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La Cornouailles réclame son statut de nation : un signal fort pour les nations celtiques
La Cornouailles réclame son statut de nation.
Le Conseil de Cornouailles vient d’adopter une motion historique. Il réclame que la Cornouailles soit enfin reconnue comme la cinquième nation constitutive du Royaume-Uni, aux côtés de l’Angleterre, de l’Écosse, du Pays de Galles et du nord de l’Irlande.
Cette demande, portée par le conseiller Dick Cole, a été validée le 22 juillet lors d’une réunion plénière. Elle fait suite à un discours très engagé du président du Conseil, Leigh Frost. En effet, celui-ci a plaidé avec force en faveur d’une reconnaissance officielle de l’identité cornouaillaise.
« Une nation, ce n’est pas seulement une frontière ou un drapeau. C’est un peuple, une voix, une mémoire et un avenir commun. La Cornouailles possède tout cela », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, il a ajouté : « Ce que nous demandons n’est pas un slogan. Ce n’est pas un exercice de communication. C’est un constat. Et une volonté. Nous sommes prêts à être entendus. Prêts à façonner notre avenir selon nos propres choix. »
Une dynamique nouvelle en Cornouailles
Cette motion s’inscrit dans un contexte plus large. Ainsi, le Conseil vient de publier un rapport intitulé The Cornwall We Know – État de la Cornouailles 2025. Ce document dresse un état des lieux des défis auxquels fait face le territoire. Il met également en lumière le potentiel économique et environnemental de la région. Dont les énergies propres, métaux critiques, innovations durables : la Cornouailles est bien placée pour jouer un rôle majeur au XXIe siècle.
Mais une condition est nécessaire : être entendue.
« Trop souvent, les décisions qui impactent notre territoire sont prises à Westminster, sans que les voix cornouaillaises ne soient consultées », a dénoncé Leigh Frost.
En outre, il a aussi souligné les effets négatifs des récentes réformes du financement public. Selon lui, elles pourraient accentuer la marginalisation de la Cornouailles si son statut n’est pas renforcé.
La Cornouailles, une nation celtique exigeante et déterminée
Le conseiller Dick Cole, chef du parti autonomiste Mebyon Kernow, a défendu la motion avec vigueur.
« Défendre la Cornouailles, c’est notre devoir », a-t-il déclaré. « Le président du Conseil a rappelé son engagement en faveur d’une dévolution réelle et sur mesure. Il a raison. Car nous avons une identité unique. Une langue. Une culture. Un tissu économique à revitaliser. Et une histoire de plus de mille ans. »
Pour lui, les enjeux sont multiples : culturels, économiques, environnementaux, linguistiques, sociaux. Autant de raisons de rester unis et d’exiger un statut politique cohérent avec cette réalité.
Une reconnaissance encore à construire
La motion a été adoptée avec 53 voix pour, 22 contre et deux abstentions. Désormais, le Conseil va écrire officiellement au Premier ministre britannique, Sir Keir Starmer, ainsi qu’à sa vice-première ministre, Angela Rayner. Parallèlement, un travail de sensibilisation transpartisan auprès des députés va également débuter.
Donc la démarche est claire. Elle ne vise pas une indépendance, mais une reconnaissance nationale pleine et entière dans le cadre du Royaume-Uni.
Un message pour la Bretagne et les autres nations sans État
Ce vote cornouaillais résonne bien au-delà des côtes du sud-ouest britannique. En effet, il constitue un appel à toutes les nations sans État d’Europe occidentale, dont la Bretagne.
Car il rappelle une évidence : une nation, ce n’est pas un statut administratif, c’est un fait vivant.
Et la reconnaissance passe toujours, un jour ou l’autre, par l’affirmation politique.

La Cornouailles montre l’exemple. La Bretagne saura-t-elle s’en inspirer ?
La Bretagne, écartelée entre deux régions artificielles dessinées à Paris, est administrée par deux Présidents loyalistes et socialistes. L’un pour quatre départements et l’une pour la Loire Atlantique. Ces deux personnes sont trop soumises au pouvoir central pour, réellement, s’inspirer de la position des leaders cornouaillais. Par ailleurs, elles sont également trop attachées à leurs privilèges de « président(e) » pour prendre le moindre risque de déplaire à leur employeur basé à Paris.
En conséquence, la Bretagne doit inventer de nouvelles stratégies pour se passer de ces suiveurs.
Article inspiré par celui publié par notre confrère gallois Nation Cymru
Ne pas confondre Cornouailles et Cornouaille

1 commentaire
« deux régions artificielles dessinées à Paris » : certes, mais nos élus auraient dessiné un grand ouest. Il n’est que de voir les regroupements de 1919. En 1972, la mode n’était pas encore aux grandes régions, d’où B4 et PDL en attendant. C’est assez inespéré d’avoir échappé à la fusion B4+PDL en 2015.