans une période un peu morose de crise sanitaire et sans culture vivante.

Mais l’idée est bien d’aborder toutes sortes de thèmes !

La vidéo qu’on a postée dimanche dernier, une gavotte avec le député Paul Molac – à quelques jours du passage de son projet de loi de défense des langues régionales à l’assemblée – a beaucoup tourné ! Plus de 40 000 vues en moins de quatre jours ! On ne s’attendait pas à ce que ça marche autant. Les paroles de la chanson sont un peu moins « second degré » que dans nos précédentes chansons.

Elles évoquent l’enjeu de préserver les langues régionales dans un monde où tout tend à l’uniformisation. On ne comprend pas qu’on puisse déplorer la chute de la biodiversité – en partie à l’origine du fait que les virus se répandent facilement d’ailleurs – et en même temps dire que les langues et les cultures dites « minoritaires » n’ont qu’a se démerder toutes seules pour survivre !

Pour nous, c’est le même combat.

Condamner les « petites espèces », à terme, c’est aussi condamner les grandes. Et puis on en profite pour interpeller des personnalités : Eric Dupond-Moretti a une occasion unique de montrer qu’il ne réduit pas les langues régionales à du baragouinage comme il l’a insinué. Puis Roselyne Bachelot a une occasion unique de réhabiliter sa “pauvre grand-mère bretonne qu’on a interdit de parler sa langue”. Également Frédéric Fromet – qui a repris la chanson “Tri Martolod” sur France Inter – à l’occasion unique de se réconcilier (ou pas)  avec les Bretons en tentant une battle de gavottes !

Hag e brezhoneg …

Ton Sul Ton Null a zo un daouad savet gant Neven Le Pennec diouzh ar gitar ha me, Rodéric Halleguen

Pe kentoc’h Lors Jereg war ar rouedadoù sokial.
Ar mennozh er penn-kentañ a oa azasaat ar c’honsept “La Chanson du Dimanche” e brezhoneg. Plijout a rae deomp an daouad-mañ en doa graet berzh 10 vloaz-zo. Ar mennozh-mañ, pe un dra-bennak a seurt-se a oa em fenn abaoe un nebeud mizioù, ha gwelet em eus e oa tud all o c’hortoz ma vefe graet seurt traoù e brezhoneg.
E fin ar bloaz tremenet on oa kroget pleustriñ gant Neven evit sevel ur strollad fest-noz. Met e Roazhon emaon o chom, hag e Brest emañ Neven. Kavet on eus diaes peurlipat tonioù hep en em welet kement-se. Plijet omp bet gant ar mennoz sevel tonioù war ar prim hag enrollañ diouzhtu.

Ha mod-se on eus kroget gant Ton Sul Ton Null !

Ar pal a zo embannañ d’ar sul ur ganaouenn e brezhoneg, gant paozioù nevez-savet.
Un tamm muioc’h a frankiz on eus eget an daouad a-orin : n’em aotreañ a reomp da chom hep lakaat ur video bep sul, ha da adtapout tonioù n’int ket bet savet ganeomp. Met mod all eo ar memes pal : klask a reomp sevel kanaouennoù nerzhus, farsus pe goapaus hag enrollet war ar prim, en diavez.
Gant an doareoù niverus er sizhunioù tremenet, da lâret eo dizivizoù tapet gant ar gouarnament evit lakaat Diwan en arvar – pe ar c’helenn e brezhoneg dre-vras – on eus bet peadra da gontañ.

Met ar pal a zo komz deus a-bep seurt sujedoù ivez !

D’am soñj e ra vat d’an dud kaout un nebeud skinoù pozitivel, ha peadra da luskañ anezho, dreist-holl e-pad ur prantad diaes gant an enkadenn yec’hedel.
Disul on eus embannet un ton gavotenn gant ar c’hannad Paul Molac, un nebeud devezhioù a-raok ma vefe votet evit e raktres difenn ar yezhoù rannvroel en asamble. Skignet eo bet kalzig ! Gwelet eo bet ouzhpenn 40 000 gwech e korf a-boan 4 devezh. Ne oemp ket o c’hortoz an dra-se. Ar paozioù war an ton-mañ a zo un tamm siriusoc’h eget en tonioù on eus embannet a-raok. C’hoant on eus bet da lakaat an dud na gomzent ket brezhoneg da gomprenn perak eo a-bouez gwaranteziñ ar yezh-mañ. Evidomp, stourmañ evit ar yezhoù “bihan-niver” hag evit gwareziñ an endro a zo ar memestra. Ma vez ar spesadoù bihan da vervel, deiz mañ deiz, e varvo ar re vras ivez…

Paroles, par Ton Sul, ton null.

