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L’emploi en Bretagne, ou le chômage en Bretagne ?
Que ce soit en français ou en breton, le chômage est un malheur.
Comme sur de nombreux autres sujets, l’Europe est aussi divisée en deux zones pour l’emploi. Une Europe du nord et l’Europe du sud. Mais cette ligne de démarcation ne correspond à la limite nord sud des peuples préférant le beurre à l’huile pour cuisiner. La ligne de l’emploi en Europe et donc du chômage épouse celle des frontières artificielles des états que l’homme a créé. Et de ce point de vue, la Bretagne est dans l’Hexagone.
En Mars 2015, les chiffres officiels des taux de chômage en Europe sont très éloquents quant à cette fracture entre ces deux modèles.
Suisse 3.1%, Norvège 4.1%, Islande 4.6%, Allemagne 4.7%, Danemark 4.8%, Angleterre 5,5%, Ecosse 5.9%, Pays Bas 7%
France 10.3%, Zone Euro 11,1%, Italie 12.4%, Portugal 13.7%, Espagne 23.8%, Grèce 25.6%
Et en Bretagne, quel est le taux de chômage moyen ?
Le taux de chômage en Bretagne, pour la seule catégorie A*, est en moyenne de 8,8%. Et place la Bretagne entre ces deux modèles. Avec des variantes selon nos cinq départements. L’Ille et Vilaine a un taux de chômage de 8.2%. Puis c’est la Loire Atlantique qui affiche le taux moyen de la Bretagne avec 8.8%. Enfin les Côtes d’Armor et le Penn ar Bed (Finistère) à 9.2%. Et en plus mauvaise situation le Mor Bihan avec un taux de chômage de 9,5%.
Dynamisme relatif de la Bretagne.
Il est à remarquer que ce taux moyen de chômage en Bretagne démontre, une fois de plus, et là aussi, le relatif dynamisme de la Bretagne. De ce point de vue, à égale distance entre les Pays Bas et l’Hexagone, et à 2,3% de moins que la moyenne de la zone euro.
* Catégorisation du chômage en Hexagone :
Le taux officiel dont nous faisons ici état est le nombre de chômeurs de la seule catégorie A. C’est à dire des demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi et sans emploi. Mais il existe aussi les catégories B, C, D et E. Enfin, il faut savoir si les chiffres concernent uniquement la « métropole » ou également les territoires outre-marins, auquel cas, le taux de chômage moyen augmente vers 0,5%.
Les fameuses catégories.
- D’abord la catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi. Ou ayant exercé une activité réduite courte (ex. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
- Puis la catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi. Ou ayant exercé une activité réduite longue (ex. de plus de 78 heures au cours du mois) ;
- La catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi ;
- Et enfin la catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés).
Si l’on tient compte des autres catégories que la catégorie A, et pour la vérité des chiffres, il faut le faire, alors la Bretagne a un taux de chômage nettement plus élevé que ce 8.8%. Toutes catégories confondues, l’Hexagone culmine à un taux moyen de chômage proche de celui de l’Espagne, et la Bretagne n’est malheureusement pas très loin derrière.
A un moment il faut se poser de bonnes questions.
Avec une population de 4,7 millions habitants parmi les mieux instruits d’Europe, les plus travailleurs et innovateurs, résolument tournés vers le monde, dans un territoire maritime et agricole riche parmi les premiers d’Europe, pourquoi ne sommes-nous pas en Bretagne, vers un taux de chômage proche de nos voisins et cousins du nord, au lieu d’être malheureusement trop proches des états du sud de l’Europe ?
Source : Trading Economics.