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Les peuples sont relégués.
Je suis bouleversée par ce flottement dangereux dû à nos incertitudes actuelles, sous la poussée des événements qui mettent la mort au premier plan des menaces qui pèsent sur notre destin : Pandémie, écologie. L’affolement et l’incertitude semblent se donner la main pour brouiller nos espoirs et notre avenir. L’esprit humain est-il assez formé désormais pour savoir réagir autrement qu’en cherchant des ennemis à abattre plutôt qu’à inventer une autre manière de vivre ensemble, de fraterniser face au malheur, de partager les richesses, de supporter nos différences?
Il semble que nous ayons épuisé nos ressources de confiance dans les politiques qui gèrent le monde. Les dégâts écologiques et les pandémies sonnent le tocsin. Nos gouvernements ne l’entendent qu’à travers des oreillettes fabriquées spécialement pour eux par la finance mondiale qui est désormais beaucoup plus riche et puissante que beaucoup de nations. Il paraît que nos Etats croulent sous des dettes abyssales.
Les peuples de la Terre sont relégués dans des « réserves » aménagées pour qu’ils se sentent impuissants face à des problèmes qui sont mondialisés.
Que puis-je faire dans mon coin face à tout ce que déverse quotidiennement ceux des médias qui passent leur temps à parler de catastrophes comme pour brandir des menaces propres à terrifier tout le monde et à nous immobiliser jusqu’à nous empêcher de réfléchir si nous dévions de l’opinion générale. Je ne dirai même pas ici ce à quoi je fais allusion pour ne pas soulever les attaques et les propos indignés.
Y a-t-il encore moyen d’échanger des informations et des réflexions ?
Si je prends de la hauteur pour échapper aux attaques les plus courantes, je dirais bien que nous méconnaissons les acquisitions de notre intelligence collective, et que nous n’avons pas confiance en nous. Au bout du compte si on réfléchit bien on peut s’apercevoir de ce que nous avons parcouru comme chemin depuis le premier matin du monde.
Je résume :
Durant les premiers millénaires nous avons appris à nommer les choses les gens les animaux pour nous mettre d’accord et ne pas prendre un chien pour un chat, un homme pour une femme, un enfant pour un adulte et tout ce que nous disons aujourd’hui part de ces premières ententes pour désigner les choses de la vie, c’est notre héritage. Nomades d’abord et chasseurs-cueilleurs, Nous avons appris à nous orienter grâce aux trajets répétitifs du soleil et de la lune, de l’observation du ciel. Jusqu’à devenir capables d’élaborer des calendriers (le calendrier celtique-européen luni-solaire gravé sur une plaque de bronze repose au musée gaulois à Lyon).
Durant tout le néolithique la vie et la mort s’imposaient à la réflexion.
Les énigmes font réfléchir. Allonger la vie a été le premier souci de nos très lointains ancêtres. Il n’y a pas trace archéologique de guerre durant cette époque du nomadisme. L’esprit scientifique est né avec l’élaboration des calendriers. L’esprit philosophique est né avec les réflexions sur la mort : « Mort, père de la douleur, rien d’autre, rien de plus ». La mort est l’unique nécessité « pour l’homme comme pour le chêne » …
Et La Divinité est INCONNAISSABLE, ce qui fait que personne n’aurait jamais dû parler à sa place ni en son nom, ni bénéficier d’un statut soi-disant « sacré ».
Mais l’intelligence collective sans doute dépassée par le malheur et la douleur a fini par inventer un dieu protecteur.
Dès lors les dés étaient pipés. « Le Fardeau d’Amour » qui était porté par une femme et un homme (contes initiatiques), redevenaient des enfants d’un père céleste protecteur reléguant la mort derrière sa toute-puissance et produisant du même coup une hiérarchie entre Dieu qui choisissait un homme, Abraham, pour le servir, puis ensuite les représentants des religions « consolatrices », les papas chefs de famille, et tous les excès qu’on connaît aujourd’hui, jusqu’à plus soif.
L’avenir de tous les chefs masculins était assuré jusqu’à nos jours où nous sommes à l’heure d’un bilan. Le patriarcat lancé par Abraham dans le monde occidental a réussi du côté de l’espérance et échoué gravement du côté de l’injustice et de l’infantilisation des peuples devenus enfants de dieu, enfants des Eglises, et allons-y carrément enfants de la patrie destinés à fournir de la chair à canon pour l’enrichissement des plus hiérarchiquement favorisés.
Je dis tout ça trop vite.
Mais après tout chacun peut se renseigner et réfléchir à cet héritage que nous portons, consciemment et inconsciemment. Je plaide pour notre intelligence collective. Nous avons bien compris que si la Divinité existe (je dis divinité pour parler du Créateur en général) elle est silencieuse. Elle nous laisse seul face aux pires catastrophes. La shoah et les massacres actuels et passés ne l’ont jamais convaincue de se manifester. Nous ne sommes pas des enfants. Et nous devons nous débrouiller entre nous, sans protection divine. Nous avons accompli un long chemin. Nos vies sont rallongées. Nous allons explorer le cosmos et l’univers en transfigurant probablement notre nature humaine pour lui permettre de franchir les espaces infinis.
L’avenir est prometteur si nous ne détruisons pas tout sur notre passage.
Il va falloir apprendre à utiliser notre intelligence collective à la place de croire en des génies providentiels de la politique ou des religions. Jacques Chirac avait dit « la maison brûle et nous regardons ailleurs » Il n’a rien pu faire pour autant. Les chefs de gouvernement sont impuissants. C’est la leçon à tirer pour mettre en place des structures capables de faire fonctionner notre intelligence collective, telle l’exemple de la convention citoyenne sur le climat qui a très bien fonctionné, quoiqu’en pense certains, mais qui reste à perfectionner.
Nous nous sommes mis en danger.
Mais la mort a donné aux gilets jaunes l’idée de sonner le tocsin. Il va bien falloir ou l’entendre, ou disparaître.
La Terre peut continuer sans nous …
Ce serait dommage de voir disparaître les témoins de son existence et de ses splendeurs.
A moins que ? …