capitulation de Loïg Chesnais-Girard

Pêche bretonne : capitulation de Loïg Chesnais-Girard ?

de Bretagne Majeure
Publié le Dernière mise à jour le

Rapports de pêche entre la Bretagne et les îles anglo-normandes : capitulation de Loïg Chesnais-Girard ?

Chronique d’une capitulation annoncée ?
La question de l’accès des pêcheurs français aux eaux situées en ZEE britanniques constituait une clé importante du traité du Brexit.
Tout le monde le savait.

Le traité de la Baie de Granville.

On pouvait espérer que sa mise en application en Janvier 2021 tiendrait compte des accords préalables établis sur le secteur Anglo-normand le 4 juillet 2000, à l’issue de longues discussions entre les pêcheurs Bretons, Normands et ceux des îles de Jersey et Guernesey, connus sous le nom de Traité de la Baie de Granville.

Ce traité, mûrement réfléchi, apaisait les relations en accordant réciproquement, aux uns et aux autres, des secteurs de pêches assurant une cohabitation responsable. Après de longs siècles de conflits, il donnait donc l’exemple d’une gestion coordonnée d’un espace commun où les enjeux géopolitiques étaient tendus depuis 1216, date du traité confiant à la couronne britannique le privilège de possession de cet espace octroyé aux îles anglo-normandes.

Si le gouvernement français a entériné cet accord …

Il ne faut pas perdre de vue que ce sont les instances de pêche des régions concernées qui, seules, ont permis son élaboration.
Aussi, face à cette nouvelle interprétation remettant en cause ces accords historiques élaborés entre la Bretagne, la Normandie, et les îles Anglo-normandes, il est pour le moins étonnant de ne pas avoir entendu la moindre voix émanant de notre Président de Région dès la remise en cause de cet accord en janvier 2021… Sinon ces cris d’orfraie poussés a posteriori mi-novembre devant l’intransigeance du Parlement de Jersey.

Cette situation était largement prévisible quand on connait le réalisme habituel des Britanniques face à tout traité.
Fallait-il attendre que seul l’État français intervienne dans le débat, avec son traditionnel immobilisme et son inintérêt pour les choses de la mer ?

capitulation de Loïg Chesnais-Girard

La région Bretagne administrative et son Président Loïg Chesnais Girard s’alignent sur la position de l’état central au lieu de défendre la pêche bretonne face aux Anglais

Car la région Bretagne administrative était, dès le début des négociations, directement interpellée tant dans ses limites de voisinage que dans la défense de ses intérêts. Une réponse ferme et anticipée aurait dû se manifester. Las, nos représentants ne l’ont pas eue, s’étonnant apparemment ou naïvement de la tournure des évènements.

Cela met en cause l’absence évidente d’autonomie de la Région.

Y compris sur ce domaine régalien la concernant pourtant directement : ses eaux bordières. Elle apparait, dans cette affaire, totalement soumises aux seules décisions de Paris et, plus loin, de l’Union. Réel problème !

Cela met en cause l’irréalisme politique de notre Président de Région administrative…

Toujours en situation attentiste, se réfugiant derrière l’action de l’État. Comment se fait-il qu’il n’ait à aucun moment défendu ces accords du Traité de Granville, émanant directement des acteurs concernés, dans le cadre d’une vision responsable de la gestion des pêches sur ce secteur ?

Cela souligne le faible intérêt porté par nos responsables régionaux à l’égard des pêches bretonnes.

Pourtant secteur considéré sans doute comme secondaire pour l’économie générale de la région face au développement des activités touristiques littorales. La pêche semble déranger alors qu’elle constitue pourtant un secteur vital à notre vie économique et celle de nos sociétés littorales, à l’image dont jouit la Bretagne à l’extérieur et à l’avenir de la cohésion régionale.

Cet abandon en rase campagne est, tout simplement, intolérable !
Signifie-t-il, de la part de nos représentants, l’absence d’ambitions réelles pour la Bretagne ?
Triste spectacle !