Evidoc’h merc’hed yaouank, ha c’hwi paotred ivez
Omp bet da wel’t ar re gozh du-hont en asamble
Evit poent int ankeniet gant ur c’hleñved er vro
Ha ne welont ket al liamm, gant kudenn an endro
Rag mont a ra war ziskar bep a spesad a zo
‘N eus ken met war an tele e weler anezho
Ha pa erru ur virus, en tu all d’ar blanedenn
‘N em ledañ a ra diouzhtu, ‘vel pa darzh ar boultrenn

Me ho ped ‘ba’ ‘n asamble, heuliit ar vroioù all

Na laoskit ket ur yezh-vrav bevan dreist d’ar re all
Bep a spesad er c’hoad-vras ‘sikour ‘n eil d’egile
Ma flastrit ar re vihan, ar re vras a varv ivez
Pa vo ken ‘met ar saozneg e-barzh beg pep hini
Ker po difenn ar galleg, e gwac’ho ar brini
Dindan gwac’hoù ar brini tremener ‘vit tud foll
O deus huñvreet ur yezh, hag ur bed fin ha foll
N’eo ket follentez ‘m eus aon, da gomz yezh ma zadoù
Ha treuzkas d’am vugale, un nebeud deus ma zraoù

Ha ma n’omp ket sikouret, e krapo an dispriz

Hag a vago dismegañs, etre Breizh ha Pariz
Aotrou Dupond-Moretti, giz ur gwir denelour
Diskouezit eo faziet, le Fur gant ho komzoù flour
Roselyne Bachelot hag a skriv war dispriz he vamm-gozh
Poent eo stourm evit cheñch liv ha difenn ar yezh-kozh
Aotrou Frederic Fromet, a gan « tri martolod »
Pedit ‘n omp war Frañs Inter, graet vo « battle gavotte »
Surwalc’h ‘p eus ket komprennet petra oemp o kontañ
‘M eump ket komzet siwazh deoc’h, na deus gwin na deus bara
Ha ma faota deoc’h un deiz, kaout ar chañs da gompren
Poent eo heuliañ Paul Molac, a votiñ al lezenn !

Traduction en langue française, par Ton Sul ton null

Pour vous les jeunes filles, vous les jeunes hommes aussi
On est allés voir les vieux, là-bas à l’Assemblée
En ce moment ils s’inquiètent d’une grave maladie
Et ne voient pas le rapport avec l’écologie
Car toutes les espèces s’éteignent l’une après l’autre
Il n’y a plus qu’à la télé qu’on peut encore les voir
Et quand arrive un virus, de l’autre côté du globe
Il se répand tout de suite, comme une traînée de poudre

Je vous prie gens de l’assemblée, suivez les autres pays

Ne laissez pas votre belle langue écraser toutes les autres
Chaque espèce dans la forêt, est là pour aider l’autre
Si vous écrasez les petites, les grandes meurent aussi…
Quand les gens n’auront plus que l’anglais à la bouche
Vous pourrez défendre le français, les corbeaux croasseront
Et sous leurs croassements, on passe vite pour des fous
Qui ont rêvé une langue, et un monde tout autour
Il n’y a pas de folie je pense à parler la langue de mes ancêtres
Et à transmettre à mes enfants un petit peu de mon être

Et si on ne nous aide pas, le mépris va grimper

Nourrissant le dédain, entre la Bretagne et Paris
Monsieur Dupond-Moretti, vous êtes un humaniste
Prouvez donc que Le Fur, se trompe sur vos belles paroles
Roselyne Bachelot qui écrit, sur le mépris de sa grand-mère
C’est le moment de changer les choses, et de défendre sa langue !
Monsieur Frédéric Fromet, vous chantez « Tri Martolod »
Invitez-nous sur France Inter, on fera une « battle gavotte » !
Peut-être n’avez-vous pas compris ce qu’on vous racontait
Hélas pour vous on ne parlait ni de pain, ni de vin
Et si vous voulez un jour avoir la chance de comprendre
Il est temps de suivre Paul Molac et de voter sa loi !

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