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Quelle future gouvernance en France ?
Beaucoup de personnes, en particulier du monde politique, du monde économique et du monde associatif s’interrogent sur la pertinence du mode de gouvernance à la Française.
Plusieurs éditorialistes exposent régulièrement leur point de vue : certains prônent globalement une continuité du centralisme à la Française, d’autres orientent leurs réflexions vers une rupture de notre mode de gouvernance en proposant une harmonisation et un mode de fonctionnement proche de celui de nos voisins Européens : Allemagne, Italie, Espagne ou Royaume Uni.
Nos dirigeants peinent en France à engager ce type de réformes structurelles, quand bien même ils l’ont promis.
Souvenez-vous récemment « du pacte Girondin » proposé par Emmanuel Macron lors des présidentielles de 2017.
Le millefeuille administratif français.
Le mode de gouvernance des pays précités permet pourtant de poser des garde-fous par le partage des compétences et moyens au niveau de leurs gouvernements autonomes et/ou régionaux. Par ailleurs les lois Françaises, issues des deux chambres (parlement et Sénat) et du gouvernement, sont le plus souvent inadaptées à la réalité intrinsèque de chaque territoire. Il en résulte un immobilisme structurel des réformes par un nombre exorbitant d’amendements en vue de tenir compte de la diversité des régions.
Enfin, selon le rapport de Boris Ravignon, remis le 29 Mai 2024 au gouvernement, 7.5 Milliards d’économies pourraient être réalisés chaque année en évitant tous les doublons et triplons décisionnels en France : le « fameux » millefeuille administratif.
La décolonisation des régions.
Il est sans doute utile aussi de rappeler que la constitution allemande d’après-guerre faisait dire à Michel Debré « qu’avec une telle constitution en Allemagne, on pouvait être sûr que l’Allemagne ne serait jamais plus riche que la France… ».
Rappelons aussi que le référendum de 1969 proposé par De Gaulle concernant la décentralisation effective des pouvoirs et des moyens n’avait pas obtenu la majorité des suffrages : beaucoup de ténors politiques de droite comme de gauche ayant appelé à voter contre.
En Bretagne le « oui « au référendum avait obtenu la majorité.
Malgré les appels de Michel Rocard en 1966, et d’autres depuis (dont Michel Onfray), à « la décolonisation des régions », rien que de très timides avancées ont été mises en œuvre au niveau de la décentralisation par les différents partis politiques qui se sont succédés depuis plus de quarante ans.
Aucune politique n’a permis une mise en place de véritables politiques régionales d’envergure adaptées aux réalités diverses sociétales et économiques. Aujourd’hui le RN a même dans son projet la suppression pure et simple des régions administratives Françaises.
Alors on doit se poser la question : étant donné le mode de gouvernance centralisé de la France doit-on s’orienter vers une continuité dans la « JulesFerryisation », la « Vichyisation » immédiate semblant écartée pour le moment, de la société française ?
La voie de la raison et de la sagesse.
Il y a une autre voie qui serait la voie de la raison et de la sagesse, gage d’une stabilité durable : un gouvernement central garant de la solidarité pour toutes et tous épaulé par des gouvernements régionaux disposant d’une autonomie progressive en adéquation avec les réalités des populations y vivant.
Le Référendum de 1969 proposé par De Gaulle est aujourd’hui plus que d’actualité et notre président de la République ferait bien de s’en inspirer afin de proposer directement aux Françaises et au Français une nouvelle voie de stabilité en collaboration avec les nouveaux dirigeants à venir.
Marcel Berrou
Candidat Régionaliste 5ème circonscription du Finistère. Éliminé au premier tour, 2.54% des voix soit 1807 votants.
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