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Autonomie de la Bretagne.
Avec stupéfaction , je viens de lire l’interview donné par Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne administrative, au quotidien Ouest France, par lequel il nous donne sa conception de l’autonomie pour la Bretagne.
Par rapport au vœu pour l’autonomie voté en avril dernier par la région, c’est une reculade ou si l’on préfère un virage à 180 degrés.
Le dernier vœu voté par le Conseil régional de Bretagne, à l’initiative du groupe Breizh a-gleiz avait clairement opté pour l’autonomie législative. Ce vœu fut voté à l’unanimité, moins le Rassemblement National, ce qui signifie que Chesnais-Girard l’a voté.
Alors que s’est-il passé pour qu’il rejette désormais toute modification de la Constitution et donc toute autonomie en matière législative, c’est à dire dans le domaine de la loi, ou si l’on préfère, dans les matières les plus importantes ?
L’absence de modification de la Constitution signifie que nous resterons soumis en toute matière à la loi française, pour disposer, si le gouvernement y consent, d’une possibilité de modifier ou de prendre des règlements d’application, qui plus est dans le domaine très restreint que la loi réserve à la région.
La loi étendrait-elle les compétences de la région qu’il faudrait encore compter sur l’aval du gouvernement, d’une manière ou d’une autre, pour pouvoir prendre des règlements d’application. Chesnais-Girard évoque un pouvoir réglementaire délégué sous l’œil du Parlement.
La Corse, avec son statut particulier, a déjà expérimenté le pouvoir normatif délégué.
Elle a vite changé son fusil d’épaule pour exiger l’autonomie pleine et entière, c’est-à-dire l’autonomie législative. Elle passait son temps à solliciter le droit de pouvoir prendre des normes sans recevoir la moindre réponse du gouvernement.
Avec la reculade de Chesnais-Girard, nous resterons dépendants du juridisme français et nous savons trop bien que le système de pouvoir jacobin ne repose que sur la généralité de la norme. Il n’a pas évoqué la question budgétaire et fiscale, pas plus que la réunification de la Bretagne.
Pourquoi Chesnais-Girard a-t-il changé d’avis ?
Suite au vœu de la Région, a-t-il reçu les rodomontades du Pouvoir central, de ses amis du PS, ou d’autres réseaux de pouvoirs ? Car le vœu pour l’autonomie législative nécessitant une modification de la Constitution, était bel et bien révolutionnaire au sein du système jacobin.
Pour toute explication à sa reculade, Chesnais-Girard nous dit que la modification de la Constitution nous laissera dans la même situation dans quarante ans et que la situation bretonne n’est pas aussi conflictuelle que celle de la Corse.
Mais la situation bretonne ne risque pas d’être tendue, si les Bretons ne demandent rien. Et qui doit formuler une telle demande si ce n’est celui qui s’est réservé la compétence institutionnelle, c’est-à-dire lui-même ? Si la situation bretonne est loin d’être conflictuelle, c’est parce que nos élus ne demandent rien et qu’ils participent du système jacobin. Même ceux qui se sont montrés les plus offensifs comme Urvoas, se sont couchés lamentablement à l’Assemblée nationale lors de la dernière réforme territoriale lorsqu’il s’agissait de réunifier notre territoire historique.
C’est au Conseil régional de Bretagne qu’il appartient de mettre en forme juridique ce vœu, pour définir le statut particulier qui permettra à la Bretagne de prendre en charge la défense de ses intérêts fondamentaux et de mettre un terme à la spoliation généralisée que nous inflige Paris . Ce projet de statut, c’est à la Région de l’imposer à l’État central avec la pression politique adaptée (vote solennel à la région et au besoin consultation de la population). C’est ce que nous avions précisé dans le fameux « plan Marshall des langues ». Si la région bouge, le peuple suivra.
Nous n’aurions jamais que les élus que nous méritons ?
Je ne crois pas. Je pense que la responsabilité des élus est historique et que leur responsabilité première est d’émanciper la Bretagne dans tous les domaines.
Avec Chesnais-Girard, nous ne pourrons pas déroger à la loi et aux grands principes constitutionnels, pour mettre en place un véritable statut de résident.
Or le temps presse.
Nos langues disparaissent.
La politique linguistique que mène Chesnais-Girard est un échec retentissant. Après avoir perdu nos langues, notre maritimité, nous sommes en train de perdre notre territoire au bénéfice de nouveaux arrivants.
Tout s’éclaire.
Le « régionalisme » de Chesnais-Girard, c’est l’allégeance au système jacobin dont il figure parmi les bénéficiaires.
Cette reculade à le grand mérite de mettre à nue les intentions de chacun. Je conseillerais aux élus de Breizh a-gleiz qui participent au groupe de travail sur l’autonomie de quitter ce groupe avec fracas ou de se désolidariser de tout projet qui n’irait pas dans le sens du statut particulier et de l’autonomie législative.
Pour faire plier Chesnais-Girard, il faut cesser de le soutenir et clarifier les positions. Paul Molac et Christian Troadec doivent se désolidariser de lui.
Soutenir Chesnais-Girard, revient à maintenir le jacobinisme.
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