Note de dernière minute …

Depuis l’écriture de cet article, quarante licences supplémentaires viennent d’être octroyées et sont une réelle avancée. De fait il faut reconnaitre que notre Président de Région administrative semble s’engager davantage auprès des pêcheurs depuis la semaine dernière. Mais la question soulevée est bien celle de l’affirmation d’un pouvoir régional volontaire et plus autonome vis à vis des décisions définies à Paris et Bruxelles, de sa volonté enfin de défendre les pêches bretonnes.

Pour Bretagne Majeure,
Yves LEBAHY, géographe, 25 Novembre 2021
Illustrations NHU Bretagne, carte Fleury 2011

capitulation de Loïg Chesnais-Girard

Traité de la Baie de Granville

Clauses de pêche :
– Exclusion des pêcheurs extérieurs
Permis d’accès : de Paimpol à Dielette, Jersey.
Permis d’activité : droits historiques 1996/1998
Recherche de la cohésion interne : Comité Consultatif Mixte Baie de Granville
Comité consultatif mixte pour débats et propositions
Commission administrative pour validation
États (Hexagone et Jersey) pour transcription juridique

Gestion administrative :
– Organisme de gestion :
Quatre professionnels pour chaque partie
Administration : quatre représentants Hexagone et quatre Jersey
Scientifiques : deux représentants Hexagone et un Jersey

– Questions débattues (exemples)
Suppression parcs à casiers,
Zones interdiction chalutage Minquiers et Écrehou
Suivi des règles de cohabitation
Gestion des permis d’accès

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2 commentaires

Yannick Lecerf 3 décembre 2021 - 11h39

Il n’y a pas pire que celui qui refuse d’entendre, de lire et/ou de voir les évidences!
En août dernier, j’ai eu l’occasion de remettre aux représentants du Conseil régional , du Conseil départemental et au Président de l’ Agglo de Saint Malo, un exemplaire de ma dernière publication sur l’Histoire maritime de la Bretagne (L’Océan pour horizon, Histoire maritime de la Bretagne des origines à nos jours). Dans cet ouvrage, les problèmes auxquels les armements bretons se trouvent actuellement confrontés y sont expliqués par notre héritage historique. L’impasse fait sur une véritable politique maritime nationale ne manque pas de conduire la marine bretonne et son économie vers une fin programmée. Nos écoles supérieures de la Marine Marchande invitent aujourd’hui les élèves vers des formations à la déconstruction plutôt que vers des fonctions de la passerelle (capitaine ou lieutenant au long court, Chef mécanicien). Aujourd’hui de nombreux jeunes bretons fréquentent l’Ecole supérieure de la Marine à Anvers (Belgique). Ecole qui a bien du mal à satisfaire l’attente des compagnies maritimes de l’Europe du nord.
Sans l’illusion que cette publication allait changer le cours des choses, sans même espérer une moindre réponse ce livre n’a que pour seul objectif d’informer. Ainsi il sera difficile de dire: On ne savait pas!
Bonne lecture

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Penn kaled 3 décembre 2021 - 21h43

Je salue la pertinence du commentaire précédent . L’inaction du conseil régional en particulier son président suite aux problèmes post brexit est symptomatique d’une institution qui se refuse à ce que la Bretagne prenne son avenir en main .Je ne comprends pas pourquoi ce serait un sacrilège !! que le conseil régional prenne contact avec le gouvernement anglais pour entamer des négociations globales sur la poursuite et le renforcement des échanges commerciaux avec un royaume uni déficitaire en produits alimentaires d’autant plus que la population subit des pénuries en ce moment .Bien évidemment dans ce cadre , le problème des licences de pêche serait plus facile à résoudre .Pire si l’on reste inactif le royaume uni va importer des denrées alimentaires des USA ou d’ailleurs , qui risqunt d’arriver ensuite sur le marché communautaire ,bonjour la viande aux hormones .Les relations ancestrales qu’a eu jadis la Bretagne avec l’Angleterre seraient un argument a mettre en avant pour entamer des pourparlers ,si ils aboutissaient , le destin de la Bretagne changerait de cap ,pour une fois dans le bon sens .

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