résilience en Bretagne

« Résilience » en Bretagne, ou Nerzh-buhez en breton

de Christelle Chevallier-Gaté

On entend beaucoup parler de “résilience” aujourd’hui.

Que signifie ce terme ?
D’où vient-il ?

Si l’on cherche dans un dictionnaire de sens commun, on trouve trois sens différents :
1- Dans le domaine de la physique, il renvoie à la résistance d’un matériau aux chocs.
2- En matière d’écologie, c’est la capacité d’un écosystème, d’un biotope ou d’un groupe d’individus à se rétablir après une perturbation extérieure (incendie, tempête, défrichage, …)
3- En psychologie, il désigne l’aptitude d’un individu à se construire et vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques.

Et en breton ? Comment traduire ce mot ?

Pour ce faire, allons jeter un œil à son étymologie : il vient du mot anglais “resilience” qui signifie “fait de rebondir”.
Dans son dictionnaire, Favereau mentionne Al lamm dans le gouren (ou lutte bretonne) : il s’agit là du résultat parfait; il donne la victoire immédiate du combat.
Ce Lamm apporte le sens de la force qui aide les lutteurs à atteindre leur but.

En lien avec la définition en écologie et en psychologie, on trouve un très joli mot dans le dictionnaire de Favereau, imagé comme la langue bretonne sait forger ses termes : Nerzh-buhez (littéralement : la force, la vigueur de la vie).
Voilà précisément ce que montrent les photos jointes : la vie qui revient après les terribles incendies dans les Monts d’Arrée / Menez Are en juillet 2022.

On y voit le vert tendre et majestueux de l’herbe percer la croûte noire de la lande malmenée.
Aujourd’hui, la résilience est un concept étudié par les chercheurs en psychologie. C’est le cas de Boris Cyrulnik, psychiatre. Selon lui, quels sont les facteurs essentiels de la résilience ?
Le soutien apporté par l’entourage, l’environnement ainsi que le sens que donne le sujet aux traumatismes vécus : voilà deux facteurs essentiels pour le chercheur.

Ainsi, nous pouvons dire que notre existence n’est pas figée, même si elle nous semble parfois s’être embourbée dans une impasse. Comme les plantes, nous avons en nous suffisamment de force, de vigueur qui peut éclore au creux des périodes difficiles…
En creux de l’obscur, la clarté se dessine.

Résilience en Bretagne : photo de header par l’Auteure.
Résilience en Bretagne : titre et autre illustration par NHU Bretagne

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1 commentaire

Kristen 2 novembre 2024 - 21h43

Si nerzh buhez correspond à  »résilience », comment se traduisent
les substantifs comme  »résiliant » ou  »cyberrésilience » selon cette méthode ?
Trugarez vras deoc’h.

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