Depuis des mois maintenant, ce navire de l’Association SOS Méditerranée occupe l’actualité en Europe. L’Aquarius longe les côtes libyennes, embarque à son bord des migrants africains souhaitant gagner l’Europe par la mer et vient accoster sur les rives européennes de la Méditerranée pour les débarquer.
Sommaire
L’Aquarius, le navire qui défraye nos chroniques.
Mais de ces migrants, peu de pays européens du sud semblent désireux de vraiment les accueillir.
Les états de l’Union Européenne, et les « grands » en particulier, se montrent de plus en plus réticents. Pour des raisons diverses, l’Italie la plus proche, mais aussi l’Espagne, la France, la Grèce et Malte regardent ailleurs. Jusqu’à refuser l’entrée da l’Aquarius dans leurs ports respectifs.
La générosité et l’humanité corse et catalane.
Quand les états existants refusent ou traînent des pieds, les états méditerranéens en devenir proposent leur hospitalité.
La Corse, par la voix de Gilles SIMEONI, Président de l’exécutif corse et de Jean Guy TALAMONI, Président de l’Assemblée de Corse, propose d’accueillir le navire et ses passagers.
Mais aussi la Catalogne par la voix de son Président Quinn TORRA.
De l’esprit insulaire des Corses face à leur Mare, on peut aisément le comprendre. Mais la Catalogne, elle, est bien ancrée au continent. Sauf par ses îles Baléares il est vrai.
Les récents responsables politiques de ces états en devenir formeraient-ils, enfin, une nouvelle génération de dirigeants européens. Plus soucieux de l’Homme, de quelque origine il soit.
Que ferait la Bretagne dans une telle situation ?
Évidemment, la Bretagne n’est pas la Corse, et encore moins la Catalogne. Ces deux derniers territoires sont situées en Méditerranée, là où se déroule ces nouvelles migrations. Et ces deux territoires sont largement autonomes, voire sur la route d’une certaine indépendance. Donc maîtres de bon nombre de leurs décisions. Sans avoir à en référer à la capitale de leur état central respectif. Ce qui n’est évidemment pas encore le cas de la Bretagne.
Ceci étant posé, que ferait la Bretagne si elle était confrontée à une telle situation ?
Oui cette question est stupide, dans une certaine mesure. Parce que la Bretagne n’est pas méditerranéenne, même si elle est intégrée à un état qui lui, l’est de plus en plus.
Mais quelle serait votre attitude, vous qui vivez en Bretagne et qui lisez ces lignes ? Seriez-vous favorable à ce que l’Aquarius vienne accoster à Nantes, notre port breton le plus sud ?
Qui est cette ONG SOS Méditerranée ?
Ses fondateurs sont une Française, Sophie BEAU et un Allemand, Klaus VOGEL. SOS Méditerranée est un réseau européen de quatre associations basées en Allemagne, Italie, France et Suisse. Elle a été créé en Mai 2015 pour recueillir en mer
Méditerranée des réfugiés africains. Puis les faire accoster en Europe du sud. Le navire Aquarius de six cent places appartient et est géré par Jasmund Shipping, une compagnie maritime allemande. Cette compagnie gère quatre navires d’assistance et son siège est à Bremen. Il a été affrété en Janvier 2016 par SOS Méditerranée assisté de Médecins sans Frontières, autre ONG ayant elle aussi son siège en Suisse.
Qui finance SOS Méditerranée ?
Sur son site internet, l’ONG évoque un coût d’affrétement quotidien seul de 11000 euros. Mais en plus de cette location à la compagnie maritime allemande propriétaire de l’Aquarius, il y a l’ensemble des frais annexes, dont ceux de carburant. Puis bien sûr des interventions à partir de la côte libyenne. Le budget global annuel des opérations de ce navire étaient de 2,2 millions euros en 2016 et de 3,6 millions euros en 2017. Sur ce montant en très forte hausse, vers 75% proviennent de particuliers et de mécènes, dont deux cent entreprises, plus de cent associations et sept fondations.
Cet article n’a qu’une très modeste ambition. Placer chacun d’entre nous, en Bretagne, devant cette situation de l’Aquarius.
Nous, Breton(ne)s, peuple ô combien maritime, dont l’Histoire est tant liée à l’immigration comme à l’émigration, que ferions-nous aujourd’hui, face à cette situation ?
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Photo J.Dohrn
2 commentaires
Tout d’abord merci pour ces éclaircissements concernant les origines et le statut de l’Aquarius.
Moi-même médecin (j’ai rêvé d’être Médecin du Monde ou ss frontières ms n’en avais pas la carure ou la possibilité familiale) je suis très touchée par la situation de ceux qu’on appelle « migrants » ms je dirais plutôt « réfugiés des guerres & climatiques ».
J’ai été amenée à exercer ds 2 pays européens étant française de diplômes et d’origine: Italie & France. Je déplore que l’Italie ait toujours été une « zone tampon » mais jamais d’intégration. En 8 ans d’exercice publique comme privé (peu), je n’ai malheureusement presque jamais vu de personnes de couleur ou d’origine autre que « européenne » ou « caucasienne »… De retour en France- en Bretagne, je suis heureuse d’offrir l’accès aux soins de tout un chacun (qu’elles que soient ses origines) grâce à la carte vitale -étant conventionnée secteur 1. Cependant dernièrement la barrière culturelle & de la langue (surtout pour les Femmes) d’origine africaine est un réel obstacle à l’exercice même si je m’efforce toujours de la surmonter: traducteur mbre de la famille ou d’association ou enfant (qui servent de parfaits traducteurs ou -trices!) présents. De plus en plus de personnes ne parlent pas du tout français ni anglais et mes quelques notions d’arabes (acquises lors de mon début d’Internat à Creil) ne suffisent pas… d’autant que ma cousine éducatrice spécialisée franco-marocaine me confirme l’existence de nombreux « dialectes » des personnes récemment arrivées en Europe -grâce à des secours (bien nécessaires) tels que l’Aquarius…
C’est un vrai problème ds la pratique -même technique ms encore médicale- en particulier concernant l’Interrogatoire préalable à tout examen clinique. Je reste d’accord avec notre gouvernement français sur l’importance d’orienter au mieux les personnes -selon leur âge et leurs origines dans les pays (et les régions) les plus à même de favoriser l’intégration surtout linguistique de ces femmes, hommes et enfants.
Si un navire tel que l’Aquarius arrivait à Nantes, Ouessant, Le Guilvinec, Lorient… ou Brest, il est bien évident que les « réfugiés » ou « naufragés » seraient accueillis par les bretons. Il seraient prodigués les soins de première nécessité puis une orientation serait de toute façon nécessaire pour leur propre devenir -le leur et celui des enfants de ces rescapés de la Mer.
Notre Bretagne de part ça géographie est, et doit rester une terre d’acceuil !!! Comment pourrait t’on demander plus d’autonomie et « d’indépendance « a l’etat français sans etre capable d’intergrer , d’apprendre et surtout de s’enrichir de la richesse de » l’autre » ? je pose là question ????