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Le ruissellement vient du Haut.
Parce qu’à entendre certains « bien » placés, en Haut donc, ce serait le ruissellement de ce Haut vers le Bas, qui nous sauverait.
Les « premiers de cordée », les personnes les plus aisées, financièrement s’entend, sont tout en haut de la pyramide. Ainsi par définition, ils assurent la marche plus lente des suiveurs. Nous n’oserons pas les appeler « marcheurs » :). Et plus ils sont riches d’argent, plus ils en laisseraient ruisseler … un peu, vers le Bas. Un peu comme on jette quelques miettes de notre sandwich à la multitude de pigeons qui nous tourne autour.
En Bretagne, on connait bien le ruissellement naturel.
Notre pays, face à la Mer Celtique qui prolonge l’Océan Atlantique et le Gulf Stream, est une terre naturellement bien arrosée. Nos bruines et nos crachins saisonniers venus du large ou des autres terres celtiques du nord ruissellent souvent. Du ciel chargé nous vient ce ruissellement, véritable richesse de la Bretagne, quand on voit la sécheresse ravager des pays entiers.
Ce ruissellement-là a les mêmes inconvénients que celui dont nous parle le Haut. D’abord il est inconstant. Nos pluies fines ont le temps d’entrer dans nos sols, mais pas les pluies diluviennes. Et les dérèglements climatiques produisent de plus en plus de déluges. Trop d’eau en trop peu de temps, et son ruissellement cause de gros dégâts. Leur hypothétique ruissellement n’est pas la solution.
Mais en Bretagne on préfère les sources.
Au ruissellement, nous préférons en effet le jaillissement.
Les sources sont en Bas, sur le plancher des vaches. L’eau, cette ressource vitale, jaillit de notre sous-sol. Les bonnes sources sont à débit plus permanent. En cherchant bien, on en découvre partout en Bretagne. Depuis la nuit des temps, nombre de nos sources bretonnes sont sacrées, comme souvent nos bois.
L’eau fraîche et encore pure de nos sources viennent des nappes phréatiques au tréfond de nos terres. Ces nappes formées il y a bien longtemps par un noble ruissellement des pluies sur des sols que l’Homme respectait encore.
Préférons le jaillissement au ruissellement.
N’attendons pas, n’attendons plus, un hypothétique ruissellement par la vanne que le Haut pourrait laisser entrouvrir. Arrêtons d’espérer que Paris ou Bruxelles, et leurs valets locaux, nous accordent les miettes pour pigeons. Il n’en ruissellera que ce qu’ils voudront bien laisser ruisseler.
Au lieu de quémander à d’autres, prenons Nous-Mêmes dans nos sources.
Elles sont là, sous nos pieds, dans nos prairies et nos jardins. Chacun(e) d’entre nous est une source. Une source d’inspiration, une source d’imagination. De chacun(e) d’entre nous peut à tout instant jaillir une idée, un enthousiasme communicatif.
Nous sommes 4,9 millions sources en Bretagne.
Très connectés les uns et les autres, nous ne sommes pas assez connectés les uns aux autres. Nous devons nous débrancher au plus vite de cette attente vaine et contemplative d’un ruissellement par le Haut qui ne viendra, au mieux, qu’au compte gouttes. C’est de la base, c’est du plancher des vaches, que doit se construire notre vrai avenir. Celles et ceux du Haut qui nous promettent et nous re-promettent sont hors-sol depuis déjà longtemps pour la très grande majorité.
Il nous faut construire Nous-Mêmes, du Bas et à côté.
Que ce soit pour l’avenir du breton, notre langue millénaire. Ou pour une meilleure signalétique bilingue de nos routes et de nos rues. Également pour Diwan et pour nos développements économiques, pour proposer un autre avenir à la jeunesse, etc …
#CroirePlusEnNous