Gagnant

Gagnant gagnant : l’autonomie ou l’indépendance d’Alan LE CLOAREC

de Alan LE CLOAREC
Publié le Dernière mise à jour le

Il y a de quoi être optimiste sur la cause bretonne, même si ce texte commence par des constats moroses.

Il n’y a pas besoin de faire un catalogue, tout le monde sait que nous vivons des temps difficiles. Ici des crises, des épidémies, des systèmes à bout de souffle, du lien social qui disparaît, des précarités qui explosent. Heureusement, dans notre pays breton comme ailleurs, des mouvements poussent vers un autre monde. Ici des remises en cultures écologiques de parcelles en friches,.

Là des pratiques d’assemblées dans les communes. Puis plus loin des transitions énergétiques locales, ailleurs des réinventions du travail autour de ce qui a du sens. Le pays prend de l’avance sur les politiques, et il fourmille particulièrement.
Le problème, malgré tout, c’est que tout ce nous pouvons construire en Bretagne rencontrera toujours un mur : la France.

Si beaucoup de transformations à construire peuvent sembler compliqué, il n’en va pas de même pour le combat breton.

Il est vrai que la construction d’un modèle démocratique, féministe et écologiste, ne se fait pas avec une loi ni par une élection. Ce sont des luttes et des évolutions de société complexes, qui se font sur un temps long. Pour la libération de la Bretagne, tout semble bien plus évident. Comme toute nation vaincue de l’Histoire, elle a besoin de retrouver une souveraineté lui assurant les moyens de décider de l’organisation de la société qui lui convient.
En d’autre termes, il lui faut l’indépendance, et à minima l’autonomie.

Pour réussir il faut donc gagner contre le premier acteur qui n’a pas intérêt à voir cette liberté bretonne arriver : l’État français.

Ce qui l’effraie le plus, c’est bien sûr l’indépendance. À force d’organisation, si le peuple se manifeste de plus en plus ouvertement autonomiste ou indépendantiste, l’État se devra de réagir. Il n’aura le choix qu’entre tenir coûte que coûte et balayer ces revendications, en diluant par exemple la Bretagne dans un Grand Ouest, ou céder sur un minimum de questions bretonnes.

Souvent, ce sont des récompenses culturelles qui sont proposées pour calmer les ardeurs politiques, comme avec la charte culturelle de 1977. Mais si la revendication est trop forte, il faudra bien céder un minimum d’autonomie.
L’État se verrait alors acculé dans une position très inconfortable.

L’autonomie ?

À donner l’autonomie, il risque de voir des nationalistes en prendre le contrôle et conforter les populations vers une idée d’indépendance finalement possible, et peut être souhaitable.

À refuser toute autonomie, il risque de renforcer de façon exponentielle le sentiment que l’État n’a que mépris et injustice pour la Bretagne. À refuser une autonomie dans la création d’une Assemblée de Bretagne, il se pourrait qu’il contribue à engager les Bretonnes et les Bretons vers des idées indépendantistes. Car il n’y aurait plus le choix qu’entre tout ou rien.
Au final, il n’y a de notre côté qu’une stratégie gagnante-gagnante. Ou l’autonomie puis l’indépendance, ou l’indépendance tout de suite.
La route est simple, elle est juste devant nous.

Il n’y a plus qu’à avancer.

Après cela nous pourrons faire en Bretagne, et faire comme nous le voulons.

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