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Pourquoi l’hémochromatose est plus présente en Bretagne ?
L’ hémochromatose est la maladie génétique la plus fréquente en Occident. Malgré cela, cette maladie génétique reste très mal connue des chercheurs et du corps médical. Comme le gène celtique responsable des pikoù-panez et de la pigmentation rousse des cheveux; il apparaît qu’ici aussi, pour l’hémochromatose, il s’agit bien à l’origine d’un autre gène celtique.
Mais d’abord …
Qu’est-ce que l’hémochromatose ?
L’hémochromatose se caractérise d’abord par une hyperabsorption de fer dans les intestins. Puis de fer en quantité anormalement élevé va se déposer dans tout l’organisme, et détruire peu à peu les organes vitaux.
Comment survient l’hémochromatose ?
En Occident, nous ingurgitons en moyenne une vingtaine de grammes de fer chaque jour par notre alimentation. Nos intestins n’en absorbent que le dixième, le reste étant éliminés par les selles.
Ce dixième de la quantité de fer assimilé par notre intestin est contrôlé par une protéine, l’hepcidine. Cette dernière est synthétisée par notre foie. Puis, elle sera transférée dans le sang grâce à une autre protéine, la transferrine.
Que se passe t-il alors chez les malades atteints de cette hémochromatose ?
Chez les personnes atteintes de cette maladie, la belle mécanique de la Nature se dérègle. L’hepcidine et la transferrine font un peu n’importe quoi. Trop de fer va dans le flot sanguin, et des dépôts de ferritine vont se former dans les organes vitaux, les détruisant lentement mais sûrement. Parmi ces organes, le pancréas, le coeur, le foie, la rate … mais aussi la peau, les os, les muscles.
Combien de personnes souffrent d’hémochromatose ?
On considère qu’une personne sur trois cents est porteuse de cette maladie. Les hommes sont trois fois plus inquiétés par l’hémochromatose que les femmes.
Les premiers symptômes surviennent vers 40 ans pour les hommes et environ dix ans plus tard chez les femmes.
Les malades, qui ne savent pas encore être atteints d’hémochromatose se sentent toujours fatigués, ont des douleurs articulaires au niveau des hanches, des poignets ou des doigts. Parfois, également, les cheveux se raréfient, la peau peut devenir plus terne. D’autres complications ne tardent pas en général si rien n’est fait : diabète, cancer, insuffisance cardiaque …
L’hémochromatose en Bretagne et le gène HFE
La forme la plus commune d’hémochromatose serait héréditaire et du à une mutation du gène HFE de type 1. Il s’agit de la mutation connue sous le code C28Y.
Il est donc fortement recommandé de réaliser régulièrement des analyses de sang pour déceler, le plus précocement possible, les premiers signes de cette hémochromatose.
Existe t-il des traitements contre l’hémochromatose ?
Non en fait, rien de concluant. Ce qui est quand même aberrant pour la première maladie génétique présente en Occident.
La seule solution à ce jour est de réaliser des saignées.
Hémochromatose en Bretagne : pourquoi la Bretagne est-elle plus touchée ?
Cette mutation génétique se serait déroulée à l’origine chez les peuples celtes. Ceux des îles du nord. Puis au fil des siècles, ce gène a migré avec les populations.
C’est ainsi qu’un(e) Irlandais(e) sur 80 est touché alors que cette fréquence est de 1/300 en Europe occidentale. C’est 1/113 en Écosse et 1/150 au Pays de Galles.
Pierre Brissot, qui fut chef du service des maladies du foie au CHU de Rennes / Roazhon pense qu « il est probable que la mutation en cause ait, dans les premiers temps, été une mutation bénéfique destinée à protéger les hommes de la carence en fer et qu’au fil du temps, avec les changements nutritionnels comportant une plus grande richesse de l’alimentation en fer, cet avantage se soit transformé en inconvénient« .
Pour Joël Demares, président de l’Association hémochromatose Ouest-Bretagne : « C’est une mutation génétique qui a eu lieu il y a 3 000 ans au sein de la population celte. Avec le temps et l’évolution des modes de vie, le corps humain s’est adapté, et a créé une hyperabsorption de fer. (…) Ces peuples se sont ensuite multipliés en cercles fermés« .
Les populations d’origine celtes sont les plus concernées, dont les Irlandais ou les Gallois.
D’autres chiffres sont disponibles.
L’hémochromatose est présente chez environ un Français sur 400/500. Chez les Bretons, on est à un cas sur 200/250 et en Bretagne occidentale les Finistériens seraient vers un cas pour 110 personnes. A peine plus qu’en Irlande. Cette présence forte en Bretagne occidentale correspond, et à la fois démontre, l’origine et/ou le moindre mélange de cette population
Selon l’éminent Professeur Paul D.Thompson
« La mutation génétique la plus courante pour l’hémochromatose, HFE C282Y, a probablement été originaire d’un seul Celte ou Viking dans le nord-ouest de l’Europe il y a environ 6000 ans. Elle a probablement conféré un avantage de survie tel que la taille2, la performance physique1 et la résistance à certaines infections. Les hommes et les femmes suisses homozygotes pour la mutation C282Y mesurent en moyenne 4,3 cm et 3,3 cm de plus, respectivement, que la population suisse de référence. »
Par ailleurs, le Professeur affirme que « les athlètes de compétition porteurs de variants HFE ont démontré une performance physique accrue et étaient 8 % plus rapides lors d’un essai de 10 km en cyclisme et avaient une consommation maximale d’oxygène 17 % plus élevée. »
Source : www.practicalcardiology.com